Cinq raisons d’aller voir Patti Cake$, le film qui a secoué Cannes

Cinq raisons d’aller voir Patti Cake$, le film qui a secoué Cannes

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( © Diaphana )

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Par Lucille Bion

Publié le

Voici cinq raisons d’aller voir Patti Cake$, la sensation cannoise de cette année qui dézingue les stéréotypes du rap. Ce film est une punchline à lui seul. Courez, car il n’y aura rien de plus pop cette semaine.

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Présenté au festival de Cannes pour la clôture de la Quinzaine des réalisateurs, Patti Cake$ a eu droit à une standing ovation de plus de cinq minutes. Si les films sont systématiquement applaudis au cirque cannois, cela reste un cas particulier. Ce feel good movie touchant dézingue les stéréotypes du rap et ça fait du bien. Geremy Jasper puise dans sa mémoire et sort de son passé cette jolie histoire d’une héroïne blanche et en surpoids du New Jersey. Son rêve ? Rencontrer son idole O-Z et percer dans le milieu, mic en main. Une manière comme une autre de fuir les moqueries des jeunes de son bendo et surtout de vivre ses rêves. Le film est sorti en salles aujourd’hui mercredi 30 août, et nous avons relevé au moins cinq bonnes raisons de filer le voir.

#1. Parce que le rap et le cinéma, c’est une belle histoire d’amour

Et quand ça casse les stéréotypes, c’est encore mieux.

Wilde Style, sorti en 1983 et considéré comme le premier film de rap, et 8 miles, sorti en 2002, ont dégagé le terrain des films de success story du rap game. Depuis, le cinéma n’a pas cessé de se nourrir du hip-hop pour nous faire rêver : Réussir ou mourir (2005), NWA : Straight Outta Compton (2015), The Get Down (2016) ou encore Brooklyn (2014), les exemples sont nombreux et les genres se sont multipliés.

Le réalisateur Geremy Jasper prend le contre-pied de ses prédécesseurs. Il s’inspire de sa propre vie, à l’époque où il voulait percer dans le milieu, mais choisit une femme comme héroïne. Une dure à cuire, tout droit sortie du New Jersey. La journée, elle revêt son tablier de serveuse pour payer ses factures et doit souvent faire face aux insultes à cause de son surpoids. La nuit, quand elle ne se retrouve pas à gérer sa mère alcoolisée et naturellement déjantée, elle traîne avec son meilleur ami Jheri. Ensemble, ils rappent et refont le monde.

Forcément, le contexte est un milieu pauvre où le rejet est devenu une fâcheuse habitude. En revanche, la nouveauté réside dans le personnage féminin, qui prend le contre-pied des héros habituels de ce genre d’histoires. Même si des films comme Brooklyn ou plus récemment La Fine Équipe et Sonita se sont intéressés aux filles du milieu du rap, Patti Cake$, avec son héroïne ronde, respire la fraîcheur.

# 2 Pour le travail bluffant de l’héroïne

Danielle Macdonald, qui explose littéralement l’écran, vient assurément de lancer sa carrière. Elle n’était ni une rappeuse, ni, avouons-le, une comédienne réputée. On aurait d’ailleurs presque honte de ne pas la connaître. Pourtant, elle a multiplié les apparitions dans Glee, Pretty Little Liars ou encore American Horror Story : Roanoke. Mais Geremy Jasper a eu le coup de cœur en la voyant : elle avait le visage parfait, aussi doux que dur.

Elle a dû se former pendant deux ans, sous la houlette de l’acteur Tim Monich pour bosser l’accent du New Jersey. Parallèlement, le rappeur Skyzoo l’a aidée à affiner ses punchlines et ses textes. Sur un rythme intense, elle enregistrait, avec le réalisateur, une chanson par semaine. Fonceuse et appliquée, Danielle Macdonald a prouvé, le temps d’un film, qu’elle pesait dans le game.

#3 Parce ce film est une punchline à lui seul

Le réalisateur n’a pas caché que son film avait une part autobiographique. Il a même ressorti de ses vieux tiroirs les textes qu’il avait écrits quand il était plus jeune. Une époque où il voulait devenir rappeur. Malgré cet échec, il a tout de même joué dans un groupe, The Fever, et n’a depuis plus jamais écarté la musique de sa carrière. Il a par exemple coréalisé les clips “Dog Days Are Over” de Florence + The Machine et “Love You Like a Love Song” de Selena Gomez.

Pour traduire ses textes de l’anglais au français, la traductrice du film a bossé étroitement avec le rappeur marseillais Deen Burbigo. Mis en lumière par les battles de Rap Contenders, le rappeur proche de L’Entourage et de Nekfeu et sa clique a, par la même occasion, fait ses débuts dans le cinéma.

#4 Pour l’univers pop et stylé

La réalisation n’est pas avare en images pop et colorées. Voiture old school, bar à l’éclairage tamisé et lumières scintillantes : le film ressemble parfois à un clip envoûtant, parfois acidulé. Les rêves de la jeune diva du rap sont retranscrits dans un univers vert fluo et onirique, contrastant avec les rues désertes ou la planque miteuse qui lui sert de studio d’enregistrement.

L’autre point esthétique fort du film est attribué à Miyako Bellizzi. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais pourtant cette styliste et costumière est reconnue dans le monde de la mode. Elle a été directrice de mode à Vice et a fait ses armes au New York Times, à Details ou encore à Ladygunn. À présent, elle compte bien se distinguer dans le cinéma et c’est plutôt réussi avec Patti Cake$. Elle relève à nouveau le défi dans le puissant Good Time des frères Safdie avec Robert Pattinson, qui sortira le 13 septembre prochain.

#5 Parce que le Grandmaster Flash de The Get Down nous manquait

Sur Biiinge, on vous a beaucoup parlé de The Get Down, la super série de Baz Luhrmann sur le hip-hop. Notre série coup de cœur. On s’est même attardés sur Grandmaster Flash, l’un des personnages clés du hip-hop qui, dans la série, s’impose comme le mentor de Shaolin Fantastic.

L’acteur qui incarne ce grand homme a depuis montré son visage dans The Circle avec Emma Watson et vient d’être casté dans Unicorn Store de Brie Larson. Dans Patti Cake$, il joue un membre du crew de l’héroïne, un personnage mystérieux et asocial qui se fait appeler Basterd. Avec son style improbable, Mamoudou Athie est définitivement entré dans le game.