Au-delà de Donald Trump, Oliver Stone s’en prend au “système” en place aux États-Unis

Au-delà de Donald Trump, Oliver Stone s’en prend au “système” en place aux États-Unis

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Par Mehdi Omaïs

Publié le

Il était ce week-end en Bosnie-Herzégovine pour recevoir un prix au Festival du film de Sarajevo. Oliver Stone en a profité pour s’exprimer sur l’Amérique d’aujourd’hui.

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C’est de notoriété publique : Oliver Stone n’est pas du genre à avoir la langue dans sa poche. À l’occasion d’une master class qu’il a donnée au Festival du film de Sarajevo, à l’issue d’une projection de Snowden, il n’a pas fait d’entorse à cette règle. Lorsqu’ont été évoqués les événements de Charlottesville, qui ont vu l’affrontement de suprémacistes blancs et d’antifascistes, le réalisateur de Né un 4 juillet et d’un récent documentaire sur Vladimir Poutine a expliqué que Donald Trump n’était pas le véritable problème, incriminant plutôt “le système” en place aux États-Unis. Une nation qui, selon lui, “a perdu l’équilibre” et doit prendre conscience des méfaits de la guerre.

Pour rappel, le patron de la Maison-Blanche avait provoqué l’indignation d’une grande partie de sa nation en refusant de condamner rapidement et fermement les agissements des militants néonazis. “Tous les jours, vous essayez tous d’atteindre Trump mais il existe un problème plus grand, a précisé Oliver Stone. Il y a un système [aux USA], et il existait avant Trump. […] On a un État profond, un État sécuritaire militaro-industrialisé. Ce système doit être remis en cause. Cela demande du travail.” Le cinéaste se révèle inflexible en arguant que Trump, qu’il qualifie volontiers de “fou”, n’est qu’un maillon de ce grand tout.

Par ailleurs, il n’a pas hésité à opérer un parallèle de son cru entre l’état de sa terre natale et le roman 1984 de George Orwell, lequel mettait en avant un monde fragmenté par des rapports de force entre grands hommes de pouvoir : “Nous sommes en plein dedans. La seule chose qu’ils n’ont pas réussi à faire, c’est effacer l’Histoire. Les gens continuent de se souvenir. […] Une semaine, c’est le terrorisme, l’autre c’est Poutine et après la Corée.” À la suite de son passage médiatisé à Sarajevo, Oliver Stone se remettra au travail puisqu’il prépare une série documentaire en dix parties sur la prison militaire de Guantánamo. Il en réalisera deux épisodes et supervisera le reste.