Avant la soirée fatidique des Oscars, retour sur la carrière de DiCaprio

Avant la soirée fatidique des Oscars, retour sur la carrière de DiCaprio

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Par Thomas Andrei

Publié le

En lice pour l’Oscar du meilleur acteur, Leonardo DiCaprio pourrait enfin se voir couronné par Hollywood grâce à sa prestation dans The Revenant. À 41 ansl’acteur fait aujourd’hui figure de favori. 

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Bien sûr, l’Oscar du meilleur acteur ne serait que la cerise sur le gâteau au regard de la carrière magnifique de Leo, même s’il contribuerait également à changer une image qui lui colle à la peau depuis des années sur Internet. En effet, après vingt-cinq ans de carrière et 30 films, la star de Hollywood est déjà reconnue comme l’un des acteurs les plus talentueux de sa génération.

Votre grand-mère vous parlait de son admiration secrète pour Paul Newman et votre maman de son petit faible pour Robert Redford ? Eh bien, vous, vous parlerez à vos enfants de Leonardo DiCaprio et vous leur raconterez l’histoire d’un joli cœur qui a su évoluer pour devenir l’un des hommes les plus admirés du monde occidental.

Le bourreau des cœurs hollywoodien le plus en vogue chez les ados

Né pour devenir acteur à Los Angeles en novembre 1974, Leonardo DiCaprio fait sa première apparition sur le petit écran en 1989 dans un épisode des Nouvelles Aventures de Lassie – que vous pouvez encore visionner, en russe, sur YouTube. On y découvre l’acteur, aussi mignon qu’un enfant des années 1990 puisse l’être, mais avec un petit quelque chose en plus, un petit brin d’arrogance qui montre déjà qu’il est beau et qu’il le sait.

Ce rôle du “beau gosse” le suivra durant toutes les années 1990, y compris dans Critters 3, une comédie d’horreur et de science-fiction tombée dans les abysses de l’oubli.

Leonardo DiCaprio s’est un jour confié au New York Times au sujet de ce premier rôle :

“Le rôle moyen, sans profondeur d’un gamin aux cheveux blonds, tout ce qu’il y a de plus courant.”

En 1993, Leo, bien qu’encore tout jeune, se montre déjà plus que prometteur dans  le rôle du frère handicapé de Johnny Depp dans Gilbert Grape. Ce rôle aux côté du play-boy de la génération précédente lui donnera un avant-goût de la gloire avant son premier grand rôle, celui d’un athlète toxicomane dans Basketball Diaries, en 1995. Après avoir démontré toute l’étendue de son potentiel romantique dans Roméo + Juliette, Leonardo DiCaprio s’installe dans le cœur des ados pour ne plus en bouger ensuite grâce à l’incommensurable succès de Titanic en 1997.

Une fois devenu l’archétype du bourreau des cœurs hollywoodien, l’acteur joue son propre rôle (ou peu s’en faut) dans la satire de Woody Allen, Celebrity, en 1998, puis incarne, en 2000, un touriste américain basique mais joli garçon dans La Plage, aux côtés de Virginie Ledoyen.

Le talent de Leo ne fait alors plus aucun doute. Mais il lui reste encore une étape à franchir, celle de diversifier sa carrière et ses rôles. Ce sera chose faite avec Steven Spielberg en 2002. 

Critters 3
Critters 3, 1991. (© New Line Cinema)

Petit garçon deviendra grand

En 2002, Leo est toujours ce beau gosse qui divise les familles entre adoration et jalousie. C’est grâce au film Arrête-moi si tu peux qu’il mettra tout le monde d’accord. Si son personnage, Frank Abagnale Jr., est lui aussi beau gosse, il est également un imposteur de génie à la James Bond qui sort avec des femmes magnifiques aux quatre coins des États-Unis. En deux mots, l’homme que tous les petits adolescents voudraient devenir.

Avec ce film, pour la première fois de sa carrière, Leonardo méritait vraiment un Oscar. À la place, il reçoit l’appel d’un réalisateur qui marquera sa carrière et devient en 1993 le beau-fils de De Niro dans Blessures secrètes. Moins de dix années plus tard, ce sera au tour de Martin Scorsese d’en faire son acteur italo-américain préféré avec Gangs of New York. Après sa prestation incroyable dans cette histoire racontant la guerre des gangs qui l’oppose à Daniel Day-Lewis, plus rien ne peut plus arrêter Leo.

En 2013, Scorsese se confie au Hollywood Reporter sur la façon dont il a entendu parler pour la première fois de son nouveau talent :

“C’est Robert De Niro qui m’a parlé de Leo. Il m’a dit : ‘J’ai bossé avec ce gamin. Et je pense que tu devrais en faire autant, à l’occasion.’ Ce n’était pas son genre de dire des choses comme ça.”

Il était désormais évident que DiCaprio compterait comme l’un des acteurs les plus importants de son époque. Il a ensuite tourné quatre autres films avec Martin Scorsese, et il y a fort à parier que leur collaboration ne va pas s’arrêter là. En plus de films comme The Aviator, Les Inflitrés ou Shutter Island, on retrouve également l’acteur aux côtés de Kate Winslet – déjà sa partenaire dans Titanic – dans un drame poignant signé Sam Mendes, Les Noces rebelles. Impossible de conclure sans citer l’un des films les plus importants que ce siècle ait connu, Inception de Christopher Nolan.

Un homme d’argent

On sait aujourd’hui qu’il ne suffit pas d’être extrêmement talentueux pour décrocher un Oscar, il faut aussi jouer dans les bons films. Et c’est bien là le problème. Leo est toujours ce joli blond aux origines méditerranéennes qu’on aime voir se désaper plus que quiconque, et cela semble l’empêcher de jouer dans des films susceptibles d’être en bonne place dans la course aux Oscars.

Après un premier personnage de riche et puissant, en 2004, dans The Aviator, les rôles de Leo ont eu tendance à trop tourner autour du pouvoir et de l’argent. Ainsi, en 2001, il incarnait J. Edgar Hoover, le patron historique du FBI, dans une biographie réalisée par Clint Eastwood, un négrier fou dans Django Unchained, un mystérieux dandy dans Gatsby le Magnifique, sans oublier dans Le Loup de Wall street et son interprétation de Jordan Belfort, l’infâme courtier junkie et coureur de jupons.

Dans chacun de ces rôles, Leo est bon et affronte ses démons. Mais, peu importe la façon dont l’histoire se termine pour son personnage, DiCaprio semble ne jamais souffrir assez.

Il n’est pas certain que ce DiCaprio-là, acteur à succès et militant écolo, coure après un Oscar autant qu’Internet veut bien le faire croire. Mais ce qui est certain, c’est qu’il lui aura fallu attendre deux ans après sa défaite contre Matthew McConaughey, récompensé avec Dallas Buyers Club, pour présenter un nouveau film.

Une chose est sûre : dans The Revenant, DiCaprio souffre, peut-être même trop… Si ses espoirs ne se concrétisent pas dimanche, il pourra à nouveau tenter sa chance avec la biographie qu’il est en train de réaliser et dans laquelle il incarne Jack Kerouac.

Et si ça ne fonctionne toujours pas, on peut espérer qu’il reçoive tout de même un Oscar un de ces jours en remerciement des nombreux films auxquels il a participé durant les dernière décennies… Un Oscar d’honneur qu’il mérite d’ailleurs sans doute déjà.

Traduit de l’anglais par Erika Lombart

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