La boîte de Luc Besson condamnée à 465 000 euros d’amende pour un plagiat de New York 1997

La boîte de Luc Besson condamnée à 465 000 euros d’amende pour un plagiat de New York 1997

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Par Charles Carrot

Publié le

Produit par EuropaCorp en 2012, le film Lock Out avait valu une amende de 85 000 euros au studio, pour contrefaçon. Après avoir été contestée, la peine vient d’être confirmée par la justice… et quintuplée au passage.

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Petit film de science-fiction sans grande prétention, produit par EuropaCorp et sorti en 2012, Lock Out vient de coûter une amende non négligeable à ses auteurs : les réalisateurs Stephen Saint Leger et James Mather, ainsi que Luc Besson (producteur et crédité au générique pour l’idée de scénario originale).

Les trois hommes étaient accusés depuis janvier 2014 d’avoir recopié de nombreux éléments de New York 1997 par les ayants droit du film : le réalisateur John Carpenter (Halloween), le scénariste Nick Castle et StudioCanal.

Les auteurs de Lock Out avaient été condamnés à verser 85 000 euros aux ayants droit par le tribunal de grande instance de Paris, il y a environ un an, mais ils avaient décidé de faire appel, estimant que cette condamnation représentait une “entrave à la liberté artistique”.

De nombreuses similitudes

Ils n’auraient pas dû : comme le rapporte BFM Business, la Cour d’appel de Paris a confirmé l’amende et l’a même fait grimper à 465 000 euros (ce qui est quand même moins que les 2,2 millions d’euros réclamés par l’accusation).

Mais sur quoi la justice s’est-elle basée pour trancher en faveur de John Carpenter, Nick Castle et Studiocanal ? Lock Out (bande-annonce ci-dessus) et New York 1997 ne se ressemblent pas trop à première vue, l’un se déroulant dans l’espace et l’autre… comme son nom l’indique, dans une partie de New York (abandonnée). Mais mises bout à bout, les similitudes retenues entre les longs-métrages sont un peu troublantes. Dans les deux cas :

  • L’action se déroule dans une prison coupée du monde (spatiale pour Lock Out, sur l’île de Manhattan pour New York 1997).
  • Les prisonniers se rebellent.
  • Les autorités hésitent à envoyer l’armée ou un agent infiltré (le héros) avant de choisir la seconde option.
  • Le héros, vétéran solitaire au nom de code (Snow ou Snake) hésite avant d’y aller et se fait mener en bateau.
  • Il est habillé d’un blouson en cuir puis d’un simple T-shirt.
  • Il retrouve un ancien ami dans la prison.
  • Il doit récupérer une mallette qu’il découvre vide.
  • Il est blessé à la jambe.
  • L’histoire se déroule sur une journée.

Tout cela — et bien d’autres choses portant autant sur la forme que le fond — a amené la Cour d’appel à déclarer que “l’importante accumulation de reprises de scènes marquantes dans le déroulement de l’action ne peut être considérée comme fortuite”.

EuropaCorp est en désaccord avec cette affirmation, considérant que “les deux oeuvres n’ont rien de similaire dans leur impression d’ensemble” et ajoutant avoir “mis en œuvre son assurance ‘erreurs et omissions’ pour couvrir cette charge”. Le studio n’ira pas en Cour de cassation.

Cadeau bonus, un bout de la bande-son de New York 1997, par John “roi du synthé” Carpenter lui-même pour égayer votre journée, parce qu’il le faut bien :