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On a parlé avec des gens qui n’aiment pas Leonardo DiCaprio (oui, ça existe)

On a parlé avec des gens qui n’aiment pas Leonardo DiCaprio (oui, ça existe)

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Par Ariane Nicolas

Publié le

Dimanche 28 février, Leonardo DiCaprio devrait ENFIN recevoir son Oscar. On a cherché à savoir si, sur cette Terre, des gens étaient contre. Et, oui, on en a trouvé.

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Ce n’est un secret pour personne, chez Konbini, on adôôôre Leonardo DiCaprio. À quelques jours des Oscars, notre cœur tremble à l’idée que la statuette lui échappe une nouvelle fois… Mais comme on n’est pas des gens obtus, on a voulu savoir si la planète entière pensait comme nous. Et, à notre grande surprise, pas du tout.

L’exercice fut âpre, mais au final intéressant : nous sommes partis à la recherche de gens qui ne seraient pas fans de DiCaprio, voire qui en auraient vraiment plein le cul qu’on le dépeigne comme un génie. Et on a trouvé un paquet de volontaires. Que reprochent-ils à l’interprète de Titanic, du Loup de Wall Street ou encore de The Revenant ? Voyage en terra incognita

“On dirait qu’il essaie de faire oublier qu’il est blond aux yeux bleus”

Il y a d’abord ceux qui n’aiment pas sa gueule. Trop lisse, trop juvénile, trop parfait. Ca ne matche pas. Lucie raconte :

“Dès ses débuts, je n’ai pas bien compris la fascination des filles de mon âge pour cet acteur gringalet. Jusqu’à Gangs of New York, j’ai eu du mal à prendre ses personnages au sérieux. Pour moi, il avait toujours l’air d’avoir 16 ans. La quarantaine lui va mieux, mais ce souvenir désagréable ne s’efface pas.”

La bouille angélique de DiCaprio dans Gilbert Grape, Basketball Diaries ou Rimbaud Verlaine, sied très peu également à Renaud. Avec une pointe de jalousie sous la plume, il nous écrit :

“OK, il a de beaux yeux, mais il a toujours une coupe de cheveux de merde. C’est un acteur qui manque de charme. Sa beauté est froide, il ne dégage pas grand-chose.” 

On s’étrangle un peu en lisant ces mots, mais force est de constater que le sex-appeal de Leonardo DiCaprio n’est pas sa qualité première à l’écran. Contrairement à Brad Pitt ou Michael Fassbender, pour ne citer qu’eux, DiCaprio semble esquiver depuis plus de quinze ans les rôles à fort potentiel érotique. Par quête de respectabilité ? Caroline, qui nourrit “une réelle antipathie” pour lui, livre son analyse dans une punchline :

“On dirait qu’il essaie de faire oublier qu’il est blond aux yeux bleus.”

“Il ne sort pas de sa zone de confort”

Plus qu’un délit de sale gueule, c’est le jeu de l’acteur qui, pour les personnes interrogées, serait figé et presque programmatique. À trop vouloir casser son image d’adolescent poupon, Leonardo DiCaprio serait devenu une caricature de l’acteur qu’il rêve d’être, très serious business.

La rupture ? Le film de Scorsese Gangs of New York, sorti en 2002, première des cinq collaborations entre les deux hommes. L’acteur apparaît plus robuste et crado que dans La Plage, son précédent succès. Selon France, c’est là que tout a vraiment déconné :

“On loue sa capacité à jouer des personnnages ambigus, mégalos, au bord de la rupture, des génies manipulateurs à la limite de la folie. Et c’est vrai qu’il s’est illustré dans de tels rôles, mais c’est toujours le même registre.

J. Edgar, Le Loup de Wall Street, Aviator et, dans une moindre mesure Arrête-moi si tu peux, j’ai l’impression de voir tout le temps le même personnage, le même jeu d’acteur. Ça reste par ailleurs des bons films, mais DiCaprio ne sort pas vraiment de sa zone de confort. À la longue, ça devient juste ennuyeux.”

Un ennui partagé par Caroline, qui “n’en peut plus de ses petites mimiques avec les yeux et ses froncements de sourcils en mode emoticon” :

“Je suis allée voir l’exposition sur Martin Scorsese à la Cinémathèque, et quelque chose m’a frappée. DiCaprio et De Niro sont les deux acteurs fétiches du réalisateurs, et on peut leur reprocher tous les deux de ‘faire du DiCaprio’ ou ‘faire du De Niro’.

Bizarrement, quand c’est De Niro, ça ne me dérange pas. Mais quand c’est DiCaprio, j’y vois quelque chose de pas authentique, de forcé. Peut-être parce qu’il manque un peu de second degré ? En tout cas, il m’énerve. J’ai revu Shutter Island, j’avais envie de lui foutre des claques.”

“Je n’aime pas sa personnalité publique”

Quand on leur demande quels acteurs sont, selon eux, bien meilleurs que DiCaprio, les noms pleuvent : “Joaquin Phoenix ! Christian Bale ! Tom Hanks ! Daniel Day-Lewis ! Adam Driver !”

France explique pourquoi, selon elle, ils sont loin devant :

“Certes, ils ont fait des films de merde en plus de chefs-d’œuvre, mais ils ont un jeu beaucoup plus intéressant et varié. Par ailleurs, leur personnalité publique est quand même moins antipathique. Leonardo DiCaprio, quand on sait un peu comment il est en privé, ça ne donne vraiment pas envie de l’aimer.”

C’est un argument qui revient souvent, et qui ne serait pas étranger aux vents que lui a mis l’Académie des Oscars ces dernières années. Leonardo DiCaprio n’est pas très apprécié de ses semblables. Son côté control freak, mais aussi très perso, sans parler de sa vie intime, qui n’est pas exactement un modèle de stabilité. Pour Clarence, difficile d’oublier le personnage public à l’écran :

“Quand je le vois dans un film, je ne peux pas m’empêcher de l’imaginer en train de draguer des mannequins Victoria’s Secret ou de faire du jetpack. Il a un côté super beauf, qui ne colle pas avec l’image élégante ou déjantée qu’il aime donner quand il joue.”

Autre grief, son engagement pour l’environnement, jugé fake par bon nombre de nos interlocuteurs, dont Fabien :

“Il défend l’écologie, patati, patata, genre ‘Je roule en hybride’ alors qu’il passe ses vacances sur un yacht énorme, je ne trouve pas ça cohérent. Je préfère Daniel Day-Lewis qui a arrêté le cinéma pendant plus d’un an pour faire cordonnier à Florence.”

Faudrait-il que Leonardo DiCaprio se reconvertisse comme fourreur dans le Sentier pour qu’il soit par Fabien de nouveau aimé ? Ce n’est pas notre point de vue. Malgré tous ces témoignages critiques, notre fidélité à Leonardo DiCaprio n’est en rien entamée. Konbini sera, plus que jamais, derrière lui dimanche soir. Give that man an Oscar !