Très Court International Film Festival 2018 : nos 3 courts-métrages préférés

Très Court International Film Festival 2018 : nos 3 courts-métrages préférés

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Par Manon Baeza

Publié le

Du 1er au 10 juin, le Très Court International Film Festival se tiendra aux quatre coins du monde – notamment à Paris, où nous avons eu l’occasion de découvrir en avant-première les courts-métrages en compétition.

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La 20e édition du Très Court International Film Festival s’annonce plus diversifiée que jamais. En effet, ce festival porte bien son nom car du 1er au 10 juin il prendra place aux quatre coins du monde, dans pas moins de 72 villes, traversant une vingtaine de pays – dont notamment le Panama, la Turquie, l’Égypte, les Pays-Bas ou encore la Chine.

À mi-chemin entre le Nikon Film Festival et le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, le Très Court International Film Festival propose uniquement des films n’excédant pas les quatre minutes. C’est dans ce laps de temps que vous pourrez passer du rire aux larmes, de la tendresse à la colère, ou encore de la stupéfaction à l’enchantement. Après en avoir visionné près de 3 000, les organisateurs ont minutieusement sélectionné une centaine de courts-métrages, que vous pourrez découvrir durant les dix jours du festival.

Cet événement prônant la diversité regroupe des cinéastes de tous les horizons. De l’animation, en passant par le polar, les clips, la comédie ou encore les documentaires : tous les genres seront représentés.

Voici notre top 3 (très subjectif) des films sélectionnés.

#1 Big Data, de Javier San Román Martin

Big Data, traite avec humour et subtilité de certains risques des applications de rencontres. Imaginez-vous face à une personne qui ne vous inspire absolument rien (vraiment rien de rien) pendant de longues minutes. Que faire ? Le réalisateur espagnol Javier San Román Martin a choisi pour ses deux personnages la carte de la franchise : dire ouvertement que le courant ne passe pas – ce qui paraît relativement simple…

L’homme prend alors les devants et se confesse, gêné. Aussitôt, la femme le rassure : elle aussi s’ennuie depuis le début. Seulement, après s’être tous deux confiés, une question les taraude : et si tout était pensé ? Car l’algorithme de leur appli ne peut pas se tromper, ils ont forcément des points communs.

Pendant quatre minutes, nous sommes alors face à un dialogue de sourds où deux protagonistes ne cessent de retourner la situation, tout en se torturant l’esprit. Big Data, en fait, c’est un peu une comédie dans l’esprit de Black Mirror. Un défi osé, mais largement réussi !

#2 Leçon de choses, de Pierre Dugowson

Leçon de choses est un court-métrage français dont le personnage principal est campé par l’humoriste Nicole Ferroni. Cette fois-ci, nous assistons à un cours d’économie et de marketing en franglais, animé par une Nicole Ferroni qui s’avère être plus que pédagogue.

Jusque-là, rien de plus banal… hormis peut-être le fait que l’actrice accompagne ses propos par une gestuelle particulièrement marquée et une articulation très prononcée. Rapidement, elle dégaine des cartes avec des animaux. L’expression “bear market” (qui désigne un marché financier à la baisse) est ainsi illustrée par une fiche représentant un ours et ainsi de suite… Après quelques minutes, on découvre que cette professeure d’économie s’adresse en fait à une classe de maternelle.

On découvre alors toutes une bande de bambins ébahis par le spectacle auquel ils assistent. En quittant sa classe, Nicole Ferroni croise une collègue et lui confie que s’il est parfois compliqué de se faire comprendre, il est aujourd’hui primordial d’inculquer ces connaissances dès le plus jeune âge. Un court-métrage drôle et mené avec brio par l’actrice, qui nous laisse réfléchir sur notre société…

#3 Happiness, de Steve Cutts

On vous en parlait il y a quelques mois sur Konbini : c’est donc avec grand plaisir que nous avons redécouvert Happiness dans le cadre du festival. Ce court-métrage d’animation anglais nous avait déjà séduits en novembre dernier, de par son ironie mordante. Ici, ce sont des souris à la recherche du bonheur qui envahissent l’écran. Nous suivons ces créatures prêtes à tout pour égayer leur quotidien maussade dans leur quête éternelle.

Perverties par la société de consommation, elles sont toutes aveuglées par les publicités et enchaînent des achats plus inutiles les uns que les autres. Morale de l’histoire : le consumérisme ne contribue en rien à notre bonheur, mais nous déshumanise petit à petit.

Deux compétitions distinctes

Cette année, c’est l’acteur Éric Judor qui présidera le jury du festival. Celui-ci sera accompagné des comédiens Amélie Etasse et David Mora (qui jouent tous les deux dans Scènes de ménages). À leurs côtés, nous retrouverons également le chanteur Renan Luce ainsi que le musicien Étienne Jaumet. Enfin, se joindront à eux les journalistes Marie Kock (Stylist), Chloé Valmary (Comme au Cinéma)et Marie-Anne Kleiber (Journal du dimanche).

Le jury devra décerner plusieurs prix pour deux compétitions distinctes. En effet, il y aura la compétition dite “Internationale” et la compétition “Paroles des Femmes” – qui met en lumière des protagonistes exclusivement féminins. Une initiative plus que bienvenue en cette ère de #metoo et #balancetonporc.

Pour découvrir près d’une centaine de courts-métrages à Paris, c’est au Forum des Halles qu’il faudra se rendre. Pour plus d’informations et pour savoir quelles salles françaises projettent les séances du festival, c’est par ici.