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De Nomi à Isak, 20 personnages LGBTQ+ qui font bouger les lignes

De Nomi à Isak, 20 personnages LGBTQ+ qui font bouger les lignes

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Par Biiinge

Publié le

En ce joli mois des fiertés LGBTQ+, on a eu envie de rendre hommage aux personnages queer qui ont pris la relève des pionniers.

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Nomi Marks et Amanita Caplan dans Sense8

Blogueuse engagée, geekette chevronnée, femme transgenre assumée, Nomi Marks est un des membres les plus attachants et les plus importants de Sense8. Traquée à la fois pour être une hackeuse et une sensitive, la jeune femme entretient des relations familiales compliquées, notamment avec sa mère, qui ne veut pas reconnaître qu’elle est maintenant une femme. Elle peut heureusement compter sur son cercle et l’amour inconditionnel que lui porte sa femme, Amanita Caplan.

Formant un couple intersectionnel inédit dans l’histoire des séries – une femme blanche transgenre avec une femme noire lesbienne –, Amanita et Nomi (incarnées par les géniales Jamie Clayton et Freema Agyeman) représentent l’essence de la série des sœurs Wachowski, qui repose sur la connexion entre des personnes et décloisonne genres, ethnies et sexualités. Elles sont engagées, amoureuses, sexuellement épanouies. Ce n’est pas pour rien que Sense8 s’achève sur une scène de sexe collective, avec un gros plan sur un gode arc-en-ciel, déjà utilisé par Nomi et Amanita dans le premier épisode de la série la plus queer engagée de la décennie. Amor Vincit Omnia. (M.O.)

Elena Alvarez dans One Day at a Time

Parfois, les reboots ont du bon. Et cette version 2017 de la sitcom culte de Norman Lear, c’est du caviar. Parmi les nombreux sujets abordés, de l’immigration en passant au syndrome de stress post-traumatique, il y en a un en particulier qui nous a fait verser quelques larmes, tout en nous donnant l’espoir d’un avenir meilleur : le coming out de l’adolescente de la famille, Elena, à l’âge de 15 ans. Son interprète, Isabella Gómez, et l’écriture tout en justesse et en générosité de Gloria Calderon Kellett et Mike Royce ont fait de cette scène un moment mémorable.

L’annonce chamboule un peu l’osmose de cette famille cubano-américaine. Son petit frère se pose des questions d’ordre technique et sa grand-mère, fervente catholique, devient sa plus grande fan en moins de 10 secondes. Mais c’est avec sa mère, pourtant démocrate, tolérante et débordante d’amour, que ça coince, à notre plus grande surprise. Et c’est là qu’on sort les Kleenex : Penelope n’est pas homophobe, elle est juste terrifiée pour sa fille d’être lesbienne dans un monde homophobe. Évidemment, l’amour triomphe à la fin. Merci pour ce moment les filles. (D.R.)

Ian Gallagher dans Shameless

Les vrais savent, chaque membre de la famille Gallagher vaut son pesant d’or. Mais, forcément, on a tout de même nos personnages fétiches et on a choisi ici de mettre Ian à l’honneur. D’abord présenté comme le plus introverti et discret de cette fratrie décérébrée, il parvient à se faire remarquer grâce à sa relation tumultueuse avec Mickey, un voyou du quartier qui refoule son homosexualité. Inutile de dire qu’ils forment à eux deux l’un des couples les plus iconiques de la série.

Leur relation est basée sur les interdits, sur la peur du regard des autres. Rarement une relation entre deux hommes sur le petit écran aura été aussi nuancée et surprenante que celle d’Ian et Mickey. Le gros plus, évidemment, c’est que le personnage d’Ian n’est pas seulement réduit à son penchant pour la gent masculine, héritant de plusieurs intrigues çà et là qui renvoient un message véritablement positif. (F.Q.)

