L’impressionnant Voyage à travers le cinéma français est dispo gratuitement

L’impressionnant Voyage à travers le cinéma français est dispo gratuitement

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Par Manon Marcillat

Publié le

Un monument pour tous les amoureux du cinéma à voir absolument.

Sa passion pouvait vous mettre KO” : c’est ainsi que Scorsese a rendu hommage au réalisateur français décédé le 25 mars dernier, à l’âge de 79 ans. Il était “passionné de cinéma : passionné par ce qu’il aimait, passionné par ce qu’il détestait, passionné par ses nouvelles découvertes, passionné par les figures injustement oubliées dans l’histoire du cinéma […], passionné par les films qu’il a lui-même réalisés”.
La série documentaire Voyage à travers le cinéma français, son ultime réalisation sortie en 2017, un an après son film documentaire éponyme, en est le meilleur témoin. Dans cette véritable encyclopédie cinéphile en huit volets d’une heure environ, le réalisateur de L’Horloger de Saint-Paul, Que la fête commence ou Coup de torchon se tient sobrement, face caméra, pour partager avec passion et pédagogie le savoir herculéen qu’il a accumulé au cours de son immense carrière.
Avec Voyage à travers le cinéma français, disponible jusqu’au 5 mai prochain en replay sur france.tv, Bertrand Tavernier nous plonge dans une épopée cinéphile et nous livre sa vision très personnelle du 7e art, au travers des films français qui ont marqué sa vie.

À voir aussi sur Konbini

Hommage aux créateurs

Raymond Pellegrin et Jacqueline Pagnol dans <em>Manon des sources</em> de Marcel Pagnol (1952)

L’importance dramaturgique de la musique

Tout au long de son travail de mémoire, Tavernier apporte une attention toute particulière à la musique, en filigrane de ses analyses, de Max Ophüls à Henri Decoin. Il explique avoir été frappé par l’importance de la musique dans La Grande Illusion et par la façon dont Renoir opposait “la bouffonnerie du spectacle à la situation des prisonniers“.

C’est alors qu’il comprend qu’outre le plaisir qu’elle procure, la musique peut également servir le propos du metteur en scène, planter un décor ou évoquer un souvenir. Pour lui, les chansons ont une importance dramaturgique et sont essentielles pour pouvoir rentrer dans un univers en cernant un thème du film. La chanson devient alors une histoire dans l’histoire, “des petits îlots de tendresse et de nostalgie, des parenthèses heureuses“.
Et à raison puisque de nombreux acteurs et actrices français·es de l’époque, Bourvil, Trenet, Gabin, Magali Noël ou Danielle Darrieux, venaient du music-hall et que le nombre de chansons écrites par les metteurs en scène de cinéma est impressionnant.

Les figures oubliées

Bernadette Lafont dans <em>La Fiancée du pirate</em> de Nelly Kaplan (1969) © Ciné Classic