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Incroyable mais vrai : Mulan va sortir directement sur Disney+

Incroyable mais vrai : Mulan va sortir directement sur Disney+

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Par Arthur Cios

Publié le

Une annonce inattendue pour un film qui a coûté près de 200 millions de dollars.

Dans le monde du septième art, c’est un tremblement de terre. Le mastodonte Disney, qui dominait le box-office en 2019 avec une poigne inédite, a décidé de lui aussi sauter le pas et de rendre disponible d’ici peu Mulan sur Disney+. Si le film sera disponible en salles, il faudra payer près de 30 dollars pour le regarder sur la plateforme de streaming du géant du divertissement.

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Cette logique sera possible pour des pays comme les États-Unis et le Canada, et, surprise, en France aussi comme nous l’explique le site Boxofficepro. Enfin, non, car chronologie des médias oblige, le film ne sortira pas du tout en salle, et ne sera accessible que sur Disney+. Il faudra néanmoins payer pour le voir, 29,99 dollars outre-atlantique, en plus de son abonnement pour la plateforme — le prix n’a pas encore été annoncé pour la France.

Une décision incroyable, qui pourrait avoir un impact conséquent sur le système de sortie des films dans les mois à venir. Explications.

Une décision désespérée ?

Mulan devait sortir initialement le 25 mars 2020 en France et le 9 mars dans le monde. La crise sanitaire, le confinement et la fermeture des salles de cinéma ont retardé la sortie – comme celles de très nombreux films. Sauf que la crise perdure, que de nombreux cinémas referment leurs portes, que des États ont décidé de se reconfiner, que la crainte d’une deuxième vague se fait sentir, que les spectateurs ne sont pas aussi nombreux qu’auparavant et que Disney est bien emmerdé.

Car son blockbuster, qui lui a coûté 200 millions de dollars, est prêt à sortir depuis presque six mois maintenant. Déjà en mai dernier, l’entreprise avait décidé de dévoiler sur sa plateforme fraîchement lancée un autre film qui devait sortir en salles : Artemis Fowl. Mais l’enjeu n’était pas le même.

Mulan est un long-métrage au potentiel commercial énorme, une adaptation en live action d’un classique d’animation (et les précédents ont été d’énormes cartons pour la boîte), qui aurait pu rapporter des centaines de millions de dollars au box-office, surtout en Chine – il aurait même pu atteindre le milliard de dollars, à l’instar du remake en live action du Roi lion, plus grand succès de l’histoire de Disney.

Sauf que Disney a déjà décalé plusieurs fois la sortie du film, et que les coûts marketing ont déjà explosé le budget. Tout cela tandis que la perte de revenus de l’entreprise est colossale : on estime que Disney a perdu 3,5 milliards de dollars en six mois, rien qu’avec la fermeture des parcs. Alors, que faire ?

Dans une décision historique, le nouveau big boss de l’entreprise aux grandes oreilles, Bob Chapek, a décidé de sortir le 4 septembre prochain Mulan dans les salles encore disponibles, et de rendre disponible à l’achat en même temps le film sur Disney+, moyennant… 29,99 dollars. Une opération qui peut paraître risquée (le prix est bien au-dessus de la moyenne des prix à l’achat en SVOD), mais qui pourrait marcher.

Après tout, cela reste bien moins cher pour un foyer moyen que d’amener sa famille entière au cinéma, d’autant plus que l’inflation des prix du ticket de cinéma est devenue un obstacle pour beaucoup de spectateurs. Pour l’instant, ce procédé unique en son genre ne concerne que les États-Unis et le Canada. En France, le film ne sortira pas du tout en salle. Dans les jours à venir, nous en saurons plus pour ce qui concerne les pays du monde entier.

Disney semble essayer de contenter à la fois les millions d’utilisateurs de sa plateforme en Amérique du Nord et les exploitants de salles. En avril dernier, la sortie exclusive de Trolls 2 (qui avait récolté près de 95 millions de dollars en trois semaines) en streaming par Universal avait conduit à une petite guerre entre le studio américain et AMC, la plus importante chaîne de salles de cinéma d’Amérique du Nord.

Pas sûr que Disney veuille en arriver là. D’ailleurs, Chapek a expliqué au passage qu’il s’agissait d’un cas isolé et que l’expérience ne devrait pas se renouveler à l’avenir. Mais quid chez la concurrence ? L’avenir nous le dira.