Voilà le discours que voulait faire Barry Jenkins quand Moonlight a gagné son oscar

Voilà le discours que voulait faire Barry Jenkins quand Moonlight a gagné son oscar

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Barry Jenkins © Flickr

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Par Lucille Bion

Publié le

“Je m’étais refusé ce rêve. Pas vous, pas quelqu’un d’autre : moi.” En revenant à ses origines, Barry Jenkins dévoile le discours magnifique qu’il aurait dû réciter lorsqu’il a gagné l’oscar du Meilleur film, l’an passé.

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L’an passé, aux Oscars, Barry Jenkins n’avait pas pu faire le discours qu’il avait initialement prévu, quelque peu déboussolé par l’inoubliable couac de la cérémonie qui annonça par erreur La La Land pour grand vainqueur, à la place de Moonlight.

Un an plus tard, et sûrement dans un élan de frustration, le cinéaste toujours hanté par le fiasco des Oscars vient de rendre public son mystérieux discours. Barry Jenkins s’est enfin exprimé librement au festival SXSW :

“Tarell [Alvin McCraney, le co-scénariste qui a écrit la pièce de théâtre dont Moonlight est une adaptation] et moi, sommes Chiron. Nous sommes ce garçon. Et quand vous regardez Moonlight, vous ne pouvez pas présumer que ce garçon qui a grandi ainsi pourrait faire une œuvre d’art qui décrocherait une récompense aux Oscars − et sûrement pas qu’elle obtiendrait un jour l’oscar du Meilleur film.

Je me l’étais beaucoup répété et ce que j’ai compris, c’est que je m’étais mis des barrières. Je m’étais refusé ce rêve. Pas vous, pas quelqu’un d’autre : moi. Donc pour ceux qui sont témoins et qui se reconnaissent en nous, faites de cette récompense un symbole, une réflexion qui vous pousse à vous aimer. Parce que c’est peut-être la différence entre rêver et, grâce à l’Académie, réaliser des rêves que vous ne vous êtes jamais permis d’avoir.”

Le cinéaste afro-américain s’est effectivement inspiré de sa propre vie pour réaliser Moonlight, nommé huit fois aux Oscars. Il est né en Floride, dans le quartier dangereux de Liberty City, à Miami, où il a vécu sous le toit d’une mère toxicomane. L’adulte raconte avec justesse et à travers trois périodes de la vie les difficultés qu’affrontent les Afro-Américains de la communauté LGBTQ+. C’est aussi dans son quartier natal qu’on lui rappelait que cette carrière dans le septième art était “suicidaire”… Depuis, Barry Jenkins est devenu l’une des plus grandes révélations du cinéma.