Luc Besson de nouveau accusé d’agressions sexuelles

Luc Besson de nouveau accusé d’agressions sexuelles

Image :

(© Jessica Forde/Europacorp)

photo de profil

Par Arthur Cios

Publié le

Après une première plainte mi-mai, Mediapart dévoile de nouveaux témoignages sur le comportement du célèbre réalisateur français envers plusieurs femmes.

À voir aussi sur Konbini

En mai dernier, alors que le Festival de Cannes se terminait sur le discours puissant d’Asia Argento au sujet de l’agression sexuelle qu’un certain Harvey Weinstein lui a fait subir il y a quelques années, nous apprenions que le ponte du cinéma français Luc Besson faisait lui aussi l’objet d’une accusation de viol par l’actrice belgo-néerlandaise de 27 ans, Sand Van Roy.

Cette dernière, qui décrivait à la police avoir une liaison avec le cinéaste depuis deux ans, racontait alors que dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 mai 2018 l’homme aurait abusé d’elle lors d’une relation sexuelle non consentie, entre “attouchements et pénétrations”, le tout “sans grande douceur”.

L’enquête est encore en cours, et aucun témoignage supplémentaire n’était sorti jusqu’à aujourd’hui. Ce mardi 10 juillet, Mediapart publie une longue enquête glaçante sur le comportement du cinéaste

Des récits glaçants

On apprend que Van Roy a porté plainte pour d’autres relations non désirées entre mars 2016 et mai 2018. Elle a décrit à la police des actes sexuels violents, allant parfois “jusqu’au sang”. Des mésactions qu’elle a subies pour ne pas être “blacklistée” ou “coupée du montage”. L’actrice a joué dans Valérian, Taxi 5 et devrait être présente dans le prochain long-métrage du cinéaste, Anna.

L’article nous apprend aussi qu’une directrice de casting, qui a témoigné auprès de Mediapart anonymement, a écrit au procureur de la République le 6 juillet dernier. Cette dernière, qui a travaillé pour le cinéaste entre 2000 et 2005 chez Europacorp, raconte avoir elle aussi subi du “harcèlement moral et sexuel permanent”. Elle explique :

[Il] arrivait ainsi fréquemment dans mon dos pendant que je coachais des acteurs et m’embrassait dans le cou. D’autres fois, il me forçait à m’asseoir sur ses genoux. Il instaurait de plus en plus une proximité physique qui me mettait très mal à l’aise […].

Un jour [durant une répétition, ndlr],  Luc Besson s’est de nouveau glissé derrière moi et au vu et su de toutes les personnes présentes m’a attrapée par les seins. Je l’ai alors violemment repoussé avec les coudes. Fréquemment, Luc Besson me demandait, en présence du technicien, de lui faire une fellation, ce que je refusais […]. Une fois, il a accompagné cette demande d’une pression sur ma tête, faisant le geste de la pousser vers son sexe.

Il me prenait aussi souvent sur ses genoux. […] À chaque fois que nous prenions l’ascenseur ensemble, il m’embrassait de force, me mettant sa langue dans la bouche, et bien que je le repousse, il me prenait dans ses bras et me touchait les seins et les fesses.”

Une agression aurait particulièrement touché cette dernière, en 2004 : 

“Luc Besson m’a plaquée contre le mur insonorisé. Je me suis rendu compte que personne ne pourrait m’entendre si je venais à crier. Luc Besson s’est frotté contre moi, m’a touché les seins et mis la langue dans la bouche. Pour me tirer de cette situation, je lui ai affirmé qu’une mannequin attendait à l’accueil. […] Ce comportement m’a beaucoup atteinte.”

Une autre actrice raconte comment, lors d’un deuxième entretien pour le rôle principal d’un film produit par Besson, ce dernier l’a agressée. Le rendez-vous s’est déroulé dans la chambre d’hôtel du cinéaste, comme souvent. “Il n’a même pas terminé de fermer la porte qu’il s’est jeté sur moi, pour me toucher ou pour m’embrasser”, raconte-t-elle à Mediapart.

D’autres témoignages décrivent le comportement du réalisateur qui est très “tactile”, fait assoir des femmes sur ses genoux et fait souvent des câlins très “paternalistes”. Le média précise par ailleurs que plusieurs femmes ont confié aux journaliste n’avoir jamais subi quoi que ce soit de la part de Luc Besson. Ce dernier, contacté par Mediapart, n’a pas voulu répondre à ces accusations.