Black Panthers : le film d’Agnès Varda sur le mouvement révolutionnaire est dispo

Black Panthers : le film d’Agnès Varda sur le mouvement révolutionnaire est dispo

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Par Louis Lepron

Publié le

Un reportage coup de poing.

1967 : Agnès Varda débarque aux États-Unis, pour un festival qui a lieu à San Francisco. Dans ses bagages, son dernier film, Les Créatures (1966). De cette arrivée cinématographique, elle va tirer une période américaine, à travers des films comme Uncle Yanco (1967) ou Lions Love (… and Lies) (1969). Mais pas seulement. 

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Lors de son séjour, elle rencontre les responsables du Black Panther Party, par l’entremise de Tom Luddy, alors dirigeant de la Pacific Film Archives. Au même moment, à Oakland, en 1968, se tient le procès de Huey P. Newton, cofondateur du mouvement révolutionnaire, et accusé d’avoir tué un policier, John Frey.

Une émission de télévision française va alors commander à la réalisatrice un reportage sur le sujet – qui ne sera jamais diffusé. Avec son assistant Pascal Thomas, Agnès Varda réussit à obtenir un entretien avec Huey P. Newton, en prison. 

De cette période résulte un court-métrage fort d’Agnès Varda, intitulé Black Panthers, et disponible à cette adresse. 30 minutes d’images qui captent l’attention des regards, prennent le temps de contextualiser une situation faite d’injustices et d’inégalités, donnent la parole à des femmes militantes et conduisent à recenser des revendications précises. 

À Ciné-Tamaris, Agnès Varda précisait ainsi :

“Aux États-Unis, la communauté noire s’active autour du procès d’un leader des Black Panthers. Ce parti, ce mouvement, veut agir et établir des théories et des pratiques : Mind and Body Theory. Pascal Thomas obtient qu’on filme un entretien dans la prison de Huey P. Newton. Moi, je viens de Los Angeles dès qu’il y a une manifestation, un meeting ou une marche. Je dis ‘french television’, je souris et je circule librement parmi les grands Noirs qui font leur entraînement.

Je filme avec une caméra 16 mm prêtée par des activistes de l’université de Berkeley. Les leaders font leurs discours : Bobby Seale, Eldridge Cleaver… Les femmes aussi expriment leur désir d’agir, de prendre des décisions et leur fierté d’être noires. Quant aux enfants, ils dansent sur l’air de : ‘Il faut Libérer Huey ! Il faut Libérer Huey !’ Je crois que ce film court témoigne d’un moment précis et court de l’histoire tourmentée des Noirs américains.”