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Trois courts-métrages à voir pour découvrir l’afro-futurisme

Trois courts-métrages à voir pour découvrir l’afro-futurisme

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Par Winston Sylvans

Publié le

Ces films immergent le spectateur dans ce courant artistique africain fascinant.

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On simplifie souvent l’afro-futurisme en le décrivant à tort comme la version africaine de la science-fiction. Il s’agit en réalité d’un mouvement artistique qui vise à imaginer différents espaces de pensée créative, qui n’enferment pas les personnages montrés dans une identité prédéfinie.

L’afro-futurisme est un phénomène culturel qui combine des éléments de science-fiction, d’histoire romancée, de fiction, de fantaisie, d’afrocentrisme et de réalisme magique. Ces éléments y sont utilisés comme vecteurs pour analyser sous un autre angle des événements historiques, des dilemmes quotidiens, et imaginer une forme d’utopie. Le féminisme, l’aliénation, la récupération de l’eau et le grotesque y sont des thèmes récurrents.

Si le terme est défini pour la première fois au début des années 1990 par l’écrivain et journaliste américain Mark Dery, cela fait des décennies que l’afro-futurisme est présent dans la musique et les films de Sun Ra, sur les toiles de Jean-Michel Basquiat, et dans les romans de Samuel R. Delany.

Pour mieux vous familiariser avec ce style particulier, nous vous conseillons trois films.

Pumzi

Pumzi est un film de science-fiction kenyan écrit et réalisé par Wanuri Kahiu. Il se déroule au sein de la communauté Maitu en Afrique de l’Est, trente-cinq ans après la Troisième Guerre mondiale, la “guerre de l’eau”.

To Catch A Dream

Le surréaliste To Catch A Dream (“Pour attraper un rêve”) est initialement un film destiné a présenter le travail de huit stylistes kenyans. Il suit le parcours d’Ajuma, une veuve en plein deuil, qui souffre de cauchemars récurrents. Pour s’en débarrasser, elle essaye un remède de grand-mère qui la pousse à se confronter à ses sentiments de manière inattendue.

Le court-métrage a été écrit et réalisé par Jim Chuchu, produit par Wangechi Ngugi, sous la direction artistique de Sunny Dolat. La bande originale est aussi de Jim Chuchu, et elle est disponible à l’écoute sur SoundCloud.

Monsoons Over The Moon

Dans Moonsoons Over The Moon, le réalisateur kenyan Dan Muchina, qui travaille sous le pseudonyme d’Abstract Omega, transforme la capitale Nairobi dans une dystopie, où le peuple est opprimé par la dictature.

Il raconte l’histoire d’un gang connu sous le nom de The Moonsoons, qui revient pour libérer des jeunes opprimés en les aidant à s’échapper. Tourné en noir et blanc, le film aborde des sujets qui peuvent être liés à la politique kenyane contemporaine comme la surveillance, l’incarcération massive et les dangers du totalitarisme.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet