Ridley Scott et ses Alien : c’est quoi ce bordel ?

Ridley Scott et ses Alien : c’est quoi ce bordel ?

photo de profil

Par Arthur Cios

Publié le

Le papa de la méga franchise revient avec une nouvelle suite de son prequel d'Alien. Petit rappel des faits.

Deux ans après Alien: Covenant, on se demandait ce qu’il adviendrait de la franchise Alien. Son échec relatif (250 millions de dollars au box-office tout de même, mais des critiques assez acerbes) menaçait l’avenir que devait imaginer Ridley Scott pour sa prélogie. L’absence de nouvelles sur le sujet depuis plusieurs mois nous inquiétait, mais voilà que le projet revient sur le devant de la scène.

À voir aussi sur Konbini

Dans un long papier, Variety, qui revient sur le quarantième anniversaire du film culte du réalisateur britannique, Alien premier du nom, balance au détour d’une phrase qu’un troisième préquel de la franchise est en route. Ridley Scott est en train d’écrire le scénario du film qu’il réalisera.

[Pour ceux qui auraient besoin de se rafraîchir la mémoire, voici ce qu’il faut savoir — avec un paquet de spoilers. Si vous n’avez pas vu les films, pourquoi voudriez-vous lire un résumé de la franchise ?]

Bonjour Alien : 1979-1997 

Le premier Alien, réalisé par Ridley Scott, est sorti en 1979. On y suit l’équipage du vaisseau spatial Nostromo, dont les membres seront décimés un par un, à l’exception de Ripley (Sigourney Weaver), par un grand Alien, appelé Xénomorphe, qui s’est faufilé au sein du vaisseau après une mission sauvetage sur la planète LV-426.

L’œuf du Xénomorphe héberge une créature hideuse, le Facehugger, qui s’agrippe autour de la gueule de sa victime et pond dans sa trachée. Quelques heures plus tard, le bébé Xénomorphe sort de la cage thoracique de son hôte. Il est alors assez petit, mais grandit vite et devient un monstre effrayant dont le sang est acide, le visage phallique et la langue armée de petites dents aiguisées en métal.

Énorme carton, le film d’horreur a eu une pléthore de suites et autres prequels. À commencer par Aliens, le retour, réalisé par un certain James Cameron, en 1986. L’angoisse laisse place à l’action, puisque Ripley se retrouve, après 57 ans passés en biostase, obligée de retourner sur la planète du premier volet. Elle a pris en affection une petite fille et confronte la reine des Aliens, immense créature qui pond les fameux œufs.

Dans le troisième volet, réalisé par David Fincher en 1992, Ripley débarque sur une planète prison après qu’un œuf éclôt dans le vaisseau (tuant au passage la gamine du précédent volet). Des Xénomorphes naissent dans l’établissement pénitentiaire, et tuent les prisonniers — à l’exception de Ripley qui, on l’apprend, héberge en son sein un nouveau Xénomorphe. Dans un acte héroïque, elle se sacrifie pour que le monstre ne voie jamais le jour.

Un dernier volet arrive en 1997, réalisé cette fois par le Français Jean-Pierre Jeunet. L’histoire se déroule bien après Alien 3, alors que des scientifiques réussissent, après de multiples échecs, à donner vie à un clone de Ripley basé sur l’ADN retrouvé dans la prison. Mais l’ADN étant mélangé à celui du Xénomorphe, cette version de Ripley est bien plus puissante. Après de multiples rebonds scénaristiques, Ripley 2.0 doit sacrifier la version hybride avant de revenir sur une Terre futuriste dévastée.

Voilà où l’on en est dans l’arc principal. Il y a eu par la suite deux crossovers franchement mauvais (le premier peut encore être considéré comme du plaisir coupable, mais pas le deuxième), où des humains se retrouvent au milieu d’un combat insensé entre des Prédators et des Xénomorphes…

2012 : Back to the Future

La renaissance de la franchise viendra de sir Ridley Scott, qui décide, en 2012, de se replonger dans ces films qui l’ont rendu célèbre avec Prometheus. Il s’agit d’un prequel, se déroulant bien avant le premier Alien.

Attention, c’est à partir d’ici qu’il faut s’accrocher :

L’idée était d’explorer l’origine du Space Jockey, énorme créature disparue, dont le vaisseau abandonné n’est autre que celui visité par l’équipage du Nostromo dans le premier Alien, et où se trouvent les œufs. Dans Prometheus, on suit donc un équipage qui part à l’autre bout de la galaxie pour rencontrer nos créateurs, les Ingénieurs (qui sont donc les Space Jockey du premier).

Mais ils ne trouvent qu’un vaisseau abandonné, et se retrouvent confrontés à une entité non identifiée qui tuera un à un tous les membres de l’équipage. Ce n’est pas le Xénomorphe que l’on connaît. Les Ingénieurs ont en réalité créé une arme pour détruire certaines de leurs procréations, comme les humains. Sauf que cette arme chimique s’est retournée contre eux.

Mais alors, comment est né le Xénomorphe tel qu’on le connaît ?

L’androïde David (Michael Fassbender) a remporté un pot contenant l’arme chimique dans le vaisseau, et a contaminé, pour voir, le leader de l’exploration, Holloway (Logan Marshall-Green). Ce dernier meurt, mais avant, couche avec sa femme, Shaw (Noomi Rapace). Elle qui est stérile tombe enceinte d’une entité extraterrestre, qu’elle évacuera à temps lors d’un avortement expéditif. La créature en question est une espèce de gros poulpe.

Ledit gros poulpe grandira de manière conséquente à la toute fin, et attrapera le dernier Ingénieur vivant pour pondre en son sein, comme un Facehugger, une créature. À force de mélanges d’ADN, la procréation prend la forme… d’une espèce de Xénomorphe. Ce n’est pas la version définitive, mais on se rapproche de celle de 1979.

En 2017, Ridley Scott remet ça avec Alien: Covenant. Il s’agit de la suite de Prometheus. Cette fois-ci, un autre équipage, avec en son sein une certaine Dani (Katherine Waterston) et un autre androïde avec la même tronche que David, Walter, reçoit un appel au secours alors qu’il abrite des milliers de colons pour terraformer une nouvelle planète.

À l’arrivée sur la planète d’où provient le signal, ils trouvent les traces du crash du vaisseau mené par Shaw et David. Ce dernier est devenu un ermite fasciné par les créatures et un scientifique expérimentant différentes modifications génétiques pour atteindre la créature parfaite. Il a même sacrifié Shaw pour ce faire.

À la fin du sixième long-métrage officiel, David, finalement en vie après s’être fait passer pour Walter, embarque avec les deux derniers survivants du Covenant, dont Dani. On comprend alors que l’androïde va continuer ses expérimentations pendant que les autres sont en biostase.

Et créer une société entière de Xénomorphes ? Quid du vaisseau découvert par l’équipe du Nostromo ? Quel lien avec les nouvelles aventures de David ? Ce sont les réponses que devra nous donner Ridley Scott. On voit mal le cinéaste continuer à creuser le sillon, et on pense que ce volet sera le dernier de cet arc narratif ! On doit être les seuls à être enchantés que papi Ridley se replonge dedans.