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Nina Simone a fait danser le septième art, la preuve à travers ces 5 scènes

Nina Simone a fait danser le septième art, la preuve à travers ces 5 scènes

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Par Manon Marcillat

Publié le

À l'occasion de son anniversaire, retour sur les apparitions musicales les plus marquantes de la diva américaine au cinéma.

Elle aurait voulu devenir la première pianiste classique noire connue au monde. Mais descendante d’une famille d’esclaves, Nina Simone subira le racisme et se verra refuser sa bourse d’études pour entrer au Curtis Institute de Philadelphie, l’un des meilleurs conservatoires de musique des États-Unis.

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Engagée dans la lutte pour les droits civiques aux côtés de Malcolm X et Martin Luther King, elle quittera les États-Unis pour l’Europe, écœurée par le racisme dans son pays. Elle mourra à 73 ans dans sa maison du sud de la France.

Si la diva américaine n’a jamais souhaité être actrice, le septième art lui a fréquemment rendu hommage. Et si Nina, le seul biopic qui lui a été consacré, s’est pris les pieds dans le tapis en offrant le rôle à Zoe Saldana, actrice métisse qui s’est noircie la peau pour les besoins du film, une grande histoire d’amour lie néanmoins la chanteuse américaine aux salles obscures.

Nina Simone aurait fêté ses 87 ans aujourd’hui. À l’occasion de cet anniversaire, retour sur ses apparitions musicales les plus marquantes, pour le plus grand bonheur de nos yeux et de nos oreilles.

Dans Before Sunset : “Just In Time” à point nommé 

Chacune des apparitions musicales de Nina Simone tombe généralement à point nommé, tant par la musicalité que par le message délivré. Dans Before Sunset, le second volet de la trilogie romantique de Richard Linklater, le cinéaste du temps par excellence, c’est “Just In Time” qui vient clôturer le film et accompagne le générique de fin.

Neuf ans après leur rencontre à bord d’un train en Autriche dans Before Sunrise, Jesse et Céline se retrouvent par hasard à Paris. Cette fois, ils n’auront pas jusqu’au lever du soleil mais jusqu’au coucher du soleil pour rattraper le temps perdu. 

Ils finiront leur journée chez Céline, sur fond de “Just in Time”. Évoquant ses souvenirs de concert, Céline livre une imitation de la diva tout en finesse et le morceau bien nommé “Just in Time” scellera une bonne fois pour toutes la romance entre Jesse et Céline.

“To Love Somebody” et Phillip Morris

Ici aussi, Glenn Ficarra et John Requa, les réalisateurs de I Love You Phillip Morris, ont choisi Nina Simone pour accompagner une scène clé de leur film.

Dans le second tiers du film, on suit Steven Russel, interprété par Jim Carrey, arrêté pour fraude à l’assurance, qui va tomber éperdument amoureux de son codétenu Phillip Morris, le sensible Ewan McGregor. Lorsque Russel sera transféré, ils vont alors être séparés.

Dans une scène mémorable, la caméra sera embarquée pour suivre Phillip Morris dans les dédales de la prison, au rythme de “To Love Somebody”. La scène se conclura par Russel qui lance à son amant resté derrière les barbelés de la prison : “I love you Phillip Morris !”, séquence culte qui donnera son nom au film. 

“Sinnerman”, where you gonna run to ?

“Sinnerman” est l’une des chansons stars de Nina Simone au cinéma. Elle a clôturé Inland Empire de David Lynch et a également accompagné Pierce Brosnan dans sa course-poursuite avec la police dans Thomas Crown de John McTiernan.

Grâce à la voix de Nina Simone, un chapeau melon et habile jeu d’échange de valises, le collectionneur Thomas Crown parvient à semer la police et à échapper aux caméras du musée. 

Intouchables : “Feeling Good” pour un feel good movie

“Feeling Good” symbolise le renouveau et la reconstruction. En toute logique, elle est la chanson star de Nina Simone au cinéma et elle est donc très régulièrement citée (on comptabilise plus de trente citations sur le petit et grand écran). Elle clôture par exemple Nom de code : Nina et suit la résurrection de Jude Law dans Repo Men.

Vous l’avez également certainement entendu dans Intouchables, lorsque Philippe (François Cluzet), devenu tétraplégique suite à un accident de parapente, décide de dépasser son passé en sautant à nouveau, mais cette fois-ci accompagné (de force) de Driss (Omar Sy), son assistant de vie. 

It’s a new dawn, it’s a new day, it’s a new life for me” est donc parfaitement à propos pour illustrer cette scène de renouveau pour un personnage qui affronte ses peurs pour se reconstruire et lie définitivement les deux hommes.

Les petits mouchoirs : un final “My Way”

Une des forces du film de Guillaume Canet est indéniablement sa bande originale. De Ben Harper à Janis Joplin, en passant par David Bowie et Nina Simone, la bande originale participe grandement de l’émotion du film.

Le film se conclut par l’enterrement de Ludo, décédé seul à l’hôpital, et ce qui se veut être son apogée émotionnel : Joël, l’ami ostréiculteur de la bande, qui fera le chemin depuis son sud-ouest natal pour venir verser un sac de sable des plages du cap Ferret sur la tombe du défunt.

Si cette séquence est très certainement la séquence de trop, grossièrement tire-larmes, force est d’admettre que “My Way” de Nina Simone accompagne une nouvelle fois ce final à merveille. Cette chanson, qui évoque le chemin parcouru et dresse le bilan, achève parfaitement le film mais elle est également la cerise sur le gâteau de cette superbe bande originale.