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Deauville : éloge du cinéma indé américain

Deauville : éloge du cinéma indé américain

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Les parapluies de Deauville.

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Par Théo Chapuis

Publié le

C’est ce week-end que le festival du cinéma américain de Deauville ouvre ses portes. En 38 éditions, il a récompensé des films aujourd’hui rentrés dans la légende du cinéma indépendant.

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Pourquoi Deauville ? Parce qu’il n’y a pas que Cannes. Chaque première semaine de septembre, depuis 1975, le festival du cinéma américain prend place à Deauville pour récompenser les perles du cinéma américain indépendant. Et même si la programmation n’est pas aussi pointue que celle du cousin germain outre-Atlantique de Sundance, la sélection normande étonne souvent par sa clairvoyance et son bon goût.

Fondé en 1975 sur l’impulsion de Lionel Chouchan et André Halimi, le festival n’est, à l’origine, pas compétitif. Il faut attendre 1987 pour que l’événement remette le prix Coup de Coeur LTC à son film chéri présenté lors de l’édition. À l’époque de ce prix (ancêtre du Grand prix décerné aujourd’hui), on remarque par exemple un jeune réalisateur en 1991 pour un petit film nommé My Private Idaho. Récompensé à la Mostra de Venise, il révèle son réalisateur, le jeune Gus Van Sant.

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My Own Private Idaho – trailer

En 1995, le festival de Deauville saute le pas : il deviendra compétitif. L’événement cinématique normand – qui ne deviendra jamais pour autant un équivalent de la Croisette version pomme-camembert – s’entiche alors du Prix Michel-d’Ornano, du Prix de la Révélation Cartier, de celui de la critique internationale, du Prix du jury et d’un inévitable Grand Prix.

Parmi les vainqueurs remarquables du sésame, on note des oeuvres qui, rétrospectivement, ont fait date. Les jurys, composés presque exclusivement de l’intelligentsia culturelle et cinématographique française, ont su comprendre l’importance de certains films parmi les plus avant-gardistes de leur époque.

En 1995, le festival récompense Ça tourne à Manhattan, un film culte dans lequel Steve Buscemi et Peter Dinklage (oui oui, Tyrion Lannister dans Game Of Thrones) se donnent la réplique lors du tournage d’un film chaotique, pastiche délicieux d’un film noir, movie inside. À l’aube du deuxième millénaire, c’est le déroutant Dans la peau de John Malkovich qui décroche le Grand Prix et récompense Spike Jonze dont c’est le tout premier long métrage.

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Dans la peau de John Malkovich – trailer

 Sept ans plus tard, le festival adoube le film indépendant Little Miss Sunshine réalisé par de Jonathan Dayton et Valerie Faris. Ce road-movie, aussi récompensé dans de nombreux festivals (Oscars, Césars, BAFTA…) décroche le Grand Prix à Deauville. (Un peu) grâce à lui, les projecteurs se tournent enfin sur le cinéma indépendant américain. L’exposition faite par Deauville n’est sûrement pas pour rien dans l’intérêt croissant que porte le public pour ce genre, comme en attestent les succès de Juno, Garden State ou encore Away We Go.

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Away We Go – trailer

Cette année, le jury sera présidé par Vincent Lindon et comportera en ses rangs Lou Doillon, Pierre Lescure et Xavier Giannoli entre autres. Parmi les stars présentes, les curieux pourront compter sur la présence de Nicolas Cage, Cate Blanchett, John Travolta et Channing Tatum entre autres. Au-delà de ce name-dropping un peu tape-à-l’oeil, la véritable question est bien la suivante : Quel Grand Prix succédera aux Bêtes du sud sauvage primé en 2012 ? Les Amants du Texas de David Lowery ? Ou bien We Are What We Are de Jim Mickle ? Ou encore Night Moves de Kelly Reichardt ?

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 Les Amants du Texas – trailer

Réponse le 8 septembre, lors de la clôture de ce festival qui, encore une fois, tâchera de mettre en lumière la direction du cinéma américain de demain… depuis la Normandie.

Breaking Bad en Normandie

À noter que cette semaine, on ne récompense pas que le grand écran : un pôle série existe depuis quatre ans à Deauville. Après avoir invité David Chase (Les Soprano) Tom Fontana (Borgia) et Clyde Phillips (Dexter), c’est au tour de Vince Gilligan, le créateur de la très suivie Breaking Bad qui aura l’honneur d’être invité à échanger sur ses méthodes de travail lors d’une master class qu’on imagine très attendue.