Kat Edison et Adena El-Amin dans The Bold Type

Community manager au sein du média Scarlet, Kat Edison (Aisha Dee) avance dans la vie avec confiance, pouvant compter sur l’amitié de ses deux BFF, Sutton et Jane. Plutôt réticente à l’idée de s’engager, la jeune femme a un coup de cœur pour une artiste musulmane et lesbienne engagée, originaire d’Iran, Adena El Amin (Nikohl Boosheri). Après quelques hésitations et avoir vaincu la peur de se lancer, elle va finalement plonger dans cette relation sérieuse pleine de défis.

On vous a déjà dit tout l’amour que l’on porte à The Bold Type, une série qui porte bien son nom et n’hésite à s’attaquer (parfois un peu légèrement) à différents sujets de société particulièrement importants pour les jeunes femmes (le féminisme, le viol, le harcèlement en ligne…). Porter à l’écran l’histoire d’amour entre deux jeunes femmes, dont l’une est métisse et l’autre une lesbienne musulmane, en n’omettant pas les épreuves qu’elles peuvent traverser, participe à une meilleure représentation de toutes les diversités auprès d’un jeune public. Kat se pose des questions sur sa sexualité, son envie ou pas de “descendre en bas” avec Adena. Elle en parle avec sa petite amie et en même temps, elle ne souhaite pas être labellisée lesbienne ou bisexuelle. Depuis quand n’avait-on pas assisté à ce genre de scène à la télévision ? Jamais en fait. (M.O.)

Rosa Diaz dans Brooklyn Nine-Nine

Ici, pas de chialade, mais encore une histoire de coming out. Et il est à l’image de son héroïne, Rosa : super chill, pas la peine d’en faire tout un plat, circulez y a rien à voir. Et pourtant, il a instantanément marqué les esprits. S’il y a eu de sacrés progrès en termes de représentation des LGBTQ+, il reste toutefois de grand·e·s oublié·e·s : les personnes transgenres, les asexuel·le·s (on y reviendra après) et les bisexuel·le·s.

Et l’annonce expéditive de Rosa a été accueillie avec liesse, mais, et c’est sans doute ça le plus beau, sans grande surprise. No big deal. Après tout, la sitcom de Michael Schur est un exemple de diversité à l’écran. C’est une scène qui tenait pourtant à cœur à son interprète, Stephanie Beatriz, ayant elle-même fait son coming out bi en 2016. Rosa, une flic latina toute de cuir vêtue, était déjà un modèle de badasserie pour plein de femmes, elle devient une inspiration pour toute une communauté encore bien trop ignorée. (D.R)

Cheryl Blossom dans Riverdale

Cheryl Blossom (Madelaine Petsch), c’était la peste de service dans Riverdale : mais rapidement, on comprend que derrière les punchlines assassines de la rousse flamboyante se cache un vrai mal-être. Si, a priori, l’adolescente est hétérosexuelle en saison 1, Cheryl va s’interroger sur sa sexualité en saison 2. D’abord attirée par Josie, la chanteuse trop mimi des Pussycats, qu’elle finit par stalker de manière malaise, Cheryl s’éprend finalement d’une Serpent, Toni Topaz, qui a eu son petit moment avec Jughead avant qu’elle ne lui explique être “plus sur les filles”.

Si la relation entre les deux jeunes femmes n’est pas super détaillée et que Riverdale a déjà donné dans le queerbaiting (en suggérant une relation entre Josie et Cheryl, ou en mettant en scène un baiser lesbien sans conséquence entre Veronica et Betty), Toni et Cheryl deviennent un vrai couple au fil des épisodes de la première saison. Enfermée contre son gré dans un horrible couvent qui donne dans la thérapie de conversion, Cheryl sera sauvée par Toni et ses amis. La jeune femme termine la saison en chouchoute des fans de la série, démontrant ses talents d’archère et intégrant même les Serpents après les avoir sauvés d’un énième piège monté par les autorités du Northside. Nous voilà donc avec un personnage de jeune femme bisexuelle positif et complètement badass. Not bad. (M.O.)

