AccueilPop culture

Si vous kiffez la saga John Wick, voici les dix scènes de fusillades les plus stylées du cinéma

Si vous kiffez la saga John Wick, voici les dix scènes de fusillades les plus stylées du cinéma

avatar

Par Aurélien Chapuis

Publié le , modifié le

Quand les scènes d’action violentes des films deviennent des chorégraphies uniques rythmées par le sifflement des balles.

Depuis les premiers westerns, les fusillades ont toujours été des moments forts des films d’action à grand spectacle. Entre suspense, violence et exploits, ces scènes ont beaucoup évolué au fil du temps. Chaque réalisateur y a apporté sa touche, son sens du rythme et de la narration visuelle. Certains en ont même fait leur signature définitive comme Sam Peckinpah dans La Horde sauvage ou Guet-apens, Brian de Palma dans Scarface ou Les Incorruptibles, Curtis Hanson dans LA Confidential ou bien Christopher McQuarrie dans le sous-estimé Way of the Gun. Mais c’est surtout Michael Mann qui a élevé cet art de la fusillade à un niveau difficile à atteindre dans Heat bien sûr, mais aussi Collatéral.

À voir aussi sur Konbini

Dans tous ces films, la fusillade marque souvent un crépuscule, une fin radicale ou un point de non-retour très réaliste. Avec le succès de John Wick et la sortie d’un troisième opus toujours aussi réussi, la chorégraphie de coups de feu joue dans la surenchère et le jouissif. Donc plutôt que de vous proposer les fusillades les plus frappantes de vérité avec un nombre de balles conforme à la réalité, voici notre sélection des scènes de fusillades les plus folles, au graphisme saisissant et au tempo irrésistible.

Equilibrium (2002) de Kurt Wimmer

En 1999, la fameuse fusillade dite “Lobby” tirée de Matrix a vraiment ouvert les portes de l’outrancier dans le cinéma d’anticipation. Très inspirée des ballets sanglants asiatiques de John Woo, Tsui Hark ou Johnnie To, cette scène reste dans tous les esprits quand on parle du top de l’action avec ses tirs en lévitation et ses piliers de béton pilonnés par des gros calibres. Trois ans plus tard, c’est pourtant dans un petit projet très décrié que ce mélange de flingues et d’art martial atteint son paroxysme.

Dans Equilibrium, Christian Bale utilise le “Gun Kata”, un style de combat totalement “matrixien” avec un grain de folie en plus. Résultat : une des séquences les plus tarées jamais tournées. Ce qui est marrant, c’est que le réalisateur Kurt Wimmer n’a ensuite réalisé que des nanars insupportables comme Ultraviolet ou écrit des remakes brise-cœur de Point Break et Total Recall. Comme quoi, le génie peut se mettre en bouteille. Et se balancer à la mer pour qu’on ne le retrouve jamais.

Shoot ‘Em Up : Que la partie commence (2007) de Michael Davis

Rien ne tient debout dans ce film mais absolument tout est addictif. Clive Owen joue un tueur solitaire sans aucune émotion qui sauve une femme enceinte d’une horrible fin. Dès la scène d’introduction, on verse dans l’absurde vu que Clive arrive à éliminer tout ce qui bouge tout en assistant à la naissance du bébé. Quand le cordon ombilical est coupé d’un coup de feu, on sait déjà qu’il ne sera plus possible de faire machine arrière.

En jouant la carte de la surenchère à tous les niveaux, Shoot ‘Em Up : Que la partie commence offre une vision d’auteur extrême, parfaitement réalisée. Le réalisateur Michael Davis dira en interview que la plus grande partie de son film est inspirée d’une scène de À toute épreuve, le film le plus électrique de John Woo sorti en 1992. Comme par hasard. Les folies des gun fights à travers le monde passent souvent par Woo.

Wanted : Choisis ton destin (2008) de Timur Bekmambetov

Encore un film très bancal mais qui comporte une des scènes de fusillades les plus audacieuses de ces vingt dernières années. Tiré d’un comics de Mark Millar chez Top Cow, le film se permet des longueurs et de gros écarts par rapport au chef-d’œuvre dessiné.

Mais on retrouve la surenchère et le côté grandiloquent propre à la bande dessinée, surtout dans la scène finale où James McAvoy sort de ses gonds pour notre plus grand plaisir. Le réalisateur russe signe ici un morceau de bravoure à marquer au fer rouge.

Kick-Ass (2010) de Matthew Vaughn

Autre adaptation d’un comics de Mark Millar, Kick-Ass a révolutionné la direction de films consacrés aux super-héros. Le réalisateur Matthew Vaughn présente une vision très violente et électrique du héros, à la moralité parfois douteuse. Kick-Ass nous donne aussi à voir parmi les meilleures bagarres armées de ce cinéma, avec le côté dérision en plus.

Alors que Kick-Ass s’en prend plein la tronche, c’est Big Daddy et surtout Hit-Girl dans la séquence ci-dessus qui font naître un nouveau genre entre héros mythique et chasseur de primes, toujours dans la provocation. Matthew Vaughn réitérera cette formule dans sa franchise suivante, Kingsman et cette scène incroyable dans une église. Côté super-héros, Deadpool a pris le relai depuis.

