A Toulouse, la scène indie pop/rock est en ébullition

A Toulouse, la scène indie pop/rock est en ébullition

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Par Florian Bardou

Publié le

Renouveau ou dynamisme conjoncturel ? À l’instar de nombreuses villes de notre douce France, la scène indé toulousaine ne connaît pas la crise. Tour d’horizon des quelques groupes qui arrivent à maturité.

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Effervescence. Depuis presque un an maintenant, on parle beaucoup du dynamisme et de la diversité de la scène pop-rock française. Preuves à l’appui : des concerts à répétition, des salles archi-combles, un public qui en redemande et des compilations à gogo comme Education française, dont le premier volume est sorti en janvier.

A contrario de la traditionnelle hégémonie parisienne, la « province » est au cœur de ce foisonnement musical, hétéroclite et talentueux. Toulouse n’est évidemment pas en reste au milieu de ce grand festival national avec des groupes tout aussi divers que Kidwise, Superets – Rennes, Toulouse -, Les Filles Et Les Garçons, Ruby Cube, Budapest, YAA, Dunst, Noir Cœur ou encore Sing Sing My Darling – les deux derniers ayant notamment été sélectionnés cette année pour le Printemps de Bourges du 23 au 28 avril. Mais difficile d’être exhaustif tellement ça grouille dans la fourmilière.

Une grande richesse sonore et artistique

Des points communs entre toutes ces formations au final il y en a très peu, si ce n’est la tranche d’âge – 20-27 ans – , ce goût irrésistible pour la scène, et une production home-made. D’ailleurs, Philippe Mousseigne et Adrien Broué qui composent le duo électro-pop ésotérique Noir Cœur se félicite de cet éclectisme salvateur : « Pour revenir à la scène toulousaine, on suit de très près ce qu’il se passe et on la trouve de plus en plus riche. Adrien a monté le label BLWBCK avec des amis et il sort régulièrement des artistes toulousains ».

Même constat pour Lucas Nedellec, aka Les Filles Et Les Garçons, 20 ans seulement : « On l’a vu pour les Inrocks Lab, il y a eu 5 groupes indé pop sur scène. On a tous un dynamisme différent, des influences différentes, ça fait un tout. »

Du rock indé à la pop mielleuse en passant par des sonorités plus électro, punk ou new wave, les influences comme les genres musicaux de tous ces groupes sont multiples et synthétisées dans des univers musicaux bien particuliers. Si les six garçons qui forment Kidwise définissent leur musique comme « un hymne à la jeunesse », ils ne rechignent pourtant pas à « s’approprier le passé pour mieux appréhender le futur : que ce soit le baroque, le bebop, le rock progressif ou la scène bass actuelle. »

De son côté, Les Filles Et Les Garçons s’est créé une identité musicale  « entraînante et vaporeuse », électro-pop « plus Metronomy que Yuksek » qui tire ses origines dans les années 1980, les gros tubes de la new wave ou la blogosphère indépendante américaine. Un projet artistique qui, comme le revendiquent aussi bien Noir Cœur que Kidwise, transcende les frontières de la musique et englobe des disciplines comme le graphisme, la photographie, ou la vidéo.

De la cours d’école à la cours des grands

Cette ébullition permanente ces derniers temps ne s’est évidemment pas faite en un jour, et le temps de la maturité musicale se profile à l’horizon. Pour Noir Cœur et Sing Sing My Darling (SSMD), ce sont plusieurs années de travail musical qui commencent à porter leur fruit sur les scènes nationales et parisiennes. Consécration cette année au Printemps de Bourges – le Saint Graal de tout groupe qui souhaite percer nationalement – pour lequel les deux groupes ont été sélectionnés.

A titre d’exemple, les SSMD ont évolué de tremplin en tremplin depuis 2008 pour désormais donner le la sur la scène émergente indie pop toulousaine grâce à une musique énergique, subtile et colorée.

En ce qui concerne Noir Cœur, même combat. Un parcours de formations en formations, de genres musicaux, que résume très bien Philippe, l’un des deux compères du duo: « A la base, on est très impliqué dans la scène punk/hardcore locale, Adrien fait d’ailleurs parti de Plebian Grandstand. Depuis quelques années on s’est ouvert aux autres scènes toulousaines. »

Et de préciser : « Toulouse n’a vraiment pas à rougir comparé aux autres villes européennes. Nous aimons tout particulièrement des groupes comme I Pilot Daemon, Saaad, Zenith ou encore plus récemment Jens Bosteen. Après il y a plusieurs groupes émergents de qualité qui vont faire beaucoup parlé d’eux dans pas longtemps. »

Toulouse n’a vraiment pas à rougir comparé aux autres villes européennes.

Insérée et connectée, cette scène émergente tire profit d’une ouverture bénéfique qui permet de lui garantir une vitalité certaine. Une chose est sûre : les espoirs suscités sont au rendez-vous. Ne manque alors qu’une reconnaissance plus accrue sur la scène nationale. Et internationale ?

Compilation des meilleurs titres


Kidwise – Kids (2013)

Noir Coeur – Avalanche extrait de Jahnimal (2012)

Les Filles Et Les Garçons – Give me (2012)

Sing Sing My Darling – Disco Love (2011)