Lionel Higgins dans Dear White People

Série inclusive qui braque les projecteurs sur les personnes noires, Dear White People met notamment en scène Lionel (DeRon Horton), un jeune homme qui fait l’apprentissage de son homosexualité. Apprenti journaliste talentueux à Winchester, université fictive de l’Ivy League où se déroule l’histoire, il a en revanche un peu plus de mal avec les interactions sociales. Mais on découvre vite que son awkardness fait aussi son charme.

Plutôt timide, Lionel commence à dater des mecs dans la saison 2 de DWP. Naviguer dans ce nouvel univers le fait assez flipper. Après une histoire avortée avec son ex-rédac chef, le provocateur Silvio, il débute une histoire avec un jeune homme, Wesley Alvarez. Ce qui donne lieu à une scène de sexe, rarement vue à la télévision (peut-être même jamais), dans laquelle les deux hommes sont tous deux très maladroits. Un personnage comme Lionel permet une meilleure représentation des masculinités noires, trop souvent réduites à une hétérosexualité triomphante, une ultra-virilité et des considérations de performance sexuelles. (M.O.)

Darryl Whitefeather dans Crazy Ex-Girlfriend

Parmi le nombre infime de personnages bisexuels dans les séries, un seul peut se targuer d’avoir fait son coming out en chanson ! Il aura suffi d’une rencontre avec White Josh pour que Darryl remette en question son hétérosexualité. Ce cri du cœur musical (saison 1, épisode 14), intitulé “Getting Bi”, est un hymne jazzy (et gênant pour ses collègues présent·e·s) à son identité sexuelle. Non, ce n’est pas un caprice, non ce n’est pas une phase, non il n’est pas gay. “Que tu sois ‘il’ ou ‘elle’, il se pourrait qu’on soit parfait l’un pour l’autre”, entonne joyeusement son interprète, Pete Gardner.

À travers l’histoire d’amour entre Darryl et White Josh, la série brasse toutes sortes de questions, et notamment celle de la gestation pour autrui, sujet ô combien tendu chez nous en ce moment. Aux États-Unis, on se formalise beaucoup moins et notre gentil moustachu se lance dans l’aventure, seul hélas, pour nous offrir un nouvel hymne (saison 3, épisode 8), cette fois dédié à la vivacité de ses spermatozoïdes, baptisé “My Sperm Is Healthy”. La boucle est presque bouclée. (D.R.)

Villanelle dans Killing Eve

Villanelle est une jeune femme sérieusement dérangée. Tueuse à gages doublée d’une serial killeuse au modus operandi saisissant (elle coupe les bijoux de famille des hommes), elle va devenir un objet de fascination pour Eve Polastri (Sandra Oh), détective en herbe qui tente de l’attraper. Bisexuelle, mais avec une nette préférence pour les femmes (d’ailleurs, on la voit tuer des femmes dans la saison 1, mais elle ne les mutile pas comme les hommes), Villanelle est du genre joueuse. Dans un épisode, elle portera une robe à tulle plus girly tu meurs, dans le suivant, on la retrouvera en Doc Martens et bomber kaki, arborant une attitude des plus masculines.

Ce n’est pas tous les jours que l’on tombe sur un personnage bisexuel aussi fascinant qu’inquiétant. Incarné avec gourmandise par Jodie Comer, Villanelle tombe peut-être un poil dans le trope de la “méchante bisexuelle”, ceci étant dit, son personnage est tout sauf binaire, et la géniale Phoebe-Waller Bridge l’a tellement bien écrit qu’on en vient à s’attacher à cette femme fatale, à l’âme enfantine. (M.O.)

Andréa Martel dans Dix pour cent

L’air de rien, Fanny Herero a écrit une série avec pour personnage principal une héroïne lesbienne, Andréa, incarnée par l’irrésistible Camille Cottin. Agente artistique plutôt individualiste, la trentenaire fêtarde et carriériste, phobique de l’engagement, travaille dans une boîte qui gère les stars de cinéma.

