L’un des premiers courts-métrages de Jean-Luc Godard réapparaît en ligne

L’un des premiers courts-métrages de Jean-Luc Godard réapparaît en ligne

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Par Arthur Cios

Publié le

Plus de 60 ans plus tard, Une Femme coquette, véritable archive historique considérée par de nombreux spécialistes comme disparue, a ressurgi sur YouTube.

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Les planètes semblent s’aligner pour tous les fans de Godard et de la Nouvelle Vague de manière générale. Alors qu’un biopic sur le cinéaste français atteindra les salles obscures cette année, et que le scénario de son prochain long, Image et Parole, est bouclé, voilà que ressurgit sur Internet une pépite (très) rare. Tout le mérite revient à So Film, qui a partagé ce samedi 18 février sur Facebook cet article de A.V. Club où l’on apprend que le second court-métrage de Jean-Luc Godard a débarqué sans prévenir sur YouTube.

Retour en 1955. Le jeune réalisateur franco-suisse (à peine 24 ans) habite en Suisse, écrit pour la toute récente revue Les Cahiers du cinéma et a déjà signé un court documentaire sur la construction d’un barrage — sur lequel il a bossé grâce à sa mère. Après cet Opération béton, il s’attaque à la réalisation d’un court-métrage – son deuxième donc, mais le premier à être scénarisé – basé sur la nouvelle Le Signe de Maupassant.

9 minutes d’Histoire

Filmé à Genève, on y suit 9 minutes durant une jeune femme (Maria Lysandre) cherchant à séduire un homme au hasard (Roland Tolmatchoff) par un sourire, après avoir vu une prostituée utiliser ce stratagème pour attirer des clients. On notera le caméo du réalisateur – lunettes de soleil et clope au bec, vers la deuxième minute –, où il joue le client en question.

Selon certains médias et sites spécialisés, il n’y aurait eu que quelques rares projections (on parle d’une demi-douzaine sur A.V. Club) et jamais de sortie officielle. Pire, l’objet serait quasi introuvable. Pas mal de biographies ou d’essais très sérieux considèrent le trésor comme disparu à tout jamais. Il semblerait néanmoins qu’une copie de la bande de 16 millimètres se trouverait dans un centre d’archives européen, sous la permission de Godard en personne.

La personne derrière cet upload s’appellerait David Heslin, et l’ensemble des vidéos qu’il a partagées sont souvent des pépites de ce genre. La question se pose alors : JLG serait-il d’accord de voir son œuvre ainsi sur YouTube ? Probablement, puisqu’il déclarait en 2010, en parlant de sa position contre Hadopi :

“Le droit d’auteur, vraiment c’est pas possible. Un auteur n’a aucun droit. Je n’ai aucun droit. Je n’ai que des devoirs. […] Je suis contre Hadopi, bien sûr. Il n’y a pas de propriété intellectuelle.”

Un petit bout d’Histoire enfin visible de tous.