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Dans la matrice du film Ghost in the Shell

Dans la matrice du film Ghost in the Shell

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( © Paramount )

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Par Louis Lepron

Publié le

Sur les traces d’une adaptation pas comme les autres.

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En novembre dernier, Ghost in the Shell débarquait à Tokyo. L’adaptation au cinéma du célèbre manga de Masamune Shirow par Rupert Sanders, dont c’est le deuxième film après Blanche-Neige et le Chasseur (2012), dévoilait sa toute première bande-annonce, mais pas seulement, dans un lieu futuriste dédié à l’histoire qui prend place en 2030, dans la mégalopole japonaise.

Dans un premier temps, on a pu voir les costumes des différents personnages, la principale interrogation autour de ce film étant le transfert du manga – devenu un film d’animation culte en 1995, avec le réalisateur Mamoru Oshii aux commandes – en film live action. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’esthétique futuriste et cyberpunk promue par l’histoire est respectée, du costume de Motoko Kusanagi (le cyborg incarné par Scarlett Johansson) aux armes utilisées.

Un casting diversifié

Sous les costumes, les personnages. Si les droits de l’adaptation du manga d’origine ont été acquis en 2008 par Spielberg, via DreamWorks, afin d’en faire une adaptation en prises de vues réelles, l’histoire est scénarisée par William Wheeler et mise en boîte par Rupert Sanders, comme annoncé en 2014. Et, progressivement, le casting s’étoffe.

Margot Robbie doit, un temps, avoir le premier rôle, celui de Motoko Kusanagi. Tournage de Suicide Squad oblige, elle laisse la place à Scarlett Johansson, dans la droite ligne des rôles d’intelligences artificielles qu’elle a incarnées ces dernières années au cinéma, entre Her de Spike Jonze et Lucy de Luc Besson.

On compte aussi au casting l’immense acteur et réalisateur japonais Takeshi Kitano (Batlle royale, Violent Cop, L’Été de Kikujiro, Outrage, Zatōichi) pour jouer Daisuke Aramaki, Michael Pitt (Funny Games U.S., Hugo Cabret, Le Village) en rieur et Pilou Asbæk (Lucy, A War, Ben-Hur) qui obtient le rôle de Batou.

Pour la présentation du film à Tokyo, sont présents sur place Rupert Sanders, Scarlett Johansson et Takeshi Kitano. Dès le début, le réalisateur met fin aux accusations de “whitewashing” à travers la sélection de l’actrice américaine : “Quelque soit le casting, tout le monde le critiquera.”

À lire -> Oui, Scarlett Johansson joue dans Ghost in the Shell et c’est tant mieux

Le cinéaste s’épanche alors sur la production du film :

“On a essayé de pousser les limites. C’est un monde violent, on voulait garder l’aspect sexuel et provocateur de l’original. Ça a été un film difficile à faire, car c’est une histoire difficile à raconter. Avec Scarlett, on était décidés à exister en dehors des univers Marvel et DC Comics.”

Ghost in the Shell, une franchise en devenir

Blade Runner, Matrix : les références sont citées, pour mieux se différencier d’une industrie hollywoodienne engoncée dans ses énormes productions de super-héros. La volonté ? Créer une nouvelle franchise, capable de venir concurrencer les grandes écuries en proposant une histoire déjà connue, dans un Tokyo dystopique.

Et le réalisateur de préciser :

“C’est une histoire universelle, visuellement très originale, mais difficile à raconter, tant il y a d’enjeux philosophiques. Les salles de cinéma sont actuellement en train d’essayer de survivre. On consomme et on voit tellement de contenus lorsqu’on est chez soi, la télévision est devenue incontournable. Le cinéma a perdu cette aspect ‘dramatique’, et il faut essayer de ramener cet esprit dans les salles”.

Bien sûr, le matériau de Ghost in the Shell est respecté, du manga aux différents films d’animation qui ont ponctué l’élargissement de l’univers fondé par Masamune Shirow. Mais il n’est en aucun cas un “copié-collé” du premier film d’animation. C’est en tout cas ce qu’affirme et revendique Rupert Sanders.

En témoignent les interventions de plusieurs personnages provenant de la galaxie Ghost in the Shell : des Geisha bots (Ghost in the Shell 2 : Innocence), le personnage de Kuze (saison 2 de Ghost in the Shell : Stand Alone Complex) ainsi que le rieur (première saison de la série).  

Si Rupert Sanders et son équipe entendent “créer un nouveau chapitre dans l’univers de Ghost in the Shell“, invoquant le soutien de Mamoru Oshii, l’entreprise cinématographique aimerait que les enjeux technologiques et philosophiques posés par l’histoire soient clairement mis en avant, comme pour mieux éviter toute comparaison avec les géants du divertissement que sont Marvel et DC Comics, en y ajoutant une touche de sérieux :

“Nous voulons remettre de l’espoir dans la technologie. La technologie doit avoir besoin de nous. Si elle se rend compte qu’elle n’a plus besoin de nous, qu’elle nous perçoit comme destructeurs, elle pourrait être la cause de notre propre extinction. Dans un sens, notre essence humaine, notre humanité, doit être remise en cause par la technologie. Et c’est ici que réside la beauté de Ghost in the Shell.