Si on se serait bien passé d’un twist stéréotypé en saison 2, qui voit Andréa coucher avec un homme (comme si une lesbienne devait obligatoirement coucher avec un homme à un moment, parce qu’en vrai, rien ne remplace un homme), cette comédie moderne et enlevée, diffusée en prime time sur France 2, concourt à banaliser la présence de personnages non hétérosexuels auprès du plus grand nombre. Et faire ça, au sein d’un PAF vieillissant, qui se repose sur ses vieilles recettes conservatrices pour faire de l’audience, ce n’est pas rien.

Deran Cody dans Animal Kingdom

Gros carton estival de la chaîne TNT, Animal Kingdom peut facilement passer pour une série qui reproduit des stéréotypes de la masculinité toxique. Il faut dire que son cadre et sa thématique s’y prêtent entre le soleil de la Californie, des acteurs sous stéroïdes, une famille de braqueurs dysfonctionnelle et des intrigues où on cherche à savoir qui a la plus grosse. Pourtant, depuis la première saison, la série adaptée du film de David Michôd met en lumière Deran, un personnage gay qui tente de s’émanciper du foyer.

Le cadet des frères Cody a d’abord honte de son homosexualité, si bien qu’il en vient à casser la gueule de son petit copain pour prouver qu’il n’est pas homo à son entourage et protéger son secret. À force de gagner en maturité, il avoue finalement à Craig puis au reste de sa famille son orientation sexuelle en saison 2. Non seulement il assume alors son identité et trouve une forme de libération, mais son coming out va lui permettre de gagner son indépendance.

Le message d’Animal Kingdom sur les communautés LGBTQ+ devient alors très positif. En révélant son homosexualité, Deran peut enfin vivre ses rêves et sa vie comme il l’entend : il s’éloigne de sa famille malsaine, monte son affaire par ses propres moyens et parvient à en tirer profit. Il soutient son petit copain et le pousse à se dépasser pour sa carrière de surfeur, apportant une touche d’empowerment inattendu dans cet univers assez macho. (A.D.)

Petra dans Jane the Virgin

The CW devrait changer son célèbre slogan “Dare to Defy” en “Dare to be Bi”. Cette année, Petra, devenue l’un des personnages favoris de Jane the Virgin (c’est chaud, ils sont tous tellement géniaux) a découvert qu’elle aimait aussi les filles. Un éveil sensuel qui durera quelques épisodes avant qu’elle ne succombe à la tentation.

Pour ne rien gâcher, dans une intention fort bien menée de confirmer l’hétérosexualité de Jane (beaucoup de fans la shippaient avec Petra), la série a montré son désarroi et ses nombreux questionnements en apprenant la bisexualité de son chéri du moment, Adam. La surprise est finalement venue de Petra, la femme d’affaires, la mère, l’amante, qui est définitivement la nouvelle icône queer de la série. (M.O.)

Pacho Herrera dans Narcos

Diffusée en septembre 2017, la saison 3 de Narcos a mis en scène un personnage principal dont on se souviendra longtemps. Présent en background durant les deux premières saisons, Pacho Herrera (Alberto Ammann) est l’un des parrains du Cartel de Cali. Mais il y a un twist : il est homosexuel et il ne s’en cache pas du tout, ce qui est sacrément rare dans le monde des mafiosi.

Arborant de splendides chemises colorées, ce personnage flamboyant est aussi cruel et sanglant que ses potes mafieux hétéros. Et fier. Dans une scène de la saison 3, un homme de main se permet une réflexion homophobe alors que Pacho danse langoureusement avec son amoureux. Le dealer homophobe finira la tête éclatée par une bouteille, puis carrément démembré par le gang de motards de Pacho. Espérons que ce personnage pave la voie vers davantage de diversités dans les séries mafieuses. (M.O.)

