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Pourquoi Keanu Reeves reste le mec le plus cool de la planète

Pourquoi Keanu Reeves reste le mec le plus cool de la planète

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Par Aurélien Chapuis

Publié le

Le retour de Bill & Ted, Cyberpunk 2077, Matrix 4 : on ne parle (encore) que de lui. Décryptons le mythe de Keanu Reeves.

Alors qu’il vient de fêter ses 56 ans, Keanu Reeves n’a jamais été aussi adulé dans le monde entier que maintenant. Avec le succès critique de Bill & Ted Face the Music sorti en streaming ces jours-ci, Keanu continue d’être partout : dans les jeux vidéo comme le très attendu Cyperpunk 2077, ou encore dans les films d’animation comme le prochain Bob l’éponge après son incroyable rôle dans Toy Story 4.

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Mais Keanu est surtout attendu en 2021 pour rejouer le légendaire Neo dans Matrix 4. Une omniprésence incroyable qu’il était impossible de prévoir au début de carrière de Keanu. Revenons ensemble sur l’histoire de cet acteur hors norme, aussi aimé que détesté tout au long de sa carrière. Et cherchons la réponse à cette question fondamentale : pourquoi est-il si cool ?

Keanu a traversé l’enfer… Mais ça va, c’est cool.

Keanu Reeves a plusieurs histoires très sombres autour de lui. Véritable voyageur, il passe sa jeunesse avec sa mère entre Beyrouth, Sidney, le New Jersey puis finalement Toronto. Son père est alors en prison pour trafic d’héroïne. Keanu connaîtra plusieurs remplaçants, rarement à la hauteur. Famille compliquée. Il se lie d’amitié avec un jeune acteur sur le tournage de My Own Private Idaho qui deviendra son meilleur pote : River Phoenix. Mais en 1993, River meurt d’une overdose à seulement 23 ans. Keanu est dévasté.

Peu de temps après, en 1998, Keanu tombe amoureux de Jennifer Syme. Un an plus tard, elle tombe enceinte d’une petite fille. Mais l’enfant meurt après huit mois de grossesse. Avec cette épreuve, le couple se sépare. Un an et demi après, Jennifer Syme meurt dans un accident de la route. Malgré tous ces désastres, Keanu reste positif et philosophe face à la vie. Il se sert de sa souffrance comme ligne de conduite. Un modèle de cool.

Au cinéma, Keanu s’est fait connaître en ado débile fan de metal qui se balade dans le temps. On ne peut pas faire plus cool.

Le premier rôle le plus marquant de Keanu était celui de Ted dans la comédie L’Excellente Aventure de Bill et Ted, succès surprise au box-office en 1989. Le film envoie deux jeunes ados pas très fins dans un voyage dans le temps complètement absurde à travers une cabine téléphonique, le tout pour bosser un exposé d’histoire. Fan de heavy metal, Keanu y apparaît totalement attardé, presque simplet. Pourtant, il marque une génération avec son jeu sans prétention très réussi dans ce Retour vers le futur version parodique.

Cette comédie aura une suite en 1991 et même une série animée chez CBS. Elle sera aussi sûrement le déclencheur de classiques de la comédie régressive comme Wayne’s World, Beavis et Butt-Head ou même Dumb & Dumber, Harold et Kumar… Pour ajouter à la légende, le mantra de Bill et Ted dans le film est : Be excellent to each other ; party on, dudes !” “Soyez excellent les uns envers les autres”, une phrase que Keanu a adoptée au pied de la lettre dans sa vie personnelle.

Comme quoi, les comédies débiles forgent le caractère. Le troisième film Bill & Ted Face the Music est sorti le 28 août 2020 en VOD et Keanu y reprend son rôle, toujours fidèle à sa coolitude trente ans après.

Keanu fait toujours passer les autres avant lui. Et ça, c’est très cool.

Keanu est un homme proche des gens. Les anecdotes à ce sujet ne manquent pas depuis plusieurs décennies. Sa générosité a notamment été remarquée dans les coulisses du film Matrix. De nombreuses rumeurs apparaissent sur des dons de Keanu auprès de ses équipes. Ainsi, il aurait reversé entre 35 et 90 millions de dollars de son salaire pour financer les effets spéciaux et les costumes des films.

Il aurait aussi offert des motos Harley-Davidson aux acteurs et actrices principaux du film et aurait même aidé un des membres de l’équipe technique en lui offrant une belle prime de Noël. Toutes ces informations sont difficiles à vérifier, mais elles entretiennent l’image positive de Keanu Reeves à Hollywood.

Il est aussi réputé pour donner beaucoup à des associations humanitaires, sans trop en parler. Il reste très normal malgré son statut. On peut le croiser dans le métro, il laisse même sa place. Keanu est toujours adorable avec ses fans, respectueux et patient. Cool est son deuxième prénom.

