Spectre : 3 raisons d’y aller, 3 raisons de le fuir

Spectre : 3 raisons d’y aller, 3 raisons de le fuir

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Par Louis Lepron

Publié le

Spectre vient tout juste de sortir mais une question se pose : est-ce qu’il faut vraiment aller le voir ? Trois raisons de dire oui, trois raisons de crier “noooooooon”.

Quand on débarque dans un cinéma pour voir Spectre, une fournée de chiffres en tous genres décident de vous alpaguer. 250 : le budget du film. 350 à 500 : les personnes qui vous entourent et vous pressent, psychologiquement, de courir vers la salle dès lors que les portes vont s’ouvrir. 2 heures et 28 minutes : la durée du film, en accord avec le cahier des charges d’un James Bond depuis l’arrivée de Daniel Craig (Skyfall ? 2h23; Casino Royale ? 2h18), à l’exception du moyen Quantum of Solace (1h48).
Après les chiffres, la reflexion post-sortie du film : je me suis posé la question de savoir s’il fallait convaincre mes potes d’aller le voir. J’ai trouvé trois raisons de se jeter dessus et trois raisons de le fuir, avec quelques spoilers scénaristiques en bonus maléfiques.

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3 raisons d’y aller

1. Léa Seydoux

2. David Baston

[Spoilers] Un monstre de muscles entre dans une salle imposante. Au centre se trouve une tablée d’hommes et de femmes. Il se dirige vers l’un d’eux. Sans parler, il le tue, appuyant ses doigts dans les yeux de sa victime, horrifiée de son sort. Le “monstre”, c’est David Bautista.
Après son apparition remarquée dans Les Gardiens de la Galaxie, l’acteur et ancien catcheur américain vient prouver qu’une carrure façonnée à la hache peut paradoxalement marquer un film qui raconte les aventures d’un agent distingué, prenant toujours une vodka-martini mélangée au shaker et “pas à la cuillère”.
En résulte une scène mémorable de Spectre dans les wagons d’un train dévasté après la guerre qui oppose James Bond à la masse qu’il tente d’affronter. La scène est d’une telle violence que Sam Mendes n’a pas daigné la renforcer par de la musique. Pas la peine, David Bautista écrase l’écran de sa présence.

3. Un solide James Bond

3 raisons de fuir

1. Monica Belluci ?

2. L’enjeu ?

Difficile de trouver un enjeu de taille dans Spectre, surtout après Skyfall. Le Sam Mendes de 2012 couvrait une flopée de thématiques, entre la relation maternelle entretenue par James Bond et M et la ville de Londres, déstabilisée par le terrorisme, sorte de réponse britannique à la trilogie Batman de Christopher Nolan.
Dans Spectre, rien de tout ça. Retour au bon vieux scénario d’espionnage à l’ancienne, sur les ruines d’un MI6 manipulé. James Bond laisse Bruce Wayne pour suivre les traces de Ethan Hunt façon Mission : Impossible. Le problème, c’est que le spectateur n’en a pas forcément pour son argent lorsque certaines scènes d’action s’essoufflent quand elles ne font plus sens (la course poursuite dans les rues de Rome, utilité zéro pour Aston Martin qui finit dans le Tibre).

3. La fin ?

[Spoilers !] Passons sur la théatralisation dans l’ancien bâtiment décrépi du MI6 qui voit l’agent 007, comme dans un mauvais rêve, croiser les visages de ses anciens proches morts au combat (on voit déjà le grand méchant imprimer en A4 les photographies d’identité); passons sur la référence au machisme forcené de cet épisode (Léa Seydoux en princesse moderne enfermée dans un chateau en ruine); venons-en à la scène finale.
Comment James Bond réussit-il à vaincre le dirigeant de l’organisation Spectre ? En tirant… sur son hélicoptère. Un peu mou comme final. Christoph Waltz, le grand méchant, celui qui avait attiré autant de drames à James Bond, vient donc s’écraser comme une merde sur un pont de Londres, laissant 007 le choix de le tuer ou non (coucou Seven, merci Fincher), disposé géographiquement entre sa conscience professionnelle et son amour pour Léa Seydoux. La symbolique est lourde, la fin ne marquera pas les esprits.