Covid oblige, le cinéma propose de nouvelles règles pour les scènes de nu

Covid oblige, le cinéma propose de nouvelles règles pour les scènes de nu

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Par Pénélope Meyzenc

Publié le

Éviter ces scènes ou optimiser les tournages.

En période d’épidémie, les règles changent. C’est au tour des réalisateurs de réviser celles relatives au bon déroulement des tournages. L’association professionnelle des réalisateurs de cinéma britannique, Directors UK, a ainsi annoncé la mise à jour de ses directives de tournage en matière de scènes de sexe ou de nudité. Ces règles concernent tant le stade de l’écriture du scénario que la réalisation et la production. 

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Ses membres, réalisateurs britanniques de télévision et de cinéma, sont notamment invités à revoir leurs sources d’inspiration, en prenant exemple sur des films comme It Happened One Night et Casablanca : “Pensez aux outils que les œuvres classiques offrent pour la narration contemporaine”, rappelle l’organisme à ses membres.

Ces films ont en effet été réalisés sous le code Hays (Motion Picture Production Code), code de production du cinéma américain, qui a interdit à partir des années 1930 à Hollywood la représentation, entre autres, du sexe à l’écran. Avant toute chose, c’est la nécessité de la scène qui doit être analysée.

“Le réalisateur, le scénariste et le producteur devraient revoir le scénario ensemble et convenir des interactions physiques nécessaires entre les interprètes et décider si des substitutions peuvent être établies. Un acte physique doit-il être montré ? Si vous travaillez dans un format de série, l’intimité peut-elle être retardée ?”, expliquent-ils dans le communiqué.

La réalisatrice Jessica Hobbs, qui a travaillé sur la série Netflix The Crown, a déclaré que les réalisateurs devaient se réinventer pour travailler en toute sécurité pendant la pandémie. Différents subterfuges ont ainsi été proposés pour contourner les scènes de sexe ou de nudité non indispensables, comme inclure la capture de mouvement et les performances numériques, un écran vert ou une animation pour “composer la rencontre requise”, ou encore inviter le partenaire de l’acteur ou de l’actrice afin d’être le double de l’autre acteur ou actrice. 

Finalement, ces lignes directrices prévoient une alternative proposée par le Nordic Film Guide pour les scènes qu’il est “nécessaire” de tourner, suggérant que les cinéastes utilisent les partenaires réels des acteurs lorsque les prises et les gros plans ne peuvent être évités. Il note cependant que “tous les partenaires ne seraient pas à l’aise avec cela” et que beaucoup“ne correspondraient pas physiquement, à l’écran, à l’amant”.

Quoi qu’il en soit, l’organisme assure que l’industrie cinématographique, aujourd’hui très touchée par la crise du coronavirus, doit reprendre et ce notamment grâce aux productions. Ces directives ne sont pas optimales, mais permettront tout de même de “créer un cadre qui permette aux réalisateurs et autres créatifs de faire de leur mieux, en toute sécurité”.