Claude Lanzmann, le réalisateur de Shoah, est mort

Claude Lanzmann, le réalisateur de Shoah, est mort

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CANNES, FRANCE – MAY 21: Claude Lanzmann attends the “Napalm” photocall during the 70th annual Cannes Film Festival at Palais des Festivals on May 21, 2017 in Cannes, France. (Photo by Epsilon/Getty Images)

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Par Lucille Bion

Publié le

Claude Lanzmann, grand journaliste, écrivain et cinéaste, s’est éteint à l’âge de 92 ans, ce jeudi 5 juillet. Il était notamment connu pour son documentaire Shoah.

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Il était l’ami de Jean-Paul Sartre et le compagnon de Simone de Beauvoir. Du haut de ses 92 ans, il dirigeait encore la revue Les Temps modernes. À la fois philosophe, intellectuel et journaliste, Claude Lanzmann était aussi un documentariste hors pair, qui a fini par s’imposer comme un cinéaste majeur.

Ce jeudi 5 juillet, son éditeur Gallimard nous apprend que l’autodidacte aux mille vies s’est éteint à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, en laissant derrière lui de nombreux ouvrages – dans lesquels il n’a cessé de défendre la cause d’Israël – mais surtout un film magistral : Shoah.

Ce documentaire, consacré à l’extermination des Juifs d’Europe par les nazis, dure près de dix heures. Dans ce monument filmique tourné entre 1976 et 1981, Claude Lanzmann a interviewé de nombreux témoins de la Shoah et filmé les lieux du génocide. Divisé en quatre chapitres, le film retrace minutieusement les grandes phases des massacres : la campagne d’extermination par camions à gaz de Chełmno, les camps de la mort de Treblinka et d’Auschwitz-Birkenau, et enfin la destruction du ghetto de Varsovie. Pour sa précision et ses douze ans de travail (dont quatre de montage) sur ce film, Claude Lanzmann a reçu un César d’honneur en 1986.

Ce Parisien était issu d’une famille juive d’Europe de l’Est, installée en France depuis la fin du XIXe siècle, mais n’avait pas grandi dans la foi juive. Marqué par l’antisémitisme lors de son adolescence, c’est surtout au cours d’un périple en Israël, en 1952, qu’il devint “viscéralement attaché à cette culture”.

Enfin, pour l’ensemble de sa carrière – de son premier film, Pourquoi Israël, à son dernier, Les Quatre Sœurs (le prolongement de son travail sur Shoah), ressorti justement hier dans les salles – il avait reçu un Ours d’or d’honneur à la Berlinale, en 2013.