Le réal de Mission : impossible 6 nous a expliqué les cascades à Paris

Le réal de Mission : impossible 6 nous a expliqué les cascades à Paris

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(Photo by Pierre Suu/GC Images)

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Par Arthur Cios

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Christopher McQuarrie nous a dit pourquoi il a voulu tourner des scènes à Paris – et surtout comment Tom Cruise a conduit sa moto pendant une heure et demie à contresens autour de l’Arc de Triomphe.

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(© Pierre Suu/GC Images)

Ce Mission : impossible – Fallout a un goût à la fois familier et différent. Les habitués et fans de la franchise connaissent la recette : Tom Cruise court partout et fait ses propres cascades, Simon Pegg désamorce une intrigue toujours plus capillotractée (bien que somme toute assez classique sur la forme) avec un peu d’humour par-ci par-là, des vilains toujours plus badass et un rythme effréné qui rendrait jaloux The Rock ou Vin Diesel.

Mais voilà, l’intrigue de ce nouveau volet se déroule pendant un bon tiers de ses 2h30 dans les rues de notre chère capitale française — ponctuant au passage le plus gros tournage américain à Paris. Cocorico.Le film, vraiment très bon dans son genre, n’a pas spécialement besoin de cela pour gagner en qualité, mais difficile de ne pas s’enorgueillir devant ces images d’Ethan Hunt filant à toute allure sur l’avenue de l’Opéra.

Nous avons pu nous entretenir quelques minutes avec le réalisateur Christopher McQuarrie, lors de son passage à Paris au moment de la sortie en salle. Ce dernier nous a expliqué en quoi ce film était un hommage à la ville, mais aussi comment Tom Cruise a pu conduire autour de l’Arc de Triomphe en contresens pendant 1h30. Rien que ça.

Konbini | Comme on est à Paris, je suis obligé de vous poser la question : pourquoi vouliez-vous emmener une grande partie de l’action ici ?

Christopher McQuarrie | J’ai pris la décision très tôt. On a fini Rogue Nation [le volet précédent, ndlr] en 2015, et on parlait déjà à l’époque de faire celui-là. Et en novembre 2015, on a vu ce qu’il s’est passé à Paris…

J’ai décidé dans la foulée qu’il fallait qu’on vienne ici. Je savais que ce qui venait de se passer allait avoir un impact sur cette ville, et je voulais faire quelque chose pour elle, à mon échelle. J’ai passé beaucoup de temps ici, j’ai beaucoup d’amis qui vivent ici, j’adore cette ville. Je voulais la célébrer et montrer ses aspects positifs.

Il y a des scènes très bien ajustées d’un point de vue géographique, notamment autour de Bercy et des quais d’Austerlitz. Comment avez-vous travaillé ce genre de scènes ?

Oui, exactement. Toute cette séquence avec le camion est correcte géographiquement : on a beaucoup étudié les rues et les quartiers. J’aime faire attention à ce genre de détails pour ces séquences sur la longueur dans un endroit précis.

Après, pour le reste des séquences de poursuite dans Paris, j’ai réalisé assez vite que si je voulais faire attention à ces détails-là, il me faudrait 45 minutes de film pour que Tom aille de tel endroit à un autre [rires]. On a dû tricher, on a jeté la notion de géographie par la fenêtre et on espère que Paris nous pardonnera.

Effectivement, on se demandait comment il pouvait passer de l’Arc de Triomphe à la tour Eiffel en l’espace de quelques secondes !

En dehors de cet aspect géographique, tu as déjà vu C’était un rendez-Vous de Claude Lelouch ? Parce que c’était vraiment ça, l’inspiration, si tu veux, pour la poursuite dans Paris.

Bien sûr, il a eu la chance de pouvoir conduire dès 6 heures du matin, quand il n’y a personne dans la rue. Et on savait que ce serait plus difficile pour nous, l’équipe de tournage. Mais il le fallait, pour que Tom puisse faire des pointes à 120 km/h !

L’une des scènes les plus impressionnantes pour un Parisien qui connaît la circulation ici, est celle où Ethan roule en contresens autour de l’Arc de Triomphe…

C’était assez drôle, en fait. On était à un rond-point, quelque part dans Paris. Et c’était un très beau rond-point, mais j’ai dit : “Il doit y en avoir un plus gros dans Paris quand même, non ?” J’ai demandé aux deux gars chargés de repérer les lieux de tournage, et ils savaient ce à quoi je pensais. Je leur ai demandé : “Vous pensez que c’est possible ?” Et ils m’ont répondu : “Euuuh…” Je pense qu’ils n’y croyaient pas du tout.

Ils sont revenus le lendemain, et m’ont dit : “L’Arc de Triomphe sera fermé pendant une journée pour le tournage, et ils ont accepté de te laisser tourner là-bas pendant deux heures, en commençant à 6 heures du matin.” Sauf que le soleil ne se levait pas avant 6h30, ce qui voulait dire qu’on avait 90 minutes pour tourner tout ce dont on avait besoin autour de l’Arc de Triomphe !

Bien évidemment, j’ai accepté. Mon producteur m’a dit que j’étais fou d’accepter ça, que nous n’aurions jamais assez d’images. Mais je ne pouvais pas refuser. S’ils nous le donnent, on le prend ! Et on ne va déranger personne !

Et vous l’avez fait en 90 minutes ?

Et on l’a fait en 90 minutes ! On avait trois caméras : une dans une voiture et deux sur des motos. Et Tom a conduit en cercle pendant 90 minutes. On avait toutes ces voitures, et il conduisait en les évitant. Une caméra arrivait, le suivait sur un bout du tronçon, avant qu’une autre ne prenne le relais, etc. On ne pouvait pas le suivre. On se relayait. On a fait comme ça jusqu’à ce que la police arrive et nous dise que c’était fini. Et c’était bon.

Je suis parti sans savoir ce que ça rendait. Je n’ai vu les rushs que bien plus tard.

On savait qu’il aimait faire ses cascades, mais Tom Cruise a vraiment fait toutes ses scènes à moto ?

Oh oui ! Et on avait des équipements de sécurité installés pour lui, mais qui ne fonctionnaient pas. Je me demandais comment on allait faire. Et Tom m’a répondu : “Mon frère, on doit tourner.” Et il est monté sur sa moto et est parti.

Le pire, c’est qu’autour de l’Arc de Triomphe, tu sais, c’est des pavés. Ça ne s’accroche pas, surtout le matin, quand ils sont froids. Et il l’a quand même fait tout seul !

Mission : impossible – Fallout est disponible en DVD, Blu-Ray et VOD.