Konbini Book Club : 7 adaptations de livres à voir absolument au ciné cet automne

Konbini Book Club : 7 adaptations de livres à voir absolument au ciné cet automne

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Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve (©Sony Pictures France)

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Par Leonard Desbrieres

Publié le

Si en matière d’adaptation de livres au cinéma, on nous a souvent offert le pire, il semblerait qu’en cette rentrée, on ait droit au meilleur.

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Cet automne, les amoureux de la littérature vont trouver leur compte dans les salles obscures. Au programme notamment : un polar suédois, un classique d’Agatha Christie, un Stephen King, un prix Goncourt et la suite de Blade Runner. Il y en a pour tous les goûts et, à en juger par les bandes-annonces, la qualité semble au rendez-vous. Tour d’horizon.

120 battements par minute de Robin Campillo (en salles depuis le 23 août)

Le livre : Act Up, une histoire de Didier Lestrade (2000, vient d’être réédité chez Denoël)

C’est le témoignage qui a servi de base à Robin Campillo pour composer son troisième film. Un livre qui retrace l’histoire de l’association de lutte contre le sida Act Up-Paris à travers les voix de ceux qui l’ont créée. Avec des mots crus et la rage au ventre, Didier Lestrade a voulu revenir sur cette époque où une chape de plomb étouffait les malades dans le silence. Il raconte sans détour la découverte de ce virus meurtrier et incurable, les actions coup de poing pour sensibiliser la société mais aussi les rivalités internes entre les membres du groupe. En filigrane, l’émotion, le déchirement des hommes face à une maladie qui vous ronge jusqu’à la mort : “Le sida, vous n’y avez jamais rien compris. Vous mourrez sans avoir rien compris. Il n’y a pas de Dieu, il n’y a rien, juste votre corps qui disparaît en posant cette ultime question : ‘Pourquoi ?'”

Le film : C’était la révélation du dernier Festival de Cannes lors duquel il a été acclamé pour avoir su réunir le beau, l’émouvant et le nécessaire. Un casting d’inconnus cinq étoiles, une forme visuelle bluffante et des scènes inoubliables, le symbole du cinéma qui prend aux tripes.

Taux de satisfaction : 99 % “J’ai essayé de me retenir de chialer pendant le film parce que bon, je suis fort quand même [rires] et je connais le sujet. Mais c’est vrai que vers la fin, j’ai trouvé ça tellement incroyable que j’étais vraiment très ému. C’est quelque chose qu’il va falloir que je digère parce que c’est une énorme consécration, mine de rien.” Didier Lestrade a parlé.

 

Ça, d’Andy Muschietti (en salles le 20 septembre)

Le livre : Ça, de Stephen King (1986, disponible au Livre de poche)

La petite ville de Derry connaît une succession d’événements tragiques et mystérieux. Des enfants disparaissent sans laisser de traces et sont retrouvés morts, le corps en lambeaux. Un groupe d’amis fidèles décide de prendre les choses en main et de pourchasser l’abomination responsable de tous ça. Une lutte s’engage avec cette force maléfique qui vit dans les égouts et prend l’apparence d’un clown pour attirer les enfants. Vingt-sept ans plus tard, ils sont devenus adultes et pensaient l’avoir éliminé, mais Ça revient pour les affronter à nouveau. De loin, le roman le plus terrifiant de Stephen King.

Le film : Vingt-sept ans après une première adaptation télévisuelle dont beaucoup d’enfants se souviennent encore (ah, les téléfilms d’horreur de M6 !), Andrés Muschietti réussit un double pari : adapter Stephen King (nombreux sont ceux qui s’y sont cassé les dents) et réaliser un film d’horreur de qualité. Le film prend certaines libertés et c’est tant mieux ! Alors que l’histoire originelle se déroule dans les années 1950, elle est ici transposée dans les années 1980, ce qui donne à la bande de jeunes ados un côté Stranger Things dont l’on ne se lasse pas. Le film signe un démarrage record aux États-Unis et pour cause, le frisson n’a pas été aussi bon depuis longtemps.

Taux de satisfaction : 95 % “J’ai assisté à une projection de Ça et je voulais que tout le monde sache que ce n’est plus la peine de s’inquiéter pour le film, les producteurs ont accompli un travail fantastique.” Le King lui-même a adoubé l’adaptation de son œuvre. Un deuxième opus centré sur les protagonistes à l’âge adulte est d’ores est déjà en préparation.

 

Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve (en salles le 5 octobre)

Le livre : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, de Philippe K. Dick (1976, disponible chez J’ai lu)

On a l’impression que tous les plus grands films de SF sont d’abord nés dans l’imaginaire de Philip K. Dick. Le Total Recall de Paul Verhoeven, le Minority Report de Steven Spielberg ou encore le Paycheck de John Woo… Mais le plus mythique, c’est bien le Blade Runner de Ridley Scott, librement inspiré du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? L’écrivain américain imagine dans ce livre un futur apocalyptique se déroulant en 1992 et dresse pour la première fois le portrait du mémorable Rick Deckard, un chasseur de prime d’un nouveau genre chargé de démasquer les androïdes un peu trop parfaits qui veulent se faire passer pour des humains.

