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Ces 5 films prouvent que Joseph Gordon-Levitt est capable de tout

Ces 5 films prouvent que Joseph Gordon-Levitt est capable de tout

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(© D.R)

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Par Manon Marcillat

Publié le

Biopics, blockbusters, comédies romantiques et films indé : sa filmographie est aussi éclectique qu'atypique.

Il a été révélé aux côtés de son sosie officiel Heath Ledger dans la comédie romantique adolescente Dix bonnes raisons de te larguer puis a collaboré avec les plus grands, de Spike Lee à Christopher Nolan en passant par Steven Spielberg et Robert Zemeckis. Il a été amoureux transi, détective en herbe, prostitué, funambule, malade du cancer, tueur à gages, accro au porno et pilote d’avion. 

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Si l’étiquette “chouchou du cinéma indépendant” lui colle à la peau depuis son rôle de Tom Hansen dans (500) Days of Summer, on vous a sélectionné cinq films qui prouvent que Joseph Gordon-Levitt est en réalité bien plus que ça et qu’il est aussi talentueux que tout terrain, alors que son dernier film, 7500, vient de sortir sur Amazon Prime.

Le rôle de sa vie : Mysterious Skin

(© D.R.)

C’est à l’âge de 23 ans que Joseph Gordon-Levitt tente une première incursion dans le cinéma indépendant ambitieux en prêtant ses traits au personnage complexe de Neil McCormick dans Mysterious Skin, son rôle le plus marquant encore à ce jour.

Dans son huitième long-métrage, le talentueux Gregg Araki (Teenage Apocalypse Trilogy, Kaboom) nous proposait de suivre les destins croisés de deux enfants violés à l’âge de 8 ans par leur entraîneur de baseball : Brian, qui a occulté le drame, et Neil, qui vouait alors une véritable admiration à son violeur. Dix ans plus tard, Neil se prostituera avec des hommes plus âgés et Brian tentera de justifier ses brèves réminiscences (saignements de nez, rêves et évanouissements) par un enlèvement d’aliens.

Joseph Gordon-Levitt est alors débutant mais il est déjà très loin de sa zone de confort dans ce rôle de jeune éphèbe désabusé et charismatique, aussi fascinant qu’inquiétant, qui a dû se livrer à des scènes d’une grande violence. On retiendra notamment la force et la beauté d’une séquence finale mémorable où Neil va enfin s’extraire de son permanent détachement pour livrer à Brian l’histoire de son viol, n’omettant aucun détail par respect pour son camarade de douleur.

La bonne rencontre : Brick

(© D.R.)

Brick est un film important, à la fois pour Rian Johnson (bien avant Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi ou À couteaux tirés), son réalisateur, alors cinéaste débutant qui allait se faire remarquer de la critique pour ce premier long-métrage atypique récompensé à Sundance, et aussi pour Joseph Gordon-Levitt, qui allait signer le début de sa collaboration avec le réalisateur.

Ils se retrouveront peu de temps après dans Escargots, le court-métrage expérimental et psychédélique de Rian Johnson, où celui qui deviendra son acteur fétiche déambule dans Paris au son de la “Chanson des escargots qui vont à l’enterrement” de Jacques Prévert, puis en 2012 pour Looper.

Brick, film indépendant à tout petit budget, mêle habillement les codes du film noir et du teen movie en les épurant au maximum. Joseph Gordon-Levitt y incarne Brian, un lycéen introverti qui va se découvrir des talents de détective lorsqu’il comprendra que son ex-petite amie est en danger de mort.

Dans Brick, chaque personnage est l’archétype du protagoniste de film noir mais transposé dans l’univers scolaire : l’acolyte brillant de coutume est ici le premier de la classe, le présumé coupable et baron de la drogue est un jeune homme handicapé qui apprécie les jus de fruits de sa maman et Brian, le détective efficace, est en réalité un lycée amoureux qui oscille donc entre détermination et romantisme.

