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Entretien : avec MOTHXR, Penn Badgley dévoile son côté sombre

Entretien : avec MOTHXR, Penn Badgley dévoile son côté sombre

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Par Naomi Clément

Publié le

Alors que le quatuor MOTHXR s’apprête à sortir son premier album, Penn Badgley, son leader, nous a accordé un moment pour nous parler de sa musique chérie, de l’étiquette “Gossip Girl” et d’un sentiment qu’il connaît bien : la peine.

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On l’a d’abord connu dans Gossip Girl, attendrissant dans le rôle de Dan Humphrey, le petit gars de Brooklyn tombé sous le charme de Serena Van Der Woodsen et inévitablement aspiré dans l’infernale spirale de l’Upper East Side. Une étiquette qui lui colle à la peau, mais dont il se fiche un peu, finalement. “Mon expérience est ce qu’elle est, je ne peux changer la façon dont les gens me perçoivent, nous confie Penn Badgley à l’autre bout du fil. En ce sens, je serais heureux que ma musique parle d’elle-même.

Car c’est sous la casquette de musicien que Penn Badgley nous parle aujourd’hui. C’est d’ailleurs elle, la musique, qui lui a donné l’envie de se tourner vers le cinéma. C’est en chantant que j’ai commencé à m’intéresser à la performance, et par extension au cinéma, poursuit-il. La musique a toujours été présente, mais en devenant acteur professionnel si jeune [à 13 ans, il incarne Todd dans la sitcom Will et Grace, ndlr], elle est restée au second plan très longtemps.

Adolescent, Penn Badgley se prend de passion pour la soul et le R’n’B. Il écoute Marvin Gaye, Lauryn Hill et surtout D’Angelo, dont l’album Voodoo, sorti en 2000, aura eu un sérieux impact sur sa personne. “Cet album m’a bouleversé, se souvient l’artiste. Pour être honnête, D’Angelo et Voodoo ont été une source d’influence majeure pour moi.” Il poursuit :

“À mes yeux, ce disque incarne tout ce que la musique doit être, la façon dont elle doit sonner, la façon dont elle doit impacter une personne. Tout ce qu’il aborde – les relations humaines, qui peuvent parfois être viscérales – ont toujours fait écho en moi.”

“Les émotions noires d’un temps passé”

Ces influences, on les retrouve aujourd’hui disséminées, de façon plus ou moins évidentes, sur le premier album de son groupe MOTHXR (à prononcer “Mother”) : Centerfold. Formé il y a tout juste deux ans avec trois autres Américains (Jimmy Giannopoulos, Simon Oscroft et Darren Will), MOTHXR délivre ici un disque mélancolique, souvent sombre, qui aborde sans détours ce sentiment douloureux qu’est le chagrin. Penn Badgley analyse :

“Je dirais que cet album explore un thème central de différentes manières, et que chaque morceau correspond à une manière d’explorer. En d’autres termes : Centerfold explore la souffrance (rires).

Ce disque était l’opportunité de se plonger dans les émotions noires d’un temps passé, et de les transformer en quelque chose de plus lumineux.”

Un disque-catharsis, en somme, parfaitement illustré par “She Can’t Tell” : un titre que le chanteur nous offre en exclusivité, mais dont il a visiblement du mal à nous parler. Comme si la douleur était encore là, vive et incurable (“Sometimes I need the pain/ It keeps me right“, chante-t-il sur ce titre) :

“En ce qui concerne ce morceau [il souffle lentement, puis reprend sa respiration en cherchant ses mots]… Il raconte de la façon dont une personne essaie de masquer la vérité à la personne qu’elle aime. La façon dont cette personne masque sa douleur.”

Si on ne peut percer à jour les secrets enfouis dans le cœur de Penn Badgley, on peut toutefois affirmer ceci : avec Centerfold, la douleur ne nous aura jamais fait autant de bien.

L’album Centerfold de MOTHXR est d’ores et déjà disponible en précommande, et sortira le 26 février prochain via Kitsuné.