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Alerte rouge : le piratage des films et séries est à la hausse

Alerte rouge : le piratage des films et séries est à la hausse

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(© Virginia Sherwood/USA Network)

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Par Lucille Bion

Publié le

Et nous sommes les mauvais élèves : une étude a recensé une plus grande consommation de contenu illégal en Europe.

Le téléchargement et le streaming illégaux sont à la hausse, rapporte une étude de Sandvine, la société canadienne spécialiste des équipements de réseaux. Si ce constat a été calculé sur ces deux dernières années, la tendance devrait s’accélérer dès 2020 avec l’arrivée de la plateforme évènement Disney+ et de ses petites sœurs comme Peacock ou HBO Max, entre mars et mai 2020. 

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L’étude nous apprend que 4 à 25 % des internautes consomment du contenu illégal chaque semaine, et davantage en Europe qu’aux États-Unis. Comme le précise Les Échos, Netflix était la plus grosse consommatrice de bande passante l’année dernière, avant de se faire détrôner par un ensemble de sites de streaming sur la première partie de l’année. Parmi elles ?  Des plates-formes illégales.

Sur cette même période, on peut aussi noter que le partage de fichiers BitTorrent a connu une forte hausse passant de 22%  du trafic des fichiers mis en ligne l’année dernière à 30 % au même moment, cette année. Ce phénomène croissant peut en partie être expliqué par la sortie de la dernière saison de Game of Thrones. 

Pour Jan van Voorn, le responsable des efforts de protection des contenus à la Motion Picture Association of America, les boîtiers électroniques sont également responsables de cette hausse. Ces dispositifs parallèles permettent de favoriser et fluidifier le partage de fichiers  : 

” Les boîtiers électroniques tournant sous Androïd avec des extensions logicielles puisant sur le web des contenus piratés ont pris le pas sur le téléchargement décentralisé.  Nos actions ont permis de passer de 1.500 vendeurs de boîtiers à 500 en un an. “

Netflix, Apple +, Hulu, OCS, Amazon… Le streaming vidéo occuperait aujourd’hui plus de la moitié (60,6 %) du trafic global sur Internet, selon un rapport de Sandvine. Si, fin octobre, l’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE) – une coalition d’une trentaine de grandes sociétés mondiales de divertissement et de studios de cinéma qui lutte contre le piratage – a réussi à faire “cesser toutes ses opérations” à Openload, plateforme de streaming illégal, le piratage dérange plus que jamais. Et la fragmentation de l’offre avec la multiplications des supports, ne va rien arranger.

Pour Rich Greenfield, associé chez Lightshed Partners, le meilleur moyen de lutter contre le piratage consisterait à se pencher davantage sur la fragmentation géographique des droits de diffusion et à la chronologie des médias : 

“Jusqu’à ce que ces services se lancent partout dans le monde, le piratage pourrait augmenter un petit peu. Beaucoup des films très attendus sur Disney+ et HBO Max seront également soumis à un décalage de temps entre la sortie en salle et la mise en ligne. Si les plates-formes veulent réellement diminuer le piratage, réduire cette durée est la meilleure stratégie”

Pas d’impact sur la fréquentation des cinémas

Pour ceux qui veulent le verre à moitié plein, une autre étude affirme que les services de streaming n’ont pas d’impact sur le cinéma. Malgré son “Netflix and chill”, devenu le credo des millennials, ses nouvelles créations originales qui décrochent des Oscars (Roma, La Ballade de Buster Scruggs) et son catalogue de réalisateurs prestigieux (Martin Scorsese, David Fincher), Netflix ne freinerait pourtant pas les cinéphiles à se rendre au cinéma.

Selon cette même étude, les salles de cinéma seraient même plus fréquentées par ceux qui regardent beaucoup de films via les plateformes de streaming que par ceux qui en regardent peu voire pas du tout. Ainsi, les Américains qui ont  regardé 13 films ou plus en streaming dans l’année qui vient de s’écouler seraient allés 6,5 fois au cinéma sur cette même période. En revanche, ceux qui n’ont pas consommé de streaming sur l’année passée ne seraient allés au cinéma que 5,3 fois.

Lorsque l’enquête pose la question aux utilisateurs : “Êtes-vous d’accord avec cette affirmation : La majeure partie ou la totalité de ce que je regarde se fait par le biais de la diffusion en continu”, 51 % des cinéphiles qui vont au cinéma répondent oui contre 52 % qui ne vont pas au cinéma. Cet écart extrêmement minime souligne que les services de SVOD ne sont pas un substitut.