Emma Hernandez dans Vida

Dans Vida, dramédie diffusée en catimini au début du printemps, nous sommes immergés au sein d’une communauté latino dans un quartier excentré de Los Angeles. Peu en contact, deux sœurs dans la vingtaine sont contraintes de revenir dans le voisinage après la mort soudaine de leur mère. D’un côté, Lyn, superficielle et autodestructrice. De l’autre, Emma, control freak et peu loquace. Et il s’avère que, oui, cette dernière est lesbienne.

On découvre son orientation sexuelle dès le début du troisième épisode, à travers une scène d’ébats sauvages (limite violents, soyons francs) entre Emma et une connaissance. Dès lors, sa sexualité est davantage explorée par la série, et on comprend que la brune entretient un rapport complexe avec son orientation à cause de feu sa génitrice qui l’avait rejetée pour cette raison étant plus jeune. À travers le personnage d’Emma, Vida s’intéresse avec justesse au lien étroit entre l’orientation sexuelle et le contexte familial dans lequel on évolue. (F.Q.)

Todd Chavez dans BoJack Horseman

Plus rares encore que les licornes, les personnes asexuelles sont quasi inexistantes à la télé. L’un des deux seuls personnages humains de la série, Todd, s’est posé pas mal de questions sur son absence d’attirance sexuelle dans la dernière saison. Un questionnement qui, pour ce rédacteur de The Mary Sue, comme probablement pour tout un tas d’autres personnes, a eu une résonance toute particulière.

Ne pas représenter les “aces” dans les fictions télé, c’est entretenir ce flot d’interrogations sans réponse qui peuvent miner la vie des concerné·e·s. La première étant bien souvent : suis-je normal·e ? On ne rappellera jamais assez à quel point il est sain, voire salvateur, d’offrir différents modèles d’identification dans les séries. Todd (avec la voix d’Aaron Paul), ce type toujours paumé dans la vie, a de très bonnes raisons de l’être. “Je ne suis pas gay. Je ne crois pas que je le sois en tout cas, mais je ne pense pas être hétéro non plus. Je ne sais pas ce que je suis. Peut-être que je ne suis rien en fait.” (D.R.)

Isak et Even dans Skam

Alors certes, Skam s’est terminée en juin 2017. Mais la série, qui met en scène l’adolescence norvégienne dans toute sa diversité, a fait des petits avec des remakes aux quatre coins de la planète, de la France aux États-Unis en passant par l’Italie ou l’Allemagne.

La saison 3 s’intéresse au parcours d’Isak, un adolescent qui va effectuer un coming out semé d’embûches, le jeune homme évoluant au sein d’un groupe de potes hétéro. Il va tomber amoureux d’un de ses camarades, Even, qui souffre de troubles bipolaires. Ce qui donne lieu à l’une des plus belles histoires d’amour homosexuelles de l’histoire des séries.

Ce personnage est d’autant plus touchant et positif que son évolution est flagrante. De petit mec taiseux très soucieux de son image, qui suit ses potes et drague des filles pour faire le mec alors qu’il n’en a pas envie, Isak devient ouvert, souriant, et développe des amitiés inattendues (avec Sana) tandis qu’il s’accorde enfin à vivre pleinement son histoire d’amour. Un bel exemple de quête d’identité pour la jeune génération, qui a suivi le phénomène Skam avec passion. (M.O.)

Kate Messner dans Everything Sucks!

Tristement annulée au terme d’une seule et unique saison, Everything Sucks! nous aura tout de même réservé une bonne surprise répondant au doux de Kate Messner. Personnage féminin central de cette dramédie made in Netflix, Kate est une élève de seconde qui fait partie du club d’audiovisuel de son établissement. Mais ce n’est pas tout, puisque Kate est aussi lesbienne, ou c’est du moins ce qu’elle vient de réaliser.

