Une artiste rassemble 100 000 ouvrages censurés pour ériger un Parthénon là où les nazis brûlaient des livres

Une artiste rassemble 100 000 ouvrages censurés pour ériger un Parthénon là où les nazis brûlaient des livres

photo de profil

Par Sophie Tobin

Publié le

Une œuvre monumentale à la symbolique forte.

À voir aussi sur Konbini

Un nouveau Parthénon vient d’apparaître à Cassel, en Allemagne. Il s’agit d’une réplique grandeur nature du temple athénien, construite à partir de 100 000 livres qui ont un jour été censurés quelque part dans le monde. Conçu par l’artiste argentine Marta Minujín, âgée de 74 ans, Le Parthénon des livres symbolise la résistance à l’oppression politique.

La structure, présentée dans le cadre du festival d’art “Documenta 14”, a été bâtie avec l’aide des étudiants de l’université de la ville. Les livres ont été donnés à l’artiste par des personnes vivant aux quatre coins du monde. Ils ont été sélectionnés avant d’être attachés sur une structure en métal et recouverts de feuilles de plastique qui les protègent de la météo tout en laissant passer la lumière.

A post shared by W.Strapinski (@w.strapinski) on

En s’inspirant du Parthénon, Marta Minujín souhaite “évoquer l’esthétique et les idéaux politiques de la première démocratie du monde”. Elle a également choisi un lieu particulièrement symbolique, la Friedrichsplatz, où les nazis avaient organisé des autodafés, brûlant des milliers d’ouvrages qu’ils considéraient comme “d’esprit non-allemand”, rappelle Francetv info.

Cette grande artiste avait déjà exposé cette œuvre en Argentine, en 1983, une semaine après la chute de la dictature militaire. Lorsque ce premier Parthénon des livres avait été démonté, les ouvrages qui le composaient furent distribués aux passants et donnés aux bibliothèques du pays. Marta Minujín a donc fait revivre ce projet en construisant un nouveau Parthénon pour l’expo “Documenta 14”. Parmi les livres sélectionnés, se trouvent notamment des écrits de Bertolt Brecht, Salman Rushdie, Pablo Neruda, George Orwell, Franz Kafka, Voltaire et Dan Brown, qui ont tous un jour été censurés quelque part dans le monde.

A post shared by ARTIFIZI (@artifizi) on

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet