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Ces 5 scènes filmées par Nolan sont bien réelles et sans effets spéciaux

Ces 5 scènes filmées par Nolan sont bien réelles et sans effets spéciaux

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Par Louis Lepron

Publié le

D'un couloir grisâtre d'Inception à un avion en perdition dans The Dark Knight Rises.

Si Christopher Nolan devait être résumé en trois grandes idées lorsqu’il s’agit de technique de réalisation, ce serait un amour pour la pellicule cinématographique, l’utilisation du format IMAX lorsque c’est nécessaire et, surtout, une volonté d’éviter à tout prix des fonds verts. Depuis son entrée à Hollywood via Memento puis la commande Insomnia, le réalisateur britannique a toujours défendu des scènes plus vraies que nature.

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En témoignent les coulisses de son prochain film. Pour les besoins d’une scène dans Tenet, il a tenu à faire exploser un véritable Boeing 747. Au magazine Total Film, il a ainsi précisé le pourquoi du comment :

“J’ai d’abord voulu le faire en utilisant des maquettes, combinées avec des effets spéciaux numériques, a-t-il raconté. Tout ce qu’il y a de classique. Nous avons fait des tests, mais il devenait évident que cela serait plus efficace si on achetait un vrai avion de taille réelle pour filmer la séquence dans les conditions réelles, plutôt que de se tourner vers des miniatures ou des effets spéciaux numériques. C’est quelque chose d’étrange à expliquer, mais c’est comme faire un achat compulsif. Nous l’avons fait et cela fonctionne merveilleusement bien.”

Et cette information nous a donné des envies de revenir sur les séquences les plus folles, et bien réelles, de la filmographie de Christopher Nolan, d’un couloir tournoyant d’Inception à un avion en perdition dans The Dark Knight Rises.

Inception et son couloir

C’est l’un des morceaux de bravoure d’Inception. On se souvient encore d’un Joseph Gordon-Levitt courant et se battant dans un couloir tournant sur lui-même – alors que ce dernier reste statique. Remis dans son contexte, Arthur, le personnage incarné par l’acteur américain, est confronté à une course contre la montre, voyant son environnement direct, tel une marionnette, subir les conséquences d’un autre espace-temps – la fameuse camionnette rassemblant les personnages et réalisant des tonneaux au même “moment”.

Pour concrétiser cette strate du rêve, Christopher Nolan a confectionné trois couloirs, un décor rotatif, des câbles et invoqué une bonne dose de sang-froid pour ses acteurs. Car trois idées devaient s’emmêler dans cette scène : donner l’illusion de l’apesanteur (sans que les acteurs ne la subissent), organiser une bataille dans des couloirs qui tournaient sur eux-mêmes et gérer la lumière d’un environnement qui tournoyait autour de la caméra.

Après deux semaines de préparation, l’idée se concrétise, donnant à Inception cette scène virevoltante et impressionnante.

The Dark Knight ou le camion retourné

C’est l’une des scènes les plus impressionnantes de The Dark Knight, car non seulement elle voit à nouveau Batman être confronté au Joker, mais l’affrontement se déroule dans une situation extraordinaire : face à un Joker qui roule à toute vitesse dans les rues de Gotham aux commandes d’un camion, Batman n’hésite pas à utiliser sa Batpod pour renverser le véhicule de plusieurs tonnes, de manière à ce qu’il fasse… un tonneau à la verticale.

La scène a été tournée dans les rues de Chicago avec un véritable camion. Pour ce faire, six semaines de calculs ont été effectués en amont ainsi qu’une répétition sur un terrain de vague, afin de prévenir tout accident ou endommagement de la ville – et rassurer l’assurance.

L’idée : que la décharge d’un énorme piston fasse renverser le camion, pour que son train arrière se retrouve à l’avant. Pour attraper la scène de tous les angles possibles, sept caméras étaient disposées autour de l’avenue, dont 4 caméras IMAX – seulement deux angles seront utilisés dans le film, un de biais, l’autre de face, symétrique. Au volant, on retrouvait le cascadeur Jim Wilkie, et Chris Corbould était à la baguette de cette impressionnante cascade.

The Dark Knight Rises ou l’avion de l’enfer

Dans un film de Nolan, on ne rigole jamais avec les scènes en IMAX, surtout quand elles sont présentées à travers un prologue fulgurant. C’est le cas dans la toute première scène de The Dark Knight Rises, voyant Bane s’être fait capturer exprès afin de s’extirper d’un avion en plein vol pour faire croire à la mort d’un certain Dr Pavel. Un plan efficace qui a obligé Christopher Nolan à décarcasser le fuselage d’un Lockheed C-130 Hercules dans le ciel de l’Écosse.

Pour ce faire, une équipe de cascadeurs spécialisés dans les cascades aériennes a d’abord été conviée pour préparer la scène. En parallèle, des personnes s’occupaient des débris de l’avion, afin qu’ils ne blessent au sol ni hommes ni animaux. Si sept jours étaient nécessaires dans le planning de tournage, la séquence a pourtant été réalisée en seulement deux jours, grâce à de bonnes conditions météorologiques. Simple, pas si basique et aidée d’une partition diablement efficace d’Hans Zimmer.

Interstellar et ses champs de blé

Le 5 novembre 2014, Christopher Nolan sort son tant attendu Interstellar. Une ode à la science-fiction, à l’amour et… à de vrais champs de blé. Mais si, souvenez-vous : dans le neuvième film du cinéaste, le récit se déroule dans un futur proche, alors que la Terre est en train de mourir, entraînant une grave crise alimentaire. Le personnage principal, Cooper (Matthew McConaughey), est un ancien pilote de la Nasa devenu agriculteur qui possède des terrains de blé.

Le problème, c’est que ces scènes mettant en avant sa ferme et ses plantations sont tournées à Calgary, au Canada, là où aucune production de maïs n’est recensée. Pour les besoins du film, la production a donc dû, tout simplement, faire pousser un immense champ de maïs, justifiant sa couleur peu ordinaire par la santé fragile de la Terre.

À noter que Christopher Nolan est même allé voir Zack Snyder pour la simple et bonne raison que le cinéaste américain avait aussi fait pousser du maïs pour son Man of Steel (2013). Le résultat ? 200 hectares d’un maïs tellement crédible qu’il a été… vendu.

Dunkerque et ses immenses plages

Mai 1940 : 400 000 soldats anglais, canadiens, français et belges se retrouvent coincés par les troupes allemandes à Dunkerque. Christopher Nolan utilise alors ce fait historique pour à la fois raconter l’opération Dynamo, un mouvement ayant pour objectif de faire évacuer le Corps Expéditionnaire britannique (CEB) de l’autre côté de la Manche et plonger le spectateur dans l’attente des soldats sur la plage de la commune française.

Comme à son habitude, le cinéaste va penser les séquences sans effets spéciaux : pour l’entièreté du film, près de 6 000 figurants vont participer à Dunkerque, entourés par environ 450 techniciens. En parallèle, pour composer des images crédibles, Christopher Nolan fait venir d’authentiques navires destroyers.

Le résultat ? Des séquences proches de la réalité. Quelques mois après sa sortie, un étudiant en art, Titouan Ropert, avait comparé des mises d’archives avec des scènes du film. Pour Ken Sturdy, un vétéran britannique de 97 ans, les deux concordaient parfaitement : “Je ne pensais jamais revoir ça. C’était comme si j’y étais de nouveau.”

C. Nolan's DUNKIRK - From Archives To Movie from Titouan Ropert on Vimeo.

Pour son tout premier film historique, Christopher Nolan a non seulement fait ses devoirs, mais décidé, comme à son habitude, d’être le plus réaliste possible en rajoutant moins d’effets numériques.