Desperado (1996) de Robert Rodriguez

Robert Rodriguez a su intégrer une touche mexicaine aux ballets survoltés asiatiques. En dirigeant Antonio Banderas dans un flamenco métallique sur un bar, le compère de Tarantino établit une des fusillades les plus violentes, drôles et techniques des années 1990.

Son style tire vers le côté cartoon et bande dessinée qu’il aiguisera ensuite sur ses prochains films comme Une nuit en enfer, Sin City, Planète Terreur ou la série des Machete. Robert Rodriguez a développé une culture de la série B latine qui passe par la dérision grandiloquente de ses étuis de guitare remplis d’armes à ras bord. L’accomplissement par le feu.

John Wick (2014) par David Leitch et Chad Stahelski

Bien sûr, Keanu Reeves et son John Wick ont totalement bouleversé ce classement en 2014. En plein retour des films d’action hyper-tendus comme Jack Reacher ou The Equalizer, David Leitch et Chad Stahelski ont été encore plus loin avec des scènes explosives qui provoquent admiration et dégoût à la fois. La réalisation est tellement immersive qu’on sent tous les coups, tous les impacts comme si on y était vraiment.

Mention spéciale à cette fameuse scène dans le club Red Circle qui remet à plat tous les poncifs du genre. À mi-chemin entre le réaliste et l’absurde, John Wick réussit un pari fou qui s’étend maintenant sur trois films, toujours plus haut. Une surprise incongrue dans le cinéma des années 2010.

Bad Boys II (2003) de Michael Bay

Quand on parle action et création, il ne faut jamais oublier Michael Bay. Le réalisateur a toujours été le meilleur client quand il s’agit de forcer le trait. Dans Bad Boys II, il enchaîne les feux d’artifice. Il se permet même une scène virevoltante où la caméra établit un cercle sans fin dans un petit appartement coloré, alternant les vues de Will Smith et d’un gang haïtien très énervé, le tout calé sur le crépitement des armes à feu.

Il y a clairement trop de tout, mais ça marche. Ça sera ensuite décliné à l’infini sur des franchises comme Fast & Furious ou même des “buddy movies” comme 2 Guns et finalement une grande partie des films avec Mark Wahlberg.

Dernier recours (1996) de Walter Hill

Tous les films de Walter Hill sont des westerns. Son nom ne vous revient peut-être pas mais les gangs mythiques des Guerriers de la nuit, c’est lui. Driver, le film de 1978 qui influencera énormément le Drive de Winding Refn, c’est lui aussi. Les 48 Heures légendaires de Eddie Murphy et Nick Nolte, toujours lui.

Mais en 1996, il offre surtout à Bruce Willis un rôle définitif de vengeur total dans un remake de Pour une poignée de dollars de Sergio Leone. Et donc une nouvelle lecture version prohibition du classique Garde du corps de Akira Kurosawa. Cela reste surtout la meilleure occasion de voir “Bruce à la rescousse” : une suite de grands combats armés à l’esthétique aussi western à l’ancienne qu’asiatique à la mode 90’s. On ne compte pas les balles ni les impacts dans ces fusillades sans fin et sans réalisme.

Un magnifique fourbi que Walter Hill maîtrise d’une poigne rigoureuse et qui mérite beaucoup plus d’attention. Bruce à la rescousse vaut de nombreux pouces.

Django Unchained (2012) de Quentin Tarantino

Difficile de ne pas évoquer Tarantino quand on parle action violente et armes à feu. On pense notamment au final de True Romance qu’il a coécrit pour Tony Scott. Tous les films du réalisateur sont émaillés de cette tension palpable qui aboutit à des coups de feu libérateurs, mais toujours très rapides. Au final, il faudra attendre Django Unchained pour voir une vraie fusillade gore, fun et sans fin dans un Tarantino.

Mais là, tout y est, les fontaines de sang, les corps tordus par les impacts, les cris, les ralentis et la musique mélangeant James Brown et 2Pac. Cette scène finale contient à elle seule tout l’excès du cinéma de Quentin Tarantino jusqu’à l’indigestion. C’est la plus folle fusillade qu’on puisse trouver dans un western.

Dredd (2012) de Pete Travis

Très sous estimé, ce reboot de Judge Dredd a pourtant de grands moments de bravoure cachés à l’intérieur. Parmi les meilleurs, on trouve ce ralenti filmé sous toutes les coutures d’une beauté à couper le souffle. Le réalisateur Pete Travis explose les étiquettes, mélange tous les genres avec un verbe acerbe, une puissance de feu extrême et une technique hors pair.

En 2015, il écrira un film pour Pierre Morel, le réalisateur français de Banlieue 13 et Taken. Passé inaperçu, ce petit moment de cinéma sans prétention avec Sean Penn dans le rôle principal s’appelle Gunman. Comme quoi : Pete Travis a une marotte.

Bien d’autres films auraient mérité une place dans cette liste, notamment RoboCop, Terminator ou la série des The Raid. Mais au final, n’oublions jamais que toutes ces scènes hyper-créatives dans la violence et l’action partent d’une même source, d’un même film inégalé sorti en 1992, À toute épreuve de John Woo. Donc commencez par revoir celui-là. Tout part de là, c’est le film de fusillades original, à ranger à côté des autres classiques asiatiques du genre comme Le Syndicat du crime, The Killer ou encore Full Contact.

À toute épreuve (1992) de John Woo