On a retrouvé l’unique pellicule du cultissime “Star Wars turc”

On a retrouvé l’unique pellicule du cultissime “Star Wars turc”

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Par Thibault Prévost

Publié le

Le bordélique fanfilm turc de Star Wars, L’homme qui sauva le monde, sorti en 1982 et devenu culte, va enfin pouvoir être restauré.

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C’est Noël en avance pour les fans de nanars et d’aberrations visuelles en tout genre : la dernière péloche 35mm du cultissime L’homme qui sauva le monde, la contrefaçon turque de Star Wars sortie en 1982, a été retrouvée par un passionné de la société de production Neon Harbor Entertainment, Ed Glaser. Il va désormais s’atteler à sa numérisation et sa restauration. Et rien que l’histoire derrière la découverte vaut le détour, comme le raconte io9 :

“La pellicule a été retrouvée dans la collection d’un projectionniste retraité, au nord-ouest de la Turquie. Après la projection originale du film, il a décidé de le garder plutôt que de le retourner à la boîte de production, en leur faisant croire qu’il avait été abîmé durant le visionnage.”

Un subterfuge à peu près aussi grossier que le film lui-même, qui ne se contente pas d’être une sorte de plagiat turc éhonté d’Un nouvel espoir mais sample carrément des séquences entières du film et les entrecoupe de plans maison tous plus barrés les uns que les autres, le tout sur un subtil mélange des bandes-originales des Aventuriers de l’Arche perdue et de Moonraker.

Pot-pourri visuel

Comme si ce n’était pas suffisant, le film ajoute des séquences qui fleurent bon l’amateurisme et qui voient intervenir des batailles robotisées inspirées de Battlestar Galactica, des momies, des squelettes vengeurs, des yétis, des sorciers, des combats de kung-fu et à peu près tout le bestiaire du cinéma fantastique de l’époque. Une sorte de gigantesque pot-pourri visuel imaginé par un énorme nerd fan de ciné et héroïnomane, devenu avec le temps l’un des nanars les plus cultes du cinéma d’exploitation.

Cantonné à la VHS, faute de bandes, le roi des nanars n’aura même jamais connu la transition numérique et reste remarquablement absent des Internets — pourtant réputés comme terre d’asile du cinéma (très, très) indépendant. Avec la découverte de cette copie, L’homme qui sauva le monde va enfin recevoir les honneurs et le succès qu’il ne mérite absolument pas, et son diffuseur récoltera probablement un procès de Disney. Entre temps, pour visionner ces insensées 96 minutes de chef-d’œuvre, c’est ici.