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Mômes & Cie, l’expo de la Cinémathèque consacrée à l’univers de l’enfance au cinéma

Mômes & Cie, l’expo de la Cinémathèque consacrée à l’univers de l’enfance au cinéma

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( © Gébéka Films )

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Par Lucille Bion

Publié le

Jusqu’au 30 juillet, la Cinémathèque française consacre une partie de son espace aux enfants du cinéma, représentés des années 1920 à nos jours. 

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Lorsque l’on pénètre dans la salle, on se trouve accueilli par une citation de Martin Scorsese placardée sur le mur :

“Lorsqu’enfant, on m’a emmené au cinéma, ma première sensation fut de pénétrer dans un monde magique. Un monde de rêves. Un lieu qui provoquait et agrandissait mon imagination.”

Les mots mélancoliques de ce grand cinéaste sont une invitation à pénétrer, le temps d’une visite, dans le temple de l’enfance. L’exposition se divise, un peu comme dans le film d’animation Vice-versa, en différentes émotions : la joie ou la colère, la peur ou le courage. Ces multiples états d’âme montrent le vrai visage des enfants à travers des extraits de films.

L’installation est simple : chaque salle met en lumière un thème, une fureur de vivre, grâce à des fragments de films cultes diffusés sur grands écrans. Ces images, piochées dans des fictions étalées des années 1920 à nos jours, illustrent successivement les représentations de l’enfance, à travers les yeux des adultes qui sont, notamment LES pointures du septième art : Walt Disney, François Truffaut, Wes Anderson, Tim Burton, Steven Spielberg, Marjane Satrapi ou Jacques Demy…

Outre les extraits diffusés, quelques obstacles viennent troubler notre vagabondage et marquer l’ambiance de chaque nouvelle salle : une grosse statue de King Kong, la chenille d’Alice aux pays des merveilles qui fait office de siège pour les enfants ou encore les voiles féériques encerclant la jolie robe couleur de lune de Peau d’âne… Derrière cette dimension créative qui habille les salles munies d’un rétroprojecteur bloqué sur replay, se niche donc une flopée de symboles culturels.

Du noir et blanc à l’animation

Dans les salles, ça braille, ça crie, ça danse sur les tables ou ça se pavane en tenue d’Adam. Mais surtout : ça fait beaucoup rire. Partagé entre nostalgie et euphorie, le spectateur prend plaisir à redécouvrir le petit Antoine Doinel préparer ses Quatre cents Coups, à revoir le couple maladroit de Moonrise Kingdom danser sur la plage ou le petit Kevin de Maman, j’ai raté l’avion se réjouir d’être seul dans sa grande demeure !

Impossible donc de passer outre les plus beaux caprices ou le mauvais langage des enfants arrogants et colériques. En résultent quelques scènes mythiques et inconnues des plus jeunes, comme la réplique culte “Si j’aurais su, j’aurais pas venu” du Petit Gibus de La Guerre des boutons de 1962. Ce jeune public, issu des années 2000, est peut-être beaucoup plus familier des films d’animation du studio Ghibli, comme Mon Voisin Totoro et l’inimitable voix grésillante de la petite Chika Sakamoto, qui résonne dans toute l’expo “Mômes & Cie”.

C’est justement ce rassemblement d’œuvres anciennes et contemporaines qui fait le point fort de cet évènement. On comprend que tous ces artistes ont cherché à recréer la jeunesse, voire leur propre jeunesse, comme François Truffaut à travers ses souvenirs douloureux ou Jean Vigo et son Zéro de conduite, censuré par le ministère de l’Intérieur à l’époque. Derrière la mélancolie de la Nouvelle Vague et des monuments du cinéma classique s’imposent quelques personnages créés de toute pièce pour le cinéma burlesque, de la petite Sophie et ses malheurs de Christophe Honoré aux mimiques de Charlie Chaplin.

Les films phares qui ont marqué le cinéma

Ce catalogue d’extraits permet surtout de mettre en avant les œuvres qui ont marqué l’histoire du cinéma. Dans la salle dédiée à la peur par exemple, est projeté un extrait de Toy Story, une animation révolutionnaire de 1995 réalisée pour la première fois en images de synthèse (au lieu des traditionnels dessins tracés à la main). Le scénario reflète donc une certaine réalité : le cinéma des enfants étant alors partagé entre modernité et nostalgie des vieux dessins-animés, en lien aussi avec le dilemme du héros, qui délaisse ses jouets pour Buzz l’Éclair, plus “moderne”.

Jusqu’à la dernière salle, l’exposition labyrinthique expose des croquis, des dessins de Michel Ocelot préparant l’univers dans lequel évolue son Kirikou, des images de tournages, issues de la collection personnelle des réalisateurs ou de la Cinémathèque. Un précieux trésor pour les cinéphiles qui découvrent ces photos prises aux quatre coins du monde.

La collection éclectique de “Mômes & Cie”, qui ressemble à un immense catalogue d’images, n’a qu’un seul but : montrer la vivacité de l’enfance, capturée par une caméra. De 1921 avec Le Kid à 2015 avec Vice-Versa, le môme est ainsi décrypté à travers ses fous rires, ses craintes, ses doutes, ses hontes, ses déceptions, ses faiblesses.

Pour toutes les informations, rendez-vous ici.

L’expo “Mômes & Cie” est ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 10 heures à 19 heures !