Selon une étude étonnante, les Français ont moins lu en 2020

Selon une étude étonnante, les Français ont moins lu en 2020

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Par Lucille Bion

Publié le

Manque de temps, offre cinéphile décuplée, télétravail, confinement…

Alors qu’une partie de la France traverse son troisième confinement et que les librairies semblent être devenues le refuge des Français privés de culture, une étude dévoile que ces derniers ont pourtant moins lu en 2020 qu’en 2019. Menée par Ipsos pour le Centre national du livre (CNL), cette étude s’est penchée sur les habitudes littéraires de 1 000 personnes âgées de 15 ans et plus, rapporte Le Parisien.
Selon les chiffres, 86 % des Français ont lu au moins un ouvrage l’année dernière contre 92 % en 2019. Pour les chercheurs, cette baisse s’explique notamment par le confinement, qui a affaibli le temps de concentration des Français. Outre le climat anxiogène de la période qui a anéanti les bonnes résolutions culturelles de certains, c’est aussi la réduction du temps de transports lié au télétravail qui a empêché le public de se plonger dans un livre.
Cette baisse peut aussi s’expliquer par la concurrence des plateformes de streaming qui ont, certes, sauvé les meubles pour l’industrie du septième art face à la fermeture des salles de cinéma jugées non essentielles par le gouvernement, mais qui ont également détourné l’attention des lecteurs vers les films plutôt que les livres.
Manque de temps, offre cinéphile décuplée, télétravail, confinement… Autant de phénomènes qui expliquent que les Français ont moins lu en 2020, bien qu’ils soient enclins à acheter plus de livres.

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Les nouveaux lecteurs

Si le temps de lecture des Français a chuté, ces résultats peuvent paraître surprenants et sont à relativiser. Un sondage Odoxa pour le Syndicat national de l’édition (SNE), relayé par l’AFP en janvier, a révélé que la lecture avait gagné en popularité chez les 18-24 ans. Ils ont été 42 % à déclarer avoir lu davantage au cours du premier confinement et 24 % lors du second confinement. Ils ont lu principalement pour “occuper les journées, lutter contre l’ennui”, pour “se déconnecter de l’actualité” et, enfin, pour “éviter de rester trop longtemps sur les réseaux sociaux”, même si 37 % d’entre eux assurent aussi avoir tenté la lecture sur écran.
Selon l’étude du CNL parue ce mardi, le roman reste le genre le plus prisé, devant le livre de reportage et d’actualité. Mais le manga a lui aussi réussi à tirer son épingle du jeu, comme l’ont démontré les excellentes ventes de Naruto. Selon Kana, son éditeur français, la série de manga a dépassé “la barre du million avec 1,2 million d’exemplaires vendus en 2020”, soit “un manga Narutovendu toutes les 30 secondes”, apprend-on sur BFM TV. Là encore, ces ventes ont été décuplées en décembre à la sortie du second confinement.
Parmi ces nouveaux lecteurs issus de la jeunesse, l’étude révèle que 37 % d’entre eux assurent aussi avoir tenté la lecture sur écran. Si, pour d’autres, entrer dans une librairie et boycotter l’achat de livres sur Amazon est devenu un acte militant, ces chiffres prouvent que l’industrie et la consommation de la culture ont été définitivement transformées depuis la crise sanitaire et économique.