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Docu : les spécialistes des effets spéciaux sont les grands oubliés d’Hollywood

Docu : les spécialistes des effets spéciaux sont les grands oubliés d’Hollywood

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Par Lucille Bion

Publié le

Hollywood’s Greatest Trick montre à quel point il faut être passionné pour travailler dans les effets spéciaux, car ces métiers de l’industrie cinématographique souffrent d’un manque certain de reconnaissance.

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Robert Legato, Adam Valdez, Andrew R. Jones et Dan Lemmon… Ces noms ne vous disent rien ? Pourtant, cette année ils sont tous repartis de la 89e cérémonie des Oscars avec une statuette dorée, pour leur travail sur les effets spéciaux du Livre de la jungle de Jon Favreau. Cependant, alors que l’industrie hollywoodienne, florissante, a de plus en plus recours aux images de synthèse, les spécialistes des effets spéciaux souffrent d’un manque de reconnaissance sociale et artistique. La grogne de ces artisans de l’ombre est au cœur de Hollywood’s Greatest Trick, un documentaire réalisé par Sohail Al-Jamea et Ali Rizvi. Hollywood’s Greatest Trick ne se cantonne pas à Hollywood, le docu nous embarque aussi au Canada et dans d’autres lieux de création cinématographique. Les artistes, superviseurs, et animateurs qui interviennent dans cette vidéo racontent leur travail et les difficultés qu’ils peuvent rencontrer – notamment au sujet du nombre d’heures travaillées ou des impôts.

Métiers de l’ombre

Le documentaire souligne à quel point les acteurs peuvent être dépendants des effets spéciaux (en ce qui concerne le rajeunissement ou le vieillissement de leurs personnages, par exemple). Parfois, la qualité d’un film doit plus aux effets spéciaux qu’à leur performance. Dans le cas de Gravity, 80 % du film est retravaillé. Autant dire que George Clooney et Sandra Bullock peuvent se faire discrets face à des créateurs d’effets spéciaux autrement plus méritants. Pourtant, ces derniers ne sont pas reconnus à leur juste valeur et doivent affronter les caprices des réalisateurs ou des acteurs, qui font parfois abstraction du budget défini. Pour la petite histoire, par exemple, lorsque James Cameron réalisait Titanic, il faisait un blocage sur les images des mouettes, qu’il jugeait mal faites, dédaignant le travail minutieux mené par les équipes d’effets spéciaux.

Régulièrement, ces artistes ne sont même pas crédités au générique. Pourquoi ? Parce que leur travail peut ne représenter que quelques secondes sur les deux heures du rendu final. C’est principalement le cas avec les étudiants et stagiaires, qui sont carrément exploités par les grands studios. Les nombreuses prises de parole qui ponctuent le docu prouvent que l’industrie est aveuglée par le profit – et ne respecte même plus le labeur de ceux qui ont passé sûrement plus de temps sur un film que les têtes d’affiche à déclamer leurs répliques.