La subtilité et l’ambivalence de Joseph Gordon-Levitt comptent pour beaucoup dans la réussite de ce premier long-métrage singulier.

Le potentiel comique : 50/50

(© Metropolitan FilmExport)

Dans le film de Jonathan Levine, Joseph Gordon-Levitt est parvenu, avec toute la douceur du monde qui le caractérise, à nous faire rire du cancer. Il a porté à l’écran, grâce à un savant mélange de dignité et d’autodérision, l’expérience du scénariste du film, Will Reiser, lui-même atteint de cette maladie.

Dans 50/50, soit son pourcentage de chances de guérison, Adam, jeune homme sans vice et sans histoire, va voir la maladie redéfinir toutes ses relations et interactions sociales : sa mère va soudainement devenir trop présente, sa petite amie va le tromper et son meilleur ami va redoubler de maladresse.

Si Seth Rogen, dans le rôle du fameux ami, fait du pur Seth Rogen (efficace mais jamais dans la dentelle), JGL trouve de son côté le parfait équilibre entre pathos et mise à distance et alterne avec agilité drôlerie et douleur. Résultat : il nous crevait le cœur en petite chose pâle et chétive sans pour autant avoir à forcer nos larmes.

La plantade : Don Jon

(© Ascot Elite Filmverleih)

Avec Don Jon, Joseph Gordon-Levitt a su prouver qu’il était capable de tout, et notamment de se transformer en un gros macho beauf après avoir interprété la quintessence du gentil garçon amoureux (mais quoique devenu légèrement problématique avec les années) dans (500) Days of Summer. Mais il a également prouvé que personne n’est infaillible et qu’il était aussi capable de se planter.

On avait pourtant placé beaucoup d’espoirs dans le premier long-métrage du désormais bien-aimé JGL mais, malgré un appétissant casting et un scénario prometteur, Don Jon nous a laissé un goût de déception. Si on salue la prise de risque, et c’est la raison pour laquelle il mérite sa place dans cette sélection, la sauce ne prend pas.

Comme répété en boucle dans le film, dans un montage quasi stromboscopique, les centres d’intérêt de Jon sont ses muscles, son appart, sa caisse, sa famille, son église, ses potes, les filles et surtout… le porno. Gordon-Levitt a voulu sortir de sa zone de confort et s’atteler à un ambitieux sujet, celui de l’addiction au porno, où on ne l’attendait pas, et l’intention est effectivement louable.

Mais si prendre le contre-pied mi-parodique mi-comédie romantique du Shame de Steve McQueen était un postulat prometteur, le film ne fait malheureusement qu’effleurer son sujet. Aussi, la conclusion convenue et moralisatrice du film est ratée et totalement contre-productive surtout lorsqu’elle s’applique à un tel sujet d’étude.

La francophilie assumée : The Walk

(© Sony Pictures)

Comme indiqué précédemment, Joseph Gordon-Levitt n’est pas seulement le “chouchou du cinéma indépendant”. Il a également une véritable appétence pour les gros budgets et les effets spéciaux.

En 2015, il s’est donc glissé dans les chaussons du funambule français Philippe Petit pour Robert Zemeckis, un des pionniers des effets spéciaux au cinéma. Ensemble, ils ont retracé sa traversée illégale entre les deux tours du World Trade Center, dont la construction était à peine achevée.

On y découvrait alors un JGL défait de sa douceur et de son affabilité habituelles qui s’était mué en un artiste exigent et agressif aussi tendu que son fil. Si Zemeckis l’a affublé d’un anglais grimé d’un faux accent français gênant, on perçoit cependant de la part de l’acteur principal une dévotion totale au film qui fait plaisir à voir tandis que transpire à l’écran son amour pour la langue et la culture françaises.

Si The Walk figure dans cette sélection, c’est davantage pour démontrer d’une nouvelle corde à l’arc Gordon-Levitt, à savoir sa francophilie, que pour la qualité discutable du film – on vous recommande plutôt le documentaire sur Philippe Petit, Le Funambule (2008).