Pas de charges retenues contre Polanski pour une affaire d’agression sexuelle sur mineure en 1975

Pas de charges retenues contre Polanski pour une affaire d’agression sexuelle sur mineure en 1975

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CANNES, FRANCE – MAY 27: Director Roman Polanski attends the “Based On A True Story” screening during the 70th annual Cannes Film Festival at Palais des Festivals on May 27, 2017 in Cannes, France. (Photo by Oleg Nikishin/Epsilon/Getty Images)

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Par Lucille Bion

Publié le

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Traduction : “Roman Polanski a pris des photos de moi nue et en manteau de fourrure, sur la plage de Malibu, quand j’avais 10 ans. À partir de là, il a continué. C’est fini maintenant #ROSEARMY.”

Son témoignage détaillé, qui raconte notamment comment le réalisateur l’aurait agressée après cette séance photo, avait ensuite été publié dans le Sun. L’avocat de Roman Polanski avait immédiatement répliqué avec un communiqué de presse renvoyant à l’affaire Samantha Geimer :

“Monsieur Roman Polanski conteste formellement les accusations de Madame Barnard concernant des faits de 1975 alors qu’elle avait dix ans.
Les seuls faits qu’on peut lui reprocher sont ceux qui concernent Samantha Geimer qu’il a reconnus dès sa première audition il y a quarante ans et à l’égard desquels Madame Geimer s’est encore exprimée récemment, en réaffirmant à la fois son pardon à Monsieur Polanski et les reproches qu’elle faisait à la justice américaine.
La justice suisse et la justice polonaise ont estimé qu’il avait exécuté sa peine, et au-delà. Il conteste toutes les autres accusations sans fondement dont il a fait l’objet.”

En 1977, Roman Polanski avait été incarcéré pendant presque un mois et demi après avoir plaidé coupable pour “rapports sexuels illégaux” avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. En échange, les poursuites pour “perversion”, “viol” et “sodomie” devaient être abandonnées.
Mais, libéré sous caution, il a quitté dans la foulée les États-Unis pour l’Europe sans attendre le verdict, par peur que la justice ne lui inflige une plus lourde peine. En 2005, un mandat d’arrêt international a donc été émis contre lui, et il ne pourra pas retourner aux États-Unis sans risquer la prison.

Détourner la prescription avec des failles juridiques

Marianne Barnard a néanmoins décidé de ne pas se faire éconduire. Elle a ainsi lancé une pétition pour que Roman Polanski soit exclu de l’Académie des Oscars, comme l’a été Harvey Weinstein. La victime présumée, qui est la cinquième femme à accuser le cinéaste, a récolté près de 20 500 signatures.
En décembre dernier, la police de Los Angeles avait finalement décidé d’enquêter sur cette affaire. Le problème, c’est qu’en Californie, tous les faits d’agressions sexuelles sur mineurs survenus avant 1992 sont prescrits. Cependant, les enquêteurs pensaient qu’en se penchant sur cette affaire, ils pourraient peut-être avancer dans les autres enquêtes concernant le cinéaste franco-polonais.
Comme l’avait expliqué Marianne Barnard sur Twitter, les enquêteurs pouvaient trouver “des failles juridiques” pour inculper Roman Polanski, notamment par rapport à “une potentielle traite sexuelle d’enfants” – un crime pour lequel il n’y a pas de délai de prescription.
Cet angle était le seul espoir de l’artiste de voir son agresseur présumé dans un tribunal. Mais aujourd’hui, selon une source anonyme de Deadline, il semble que la justice américaine ne retiendra pas de charges contre Roman Polanski dans cette affaire. La seule explication serait la prescription des faits. En réaction, Marianne Barnard a mis en garde la twittosphère :

Pendant ce temps-là, sa pétition continue de recueillir des signatures, ce qui lui permet de garder espoir.