Le film culte La Haine est désormais dispo gratuitement sur Arte

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Par Paul Bled

Publié le

Beaucoup d’amour pour ce film.

En 1995 sort La Haine, véritable onde de choc cinématographique réalisée par Mathieu Kassovitz. Le film nous expose une réalité déconcertante et dépeint avec justesse et brio la banlieue, plus particulièrement celle des Muguets au lendemain d’une émeute en réponse à une bavure policière.

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Le long-métrage illustre la journée de trois personnes : le fougueux Vinz, joué par Vincent Cassel, le réfléchi Hubert, incarné par Hubert Koundé, et le jeune et tumultueux Saïd, incarné par Saïd Taghmaoui. On apprend que la victime de la bavure est une proche connaissance des trois personnes énoncées ci-dessus. Quand l’un d’eux trouve un revolver perdu par un policier lors de l’émeute, le ton change…

Le cinéaste met remarquablement en scène l’univers de la banlieue grâce à des interprétations criantes de vérité. Le film est connu pour avoir développé une esthétique puissante et forte en termes de réalisation, mais a aussi été sublimé par un choix judicieux du réalisateur, celui de proposer son œuvre en noir et blanc.

Le long-métrage a été un véritable succès dès sa sortie, et s’est vu gratifié de plusieurs prix, notamment de celui de la Mise en scène lors du Festival de Cannes en 1995. L’année suivante, il a été récompensé de trois César, celui du Meilleur film, du Meilleur producteur et du Meilleur montage.

Pour l’écriture de son scénario, le cinéaste s’est en partie inspiré d’une histoire vraie, celle du jeune Makomé M’Bowolé, qui a été abattu d’une balle dans la tête par un inspecteur de police lors d’un interrogatoire pour avoir dérobé des cigarettes avec deux amis. Le cinéaste nous avait expliqué, en avril 2020, lors d’un entretien : “Ce jeune homme a été exécuté, il était menotté à une chaise et il s’est pris une balle dans la tête…”

On sent le cinéaste particulièrement touché par cette histoire. La scène du film ou l’on voit Hubert et Saïd se faire violenter sans raison particulière dans un commissariat parisien nous le rappelle. Nous avons affaire à une œuvre qui a marqué et qui marquera les esprits, véritable film coup-de-poing qui n’a malheureusement pas pris une ride au vu des actualités.

Remercions vivement Arte de nous offrir un tel chef-d’œuvre.