Bon nombre de teen shows incluent des personnages homosexuels, avec des exemples comme Angela, 15 ans en guise de séries pionnières, mais peu prennent le temps de développer leur confusion dès leur plus jeune âge. Kate est jeune et, en prime, l’actrice a l’air d’avoir son âge (comprenez qu’on n’a pas casté de trentenaires pour incarner une ado, coucou 90210 et Teen Wolf). L’exploration de sa sexualité, de la confusion à la certitude, est traitée avec beaucoup de bienveillance. (F.Q.)

Anissa Pierce dans Black Lightning

Super-héroïne, étudiante en médecine et prof au lycée, noire, activiste, lesbienne… Doit-on vraiment en rajouter pour exprimer l’importance d’un tel personnage ? On parlait plus haut d’intersectionnalité, elle en est l’incarnation. Anissa est sujette au sexisme, au racisme et à l’homophobie. Mais dans son monde à elle, celui qui lui a donné ses super-pouvoirs, elle fait de sa colère une arme. Une arme qu’elle apprend à contrôler pour mieux servir les autres et les causes qu’elle défend ardemment.

“Je représente tout un groupe de personnes qui ont besoin de se voir représentées à la télé”, déclarait, à raison, son interprète, Nafessa Williams, au Guardian. Et Thunder a beau être un pur produit des comics DC, avec son costume un peu kitsch et ses capacités surhumaines, elle se bat contre des problèmes de société très concrets. À l’ère de Trump, des masculinistes, des nazis et autres extrémistes qui menacent les droits des minorités, la première super-héroïne noire et lesbienne a du pain sur la planche, mais on est heureux·ses qu’elle existe ! (D.R.)

Emily dans The Handmaid’s Tale

Son nom est Ofglen et elle est considérée comme une “traîtresse à son genre”. En d’autres termes, c’est une lesbienne. Pour avoir eu des relations sexuelles avec une Martha, elle subira une ablation du clitoris. Gilead broie les femmes et, dans le cas d’Emily, s’assure de leur enlever (littéralement) toute notion de plaisir. Envoyée dans les colonies pour désobéissance, elle est rétrogradée au rang d'”Unwoman”, une “anti-femme” vouée à mourir dans ce camp de travail forcé.

Avant le basculement, elle était pourtant heureuse, avec son épouse et leur enfant. Sous le nouveau régime, qui tente par tous les moyens de la briser, autant physiquement qu’intellectuellement, elle va garder son esprit révolté, et sans cesse, se posera en résistante face à l’oppresseur. Victime de la misogynie et de l’homophobie, Emily est à l’intersection des luttes et l’interprétation d’Alexis Bledel rend chacune de ses scènes plus fortes et douloureuses à regarder… mais tellement nécessaires aussi. (D.R.)

Tout le cast de Pose

La série est à elle seule un hymne à l’acceptation et à la culture queer. Son créateur, Ryan Murphy, a déclaré reverser tous les profits à des associations qui viennent en aide aux personnes LGBTQ+. Dans Pose, on parle de cette famille que l’on choisit, de l’épidémie du sida qui a décimé une communauté déjà fragilisée, des chirurgies de réassignation génitale, de l’effervescence des bals, et de l’importance d’avoir cet espace d’expression unique en son genre.

Mais le vrai trésor de Pose, c’est son cast et les histoires que ces hommes et ces femmes, cis ou transgenre, gay ou hétéro, racontent. Une transmission qui est essentielle, d’abord pour savoir ce qui a nourri la naissance des cultures queer américaines, les luttes qui les ont forgées, les drames qui les ont entravées, mais aussi pour offrir cet incroyable porte-voix qu’est la télévision à toute une communauté trop souvent invisibilisée. La série bat d’ailleurs un heureux record : celui du plus grand nombre d’actrices transgenres dans une fiction télé. (D.R.)

Un dossier réalisé par Delphine Rivet, Marion Olité, Florian Ques et Adrien Delage