Au casting : Harrison Ford dans son rôle mythique de Rick Deckard. Ryan Gosling qui assure la relève et un Jared Leto bien flippant en grand méchant. Du côté des seconds rôles, c’est tout aussi alléchant avec Ana de Armas, Robin Wright ou encore l’armoire Dave Bautista. Un seul mot : efficace.

Taux d’attente : 99 % S’attaquer à l’œuvre de Philip K. Dick était déjà un pari osé pour Ridley Scott mais élaborer la suite de son film mythique est une mission kamikaze dont seul le génial Denis Villeneuve (Incendies, Premier Contact) pouvait sortir indemne. On vous met au défi de regarder la bande-annonce et de ne pas vous arracher les cheveux d’excitation. Ryan Gosling prend le relais d’Harrison Ford et Hans Zimmer défie Vangelis et sa légendaire bande originale de 1982. On tient peut-être le meilleur film de cette fin d’année.

 

Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel (en salles le 25 octobre)

Le livre : Au revoir là-haut, de Pierre Lemaître (2013, disponible au Livre de poche)

Albert Dupontel s’attaque au prix Goncourt 2013. Un roman sur deux survivants de la Grande Guerre qui ont décidé de se venger de ce monde de fous. Blessés dans leur chair, traumatisés psychologiquement, ils forment un duo complètement déjanté. Leur idée : exploiter le patriotisme, la valeur à la mode de l’époque, et se lancer dans une escroquerie spectaculaire et particulièrement amorale, la vente de monuments aux morts.

Au casting : Albert Dupontel lui-même en survivant paranoïaque, Nahuel Perez Biscayart (l’acteur argentin est par ailleurs la révélation de dans 120 battements par minute) en gueule cassée rejetée par sa famille et Laurent Lafitte en escroc dégueulasse. Pour les seconds rôles, Niels Arestrup et Mélanie Thierry.

Taux d’attente : 85 % Albert Dupontel s’essaye au film historique et ça promet ! Comme toujours, il parvient à insuffler cette folie qui donne une tout autre envergure aux histoires qu’il raconte. Avec en plus, cette fois, une esthétique travaillée. Les Années folles à la sauce Dupontel, on parie sur une grosse réussite.

 

Le Bonhomme de neige, de Tomas Alfredson (en salles le 29 novembre)

Le livre : Le Bonhomme de neige, de Jo Nesbø (2008, disponible chez Folio)

L’inspecteur Harry Hole est le personnage fétiche du patron du polar scandinave Jo Nesbø. Paru en 2008, Le Bonhomme de neige est peut-être son enquête la plus marquante tant le tueur en série qu’il doit affronter est redoutable. Chaque jour des premières neiges en Norvège, des femmes disparaissent en laissant pour seule trace un bonhomme de neige à leur effigie. Le tueur est fier de l’œuvre qu’il accomplit et s’amuse à défier Harry Hole à chaque nouvelle victime. Un jeu du chat et de la souris qui va laisser du sang sur la glace.

Au casting : Michael Fassbender et Rebecca Ferguson (remarquée dans le dernier Mission : impossible) forment un duo d’enquêteurs qui fait saliver. À noter, la présence de Charlotte Gainsbourg parmi les seconds rôles.

Taux d’attente : 90 % Le Suédois Tomas Alfredson porte une nouvelle fois à l’écran un roman policier après l’excellent La Taupe (avec Gary Oldman et Tom Hardy), adapté en 2012 d’une œuvre de John le Carré. L’univers dépeint dans la bande-annonce fait froid dans le dos. L’avantage avec les livres de Jo Nesbø, c’est qu’il y a peu de chances de se tromper car le suspense est forcément au rendez-vous. Le grand thriller de la fin de l’année ?

 

Le Crime de l’Orient-Express, de Kenneth Branagh (en salles le 13 décembre)

Le livre : Le Crime de l’Orient-Express, d’Agatha Christie (1934, disponible au Livre de poche)

Comme souvent chez Agatha Christie, les scénarios les plus simples sont les plus efficaces. Le détective belge Hercule Poirot voyage vers Londres à bord du célèbre Orient-Express. Lui qui pensait avoir droit à quelques vacances se retrouve encore à devoir résoudre une épineuse affaire. Alors que la locomotive se retrouve bloquée par la neige, un richissime Américain, Samuel Ratchett est assassiné. Hercule Poirot rassemble tous les passagers du luxueux train, l’enquête peut commencer…

Au casting : Kenneth Branagh en Hercule Poirot et Johnny Depp, Willem Dafoe, Michelle Pfeiffer, Penélope Cruz, Judi Dench et Daisy Ridley sur le banc des accusés : un casting délirant.

Taux d’attente : 80 % Sidney Lumet s’était déjà frotté au chef-d’œuvre d’Agatha Christie en 1974avec une adaptation au casting tout aussi incroyable : Albert Finney, Lauren Bacall, Sean Connery, Ingrid Bergman, Jacqueline Bisset, Vanessa Redgrave, Jean-Pierre Cassel… Résultat : un succès mondial sans précédent pour un film britannique. La succession va être dure à assurer mais Kenneth Branagh semble avoir mesuré l’ampleur du défi. Le choix judicieux des acteurs et sa moustache incroyablement taillée semblent à la hauteur d’Agatha Christie. Réponse le 13 décembre.