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Hitler : un fast food nommé désir médiatique

Hitler : un fast food nommé désir médiatique

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Par Afifia B

Publié le

Hitler : fast-food médiatique ?

Depuis quelques jours en effet, une histoire de restaurant thaïlandais à l’effigie d’Hitler a encré les pages de sites notables parmi lesquels les plus sérieux. En voici le récit.

Ça a commencé comme ça commence de plus en plus souvent : un tweet. Celui d’un blogueur anglais, Andrew Spooner qui a diffusé ce cliché accompagné de cette légende :

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Très bizarre ce restaurant thaïlandais “Hitler fried chicken”. Ce n’est pas une blague. Il y a même la photo d’Hitler en noeud papillon.

Le bruit du vent

Cette image estampillée du logo du site Amusing Thailand est la même que celle de Spooner publiée sur son compte il y a 2 mois. Il était donc aisé de savoir que le journaliste n’en était pas l’auteur. Il était également tout aussi aisé de connaître l’endroit exact où se situait le restaurant.
En parlant du restaurant, les réactions négatives lors de son ouverture ont suffi – sans avoir recours à un procès avec KFC – à convaincre son propriétaire de changer le nom de son enseigne désormais rebaptisée H-Ler ainsi que le révèle le site Bangkok Post. Le commerçant aurait également fait refaire la devanture de son établissement.

De la nécessité de douter

Hier, Slate publiait un article sur les couleuvres que la presse peut parfois (et involontairement) nous faire avaler. Ce papier évoquait les effets collatéraux de la tendance de la presse à prendre pour argent comptant le contenu d’autres médias sans précautions ni vérifications. Cette histoire de fast-food n’a rien de dramatique en soi mais lorsque ce sont les médias réputés pour être “les plus professionnels” qui s’emmêlent, c’est un indicateur fort et inquiétant de l’influence du web dans le traitement médiatique.
A l’heure où chercher une réponse d’un simple clic est devenu un réflexe, il incombe à chacun – lecteur ou journaliste- de consulter en premier lieu sa propre perception. C’est la base. La multitude d’informations qui nous est donnée chaque jour nous contraint plus que jamais à revenir aux prémisses de la pensée : le DOUTE comme condition première de toute réflexion.