Expo : James Bond, l’espion qu’on aimait

Expo : James Bond, l’espion qu’on aimait

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Par Juliette Geenens

Publié le

Les gadgets

Une salle entière est dédiée à cet aspect indissociable de 007 : les gadgets pensés par Q. Toujours en avance sur son temps mais sans jamais tomber dans la science-fiction, James Bond a fait rêver le public avec ses GPS intégrés, ses voitures amphibies et ses montres hyperperfectionnées. Mais à l’heure où les technologies nous sont de plus en plus accessibles, les outils du grand espion sont-ils toujours crédibles ?
“Certes, les gadgets de l’époque peuvent nous paraître désuets, aujourd’hui, avoue Laurent Perriot. Nous avons tous des smartphones qui font GPS, des photos d’une qualité époustouflante. Mais dans le contexte des années 1960, c’était incroyable.” Dans le film Skyfall, lorsque Q fournit à 007, un revolver et une microradio, celui-ci semble extrêmement déçu. Une façon de signifier que l’époque des stylos explosifs est bien révolue, sans pour autant décevoir le public. Laurent Perriot explique :

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“James Bond ne peut plus impressionner le spectateur avec un gadget, mais plutôt avec la façon dont il va l’utiliser et la manière dont il va se sortir d’une situation.”

Q à 007 dans Skyfall : “Vous attendiez-vous à un stylo qui explose ?”

Les méchants

En cinquante ans, le monde a bien changé, que ce soit au niveau technologique, sociétal ou politique. Dans ce domaine, les films de 007 ont nettement évolué, en accord avec ces changements géopolitiques. À chaque décennie, un nouvel acteur faisait son entrée au panthéon des James Bond, avec un nouveau méchant à combattre. Pour Laurent Perriot, les ennemis malfaisants sont intimement rattachés à l’époque à laquelle ils ont été créés, tout en restant fidèles à l’esprit des romans de Ian Fleming, créateur du personnage de James Bond, en 1953 :

“La situation géopolitique a changé depuis les années 1960. Dans les premiers films, James Bond combattait le grand réseau criminel Spectre. À partir de 1970, il tente de stopper les mégalomaniaques qui veulent anéantir la vie sur Terre et recréer une nouvelle race.”

“Quand le bloc soviétique éclate en 1989, il faut trouver un autre ennemi. Dans Quantum of Solace, Greene veut contrôler l’eau, dans Demain ne meurt jamais, Elliot Carver veut contrôler l’information, dans Le monde ne suffit pas, il s’agit du pétrole. Il a aussi été question de barons de la drogue…”

Ces vilains, aussi importants que le héros, racontent une histoire qui fait sensiblement écho à la nôtre.

Les femmes

“En 1962, il est vrai que les femmes aux côtés de James Bond n’ont pas un rôle équivalent. Elles ne sont pas son égal en termes d’importance dans l’histoire et dans leur compétences. Aujourd’hui, cela a radicalement changé. Elles sont toujours belles, mais ce sont des femmes fortes, et surtout égales à 007.”

On pense notamment à Judy Havelock (Carole Bouquet) dans Rien que pour vos yeux, et ses désirs de vengeance, ou encore la redoutable Miranda Frost (Rosamund Pike), agente qualifiée du MI6 dans Meurs un autre jour. 

L’agent secret

Laurent Perriot qualifie l’exposition d’hommage à la création du personnage de James Bond. Car s’il a évolué au cours des décennies, l’espion favori de Sa Majesté a gardé le même ADN :

“Dans tous les films, 007 est un ancien marine écossais, devenu agent secret pour le gouvernement britannique. C’est un homme qui aime les belles voitures, les belles femmes et les beaux costumes, et qui boit des vodka-martini mélangés ‘au shaker, pas à la cuillère’.”

“Il doute, il est sombre, froid et moins playboy, c’est vrai. En 1989, dans Permis de tuer, Timothy Dalton est l’archétype du James Bond incarné par Daniel Craig.”