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Vincent Cassel : “Le Brésil et sa musique sont pour moi synonymes de paix et de joie”
Vincent Cassel : “Le Brésil et sa musique sont pour moi synonymes de paix et de joie”

Vincent Cassel : “Le Brésil et sa musique sont pour moi synonymes de paix et de joie”

Par Konbini avec Havaianas

Publié le

De passage à Paris pour célébrer les 100 ans de la samba aux côtés d’Havaianas, l’acteur français nous a parlé de son indéfectible passion pour la musique brésilienne et d’Onda Carioca, le festival qu’il lui a dédié.

C’est une histoire d’amour qui dure. Depuis maintenant deux décennies, Vincent Cassel partage sa vie entre la France et le Brésil, sa deuxième maison, “son pays de cœur”, comme il nous le confiera lui-même. Grand amateur de hip-hop dans sa jeunesse, l’acteur, aujourd’hui âgé de 50 ans, voue une passion invétérée aux musiques brésiliennes et à ses artistes, qu’ils s’appellent Luiz Bonfá, Seu Jorge ou encore João Gilberto.

Désireux de faire partager sa passion au plus grand nombre, Vincent Cassel a décidé de lancer durant l’été 2016 la première édition d’Onda Carioca : un festival itinérant d’une semaine, qui voyage entre Saint-Jean-de-Luz et Bidart, au Pays basque, dont le but est de faire découvrir les étoiles montantes de la scène musicale brésilienne. À quelques semaines de la seconde édition, qui aura lieu du 20 au 27 août prochain, le Français nous parle de sa relation intime avec “l’éternel pays d’avenir”.

 

“Quelque chose au fond de moi me dit que je finirai là-bas”

Comment est né ton amour pour le Brésil ?

Je crois que tout a commencé lorsque mon père m’a emmené voir le film Orfeu Negro de Marcel Camus (1959), une adaptation de La Descente d’Orphée aux enfers qui prend place au milieu du carnaval de Rio. C’était au Kinopanorama, qui était à l’époque l’un des seuls grands écrans de cinéma de Paris. J’étais gamin, mais je me souviens encore d’avoir été frappé par les images en Technicolor de la favela, du carnaval, de toutes ces couleurs… Mais ce qui m’avait le plus frappé, et je m’en suis rendu compte bien des années plus tard, c’était la musique.

La musique d’Orfeu Negro avait été composée par deux des plus grands musiciens du siècle passé, à savoir Luiz Bonfá et Antônio Carlos Jobim, tandis que le scénario et les dialogues (que je ne comprenais pas encore à l’époque) étaient signés de Vinícius de Moraes. On parle donc de grands poètes, de grands musiciens… Voilà ce qu’a été mon premier contact avec la culture brésilienne. Je n’ai pas tout compris tout de suite, mais ça a laissé une trace en moi. Instantanément, le Brésil et sa musique sont devenus pour moi synonymes de paix, de joie. Un truc qui me foutait de bonne humeur.

Pourrais-tu nous raconter ta toute première visite au Brésil ?

Depuis ce film, j’avais en moi le fantasme de partir au Brésil, mais j’ai attendu d’avoir 19 ans avant de m’y rendre. À cette époque, dans les années 1980, la capoeira commençait à s’installer à Paris, et ça nous a fascinés, moi et mes potes. On avait grandi avec le hip-hop, mais l’arrivée de cette danse a remis pas mal de choses en question. Tout à coup, on se laissait dire que la breakdance, avec laquelle on avait grandi, venait peut-être de là.

On a commencé à s’intéresser à la capoeira à une époque où très peu de gens la pratiquaient à Paris. Et puis un jour, j’étais avec mon pote Christophe Bernard – avec lequel j’ai d’ailleurs fini par faire le documentaire Capoeira, les guerriers de la danse et je lui ai dit : “Viens, allons au Brésil, allons apprendre à danser la capoeira, là où ça a été inventé !” Et on est partis. Je savais dire “obrigado”, qui veut dire merci, et c’est tout [rires]. J’ai débarqué à Rio, et bizarrement, il y avait des mecs en roller-blade partout…

Ce n’était pas l’image que tu t’étais faite de la ville…

Non ! Et ce n’était pas ce que je cherchais non plus. Du coup, on a pas mal bougé et on s’est retrouvés à Salvador de Bahia, qui nous a mis une claque monumentale. Pour moi, c’était la ville des pirates : il y avait des unijambistes, une chaleur tropicale excessive et, surtout, de la musique partout. J’y suis resté deux mois, ce qui m’a permis de m’améliorer en capoeira et en portugais, et depuis ce jour, je n’ai jamais cessé d’y aller. Et quelque chose au fond de moi me dit que je finirai là-bas [rires] !

“Au Brésil, les gens n’ont pas été envahis par la musique américaine”

Comment est né Onda Carioca, le festival de musique brésilienne que tu as créé en 2016, dans le Sud-Ouest de la France ?

Ça fait longtemps que j’essaie de créer des ponts entre le Brésil et la France. Il y a quelque temps déjà, mon frère Squat, du groupe Assassin, avait créé Planeta Ginga, un festival qui se passait dans les favelas de Rio, à travers lequel il essayait de faire découvrir d’autres cultures aux jeunes des favelas. Il y a eu aussi un moment où j’ai voulu lancer le festival de Copacabana, dont l’idée était de recréer le festival de Cannes à Rio – mais je me suis rapidement rendu compte que je devais entrer dans des considérations politiques, ce qui m’a complètement dégoûté.