Keanu ne vieillit pas, il est cool.

Le temps n’a pas d’emprise sur Keanu. À 56 ans, il continue à faire la plupart de ses cascades dans des films aussi électriques que John Wick. Est-il seulement humain ? En regardant la frise ci-dessous, on peut en douter. Les conspirationnistes sont formels, Keanu est immortel. Même si c’est faux, le fait que cette théorie existe est très cool.

(© Twitter)

Keanu a de véritables bizarreries dans sa filmographie. Mais elles restent toujours cool.

Plutôt que de se baser uniquement sur ses franchises qui fonctionnent comme Speed, Point Break et Matrix, Keanu a toujours eu le sens de l’aventure. Alors que sa cote de popularité était au plus haut, il s’est lancé dans de nombreux projets hasardeux ou trop ambitieux. Ainsi, après avoir refusé la suite de Speed ou le rôle de Val Kilmer dans Heat, il choisit l’improbable Johnny Mnemonic, véritable four au box-office, très décrié par la critique.

À l’époque, on lui reproche son jeu monolithique, quelle que soit l’émotion de son personnage. Au final, il en fera sa marque de fabrique. Seule réalisation de l’artiste contemporain Robert Longo avec au casting Takeshi Kitano, Dolph Lundgren et Ice-T, Johnny Mnemonic est une marche cyperpunk visionnaire vers le politico-mysticisme SF de Matrix.

D’ailleurs, entre deux films de Lana et Lilly Wachowski, Keanu se permet de jouer un jeune entraîneur de baseball un peu arnaqueur, dépendant au jeu et alcoolique dans Hardball. Petite comédie dramatique sans prétention avec un fond de hip-hop, elle a pourtant un charme tendre totalement indéniable qui ajoute une corde sympathique à l’arc de Keanu.

En 2005, il acceptera l’adaptation du comics très sombre Hellblazer signé Garth Ennis sous le nom de Constantine. Extrêmement risqué, le film mettra en scène un détective du paranormal roi du politiquement incorrect, une sorte d’evil Doctor Strange. Le résultat, comme la plupart de la filmographie de Keanu, oscille entre le nanar et le culte.

En 2006, il s’engouffre dans le génial A Scanner Darkly, réalisation visionnaire de Richard Linklater tirée d’une histoire de Philip Kindred Dick, où drogue et paranoïa se confondent dans une animation étrange en rotoscopie, entre rêve et comics. Véritable légende en Asie, Keanu travaille alors sur des productions d’équilibriste comme 47 Ronin. Gouffre financier pour un résultat original, un blockbuster en dehors des sentiers battus.

En 2008, il retrouve le polar nerveux avec Street Kings de David Ayer, tout en puissance et sans prétention. La marche pour que Keanu retrouve l’action pure qui le caractérise dans la franchise John Wick avec, à la clé, le succès populaire comme critique. Même quand il a l’air de se perdre, Keanu reste cool et son parcours devient entièrement logique.

Keanu a les noms de personnages les plus cool.

Bon OK, ils s’appellent tous John, mais ils ont tous la classe : Jonathan Harker, Don John, John Wick, John Utah, Johnny Mnemonic, John Constantine… Et puis, Neo, c’est fou non ? Toy Story 4 reste sûrement un des meilleurs possible avec Duke Caboom. Tout est cool.

Keanu a beaucoup d’autodérision.

Et c’est sûrement la clé de tout. Alors que le monde d’Internet lui invente une personnalité de Sad Keanu ou Happy Keanu avec des millions de mèmes, il y répond toujours avec ironie, et avance qu’au final il n’est pas si triste, mais plutôt solitaire.

Quand on lui parle de sa vie privée, lançant des rumeurs folles comme son mariage avec David Geffen, il répond avec un rire : “Ce n’est pas le fait que les gens me croient gay qui me flatte, c’est le fait qu’il pense que je peux choper un beau gosse comme David, c’est dingue !” Chez Key & Peele, cette dérision finit dans le film Keanu où il prendra la voix… d’un chaton bien street mignon.

Véritable icône, il joue même de son image dans la comédie d’Ali Wong pour Netflix, Always Be My Maybe, avec en prime un morceau à son nom dans la BO, “I Punched Keanu Reeves”, notamment inspiré de Jeru the Damaja et DJ Premier. Tout coule doucement pour Keanu et il prend tout avec grande philosophie, même le méga monstre Internet qui engouffre tout sur son passage. Le top du cool. 

Résultat : Keanu Reeves est vraiment le mec le plus cool depuis Cool Spot.

Ce n’était pas très compliqué.