J’attends Jupiter, un court-métrage pimenté sur une future star de la téléréalité

J’attends Jupiter, un court-métrage pimenté sur une future star de la téléréalité

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( © Germaine Film)

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Par Lucille Bion

Publié le

J’attends Jupiter, en lice pour les César, nous embarque dans la vie pimentée d’une future star de la téléréalité. Exigent et moderne, le regard d’Agathe Riedinger va vous happer.

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Liane, 21 ans et blonde peroxydée, est le genre de fille qui rêve de célébrité. Lorsqu’une directrice de casting lui apprend qu’elle a été retenue pour participer à une émission de téléréalité, l’héroïne aux faux-cils jouée par Sarah-Megan Allouch accentue ses airs nonchalants pour mépriser davantage son entourage. S’imaginant déjà sous les projecteurs, Liane semble faire de cette annonce une date clé de son existence. Mieux que son anniversaire, c’est le premier jour du reste de sa vie.

Effrayée à l’idée d’être une jeune fille banale, Liane envisage avec des étoiles pleins les yeux de se trouver un nom de scène, révise ses chorées, abreuve les réseaux sociaux de sa personne et peaufine son style en prenant des risques inutiles. Elle est étouffée par sa famille. L’histoire de notre diva est aussi celle d’une émancipation touchante : Liane ressemble peut-être à une poupée barbie trash mais c’est avant tout une charmeuse déterminée illustrant une certaine forme de féminité.

À une époque où la téléréalité domine les programmes, la réalisatrice Agathe de Riedinger s’interroge dans J’attends Jupiter sur la motivation de ces candidates :

“Dans la téléréalité, c’est moins le système en lui-même que le profil des candidats et candidates qui m’intéresse. Je m’interroge sur ce qui les motive réellement outre l’envie de simplement passer à la télé. Derrière le trop de tout, il y a un besoin viscéral de trouver une revalorisation sociale et humaine. Mais l’exposition délirante à laquelle les candidats sont projetés radicalise à la fois les candidats et le public qui les suit et s’identifie à eux. Il y a là l’exploitation d’une nouvelle forme de misère humaine qui nourrit la tyrannie du toujours plus et m’évoque les jeux du cirque.”

Avec cette approche pertinente et moderne, la cinéaste qui prépare actuellement son premier long-métrage fait le grand écart entre tous les genres, à l’image de ses inspirations. Musique classique, LOL Cat sur Internet, Andrea Arnold, Martial Raysse, Ulrich Seidl… ce savant mélange de genres plaqué sur une esthétique lumineuse et sexy a séduit de nombreux festivals français et internationaux.

Cette année, si J’attends Jupiter fera partie de la programmation de la Fête du court-métrage, le film est aussi nominé aux César. Réponse le 23 janvier.