Et puis, petit à petit, j’ai commencé à m’immiscer dans le monde musical du Brésil. J’ai eu la chance de croiser la route d’une grande productrice de musique brésilienne, de créer des affinités avec Seu Jorge, que j’aime beaucoup, de réaliser un clip pour le groupe Dônica… Bref, je me suis retrouvé complètement immergé dans cet univers, et j’ai fini par rencontrer Mosquito, qui incarne pour moi la relève de la samba – cette musique très ancienne, qui raconte l’histoire du pays, et qui perdure à travers la nouvelle génération.

Ce que j’aime au Brésil, c’est que les gens écoutent beaucoup, beaucoup de musique brésilienne. Ils n’ont pas été envahis par la musique américaine, contrairement à la France où, depuis les chanteurs à texte, on n’a pas vraiment de musique qui nous appartient. Certes, on a une scène hip-hop très forte, mais inspirée d’une musique qui vient d’ailleurs. Tandis que le Brésil continue d’explorer une musique originale qui lui appartient. Et pas qu’une d’ailleurs, puisque l’on parle de “MPB”, pour “música popular brasileira”. Il y a autant de musiques brésiliennes qu’il y a de Brésiliens [rires] !

Et tu as eu envie de faire partager cette culture en France, à travers Onda Carioca…

Oui. À la base, ça n’avait pas vocation à devenir un festival. J’ai simplement proposé à Mosquito et son pote Inácio Rios de faire une série de concerts à Biarritz, pour relancer le surf shop d’un pote. Au début on s’est dit : “Bon, il y aura 300 personnes, mais si on fait 600, on est les kings !” Et au final, il y a eu 1 500 personnes par concert. C’est ce qui m’a donné envie de remettre ça cette année.

Pour cette seconde édition, dont Havaianas est partenaire, on a refait revenir Mosquito et Inácio, mais aussi Rogê, qui façonne une espèce de samba à la Seu Jorge (ils travaillent d’ailleurs beaucoup ensemble) ou encore le rappeur Rincon Sapiência, qui fait beaucoup de bruit sur la scène rap brésilienne (qui est énorme !). Au total, on aura 14 musiciens, qui vont tous jouer les uns avec les autres au cours des soirées… Ça va être un beau moment !

Et si Havaianas est partenaire de Onda Carioca, c’est parce qu’elle est l’incarnation de l’esprit brésilien à travers le monde, elle représente la joie de vivre, la spontaneité, le fun : l’authenticité des brésiliens !

“Je voudrais simplement partager ma passion”

Concrètement, comment tout cela va-t-il s’organiser ? Tu as prévu des concerts à Saint-Jean-de-Luz mais aussi à Bidart et à Biarritz…

L’idée, c’est qu’on se promène un peu sur la côte Basque, une région dont j’adore la culture (pour le surf, la nourriture et j’en passe). Il faut aussi savoir que c’est un format très familial : on commence à 18 heures, et on finit à 2 heures. Ça se tiendra du 20 au 27 août prochain, et c’est vraiment bon esprit. La démarche n’est vraiment pas basée sur le fric ou le profit : je voudrais simplement partager ma passion.

Tu seras bientôt à l’affiche d’O Filme da Minha Vida, le nouveau film du réalisateur Selton Mello…

Tout à fait, et j’ai d’autres films qui arrivent, avec d’autres réalisateurs brésiliens. J’ai toujours essayé de m’incruster dans la société brésilienne, je ne voulais pas y aller pour glander sur la plage. Je voulais participer. Donc, j’ai tourné avec Fernando Meirelles dans Rio, I Love You, avec Heitor Dhalia dans A Deriva, j’ai fait ce clip avec Dônica et, récemment, j’ai tourné avec Carlos Diegues, l’un des derniers représentants du Cinema Novo, la Nouvelle Vague brésilienne. Le film, O Grande Circo Místico, sortira prochainement… Et effectivement, je m’apprête à être à l’affiche du nouveau film du jeune Selton Mello, O Filme da Minha Vida (“Le film de ma vie”), adapté d’un roman d’Antonio Skármeta.

On a beaucoup parlé de musique, un peu de cinéma… Est-ce qu’il y a d’autres secteurs dans lesquels tu aimerais t’investir sur la scène brésilienne ?

J’ai toujours un projet qui traîne, qui s’appelle “Samba Drama”, et que je devais faire à la base avec Kim Chapiron. Mais je ne sais pas trop ce qu’il va devenir… donc… en fait… j’en sais rien ! La vérité, c’est que le Brésil est pour moi un pays de cœur, et que toutes les occasions sont bonnes pour avoir quelque chose à faire là-bas.

La deuxième édition d’Onda Carioca, festival lancé par Vincent Cassel et soutenu par Havaianas, aura lieu du 20 au 27 août 2017 entre Saint-Jean-de-Luz, Bidart et Biarritz. Il réunira les artistes montants de la musique Brésilienne – Rogé, Mosquito, Rincon Sapiência, All Stars – à travers les lieux mythiques de la côte Basque. Une soirée de clôture sera également organisée à Paris le 1er septembre. Droit d’entrée : 5 euros. Plus d’infos sur l’évènement Facebook du festival.

Mais en attendant, si vous voulez baigner dans les ondes brésiliennes, Havaianas et Konbini Radio s’associent pour des sets de folie tous les samedis du mois de juillet au Citadium Caumartin ! Toutes les infos ici .