L’Oscar du Meilleur film d’animation revient au sublime Soul

L’Oscar du Meilleur film d’animation revient au sublime Soul

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Par Manon Marcillat

Publié le

Les studios Pixar sont une nouvelle fois les rois de la cérémonie.

Reese Witherspoon a cette année remis l’Oscar du Meilleur court-métrage d’animation, décerné au très beau If Anything Happens I Love You, disponible sur Netflix, et celui du Meilleur film d’animation. Face à En avant, également des studios Pixar, Voyage vers la Lune, Shaun le mouton, le film : La ferme contre-attaque et Le Peuple loup, c’est Soul qui a remporté la statuette. Pete Docter, coréalisateur du film avec Kemp Powers, reçoit donc ici le troisième Oscar de sa carrière.
L’an dernier, c’était Toy Story 4, lui aussi produit par Pixar, qui avait remporté la statuette. Si les studios d’animation sont très souvent mis à l’honneur aux Oscars, cette récompense attendue est aussi symbolique. Le film étant sorti directement sur Disney+, il méritait cette mise en avant.

Vingt-troisième long-métrage de cette filiale de Disney, qui a marqué l’histoire de l’animation avec Toy Story, Soul relate les tribulations entre la vie et la mort de Joe Gardner, modeste professeur de musique new-yorkais qui souhaite devenir jazzman auprès des plus grandes stars. Une chute le précipite dans une interminable file d’attente céleste, antichambre de la mort, avant qu’il ne bascule par erreur dans le “Grand Au-delà”, un monde avant la naissance où chaque “âme” humaine est censée acquérir sa personnalité, qualités et défauts, avant d’intégrer un corps humain.
Un univers abstrait, né de l’imagination de Pete Docter, le plus original des auteurs du studio, déjà oscarisé pour Là-haut ou encore Vice-versa, sorti en 2015, qui partait à la découverte du “centre de contrôle” de la conscience d’une fillette introvertie. Pixar, souvent pionnier tant dans les techniques visuelles que dans les thèmes abordés, touche une nouvelle fois frontalement à la question de la mort, rappelant le long-métrage Coco.
Soul explore ainsi une nouvelle fois les tréfonds de l’âme : “Est-on envoyé sur Terre avec un but ? Y a-t-il un sens à la vie ? Est-ce qu’on doit le trouver ?” Au passage, le film met en scène le premier héros afro-américain de Pixar, Joe Gardner (Jamie Foxx en version originale, Omar Sy pour la voix française) alternant entre le décor entièrement imaginaire du “Grand Au-delà” et des scènes très réalistes de la vie new-yorkaise.
“Pour nous, ce film était une exploration de la vie […]. Les enfants comprennent les idées complexes et ils ont déjà ces questionnements”, a souligné le scénariste et coréalisateur Kemp Powers, soulignant que des “projections tests” étaient effectuées par Pixar pour s’assurer que ses films ne risquaient pas “de terrifier toute une génération”.
Signe de la volonté de ne froisser personne avec son scénario empreint de métaphysique, la filiale de Disney, groupe échaudé par des polémiques autour de Mulan et du sort fait en Chine aux Ouïghours, a pris les devants : l’équipe du film a consulté “des prêtres, des rabbins, des personnes de tradition hindoue, bouddhiste et même des chamans” pour se “renseigner autant que possible” et éviter de “dire par inadvertance des choses qui pourraient déranger”, a expliqué Pete Docter.
Ironie de l’histoire, en raison d’un calendrier bouleversé par le coronavirus, Soul était en compétition contre le précédent opus de Pixar, En avant, sorti voici plus d’un an.

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