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Adèle Haenel arrête le cinéma… pour le moment

Adèle Haenel arrête le cinéma… pour le moment

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(© Pyramide Distribution)

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Par Lucille Bion

Publié le

"Ce n'est pas un choix de carrière, c'est un choix de vie."

Il y a tout juste un an, le 4 novembre dernier, Mediapart révélait dans une longue et solide enquête comment l’actrice Adèle Haenel avait été, de ses 12 à ses 15 ans, sous l’emprise du cinéaste Christophe Ruggia qui l’avait révélée dans Les Diables en 2001.

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Plus d’une vingtaine de personnes ont témoigné à visage découvert pour dénoncer le comportement du cinéaste accusé d’“harcèlement sexuel permanent”, d’“attouchements sur les cuisses et le torse”, de“baisers forcés dans le cou” par la comédienne, alors mineure. Malgré les multiples témoignages compromettants et les lettres qu’il lui avait adressées, Christophe Ruggia a nié en bloc ces agissements. Adèle Haenel, elle, considère avoir été victime “de pédophilie” durant toutes ces années. 

La douche froide des César

L’actrice phare de Céline Sciamma, qu’on a pu voir dans la Naissance des pieuvres ou Portrait de la jeune fille en feu, a reçu le soutien de nombreux professionnels de l’industrie tels que des actrices, des politiciens et des associations cinématographiques iconiques. Face à ce mouvement solidaire, la comédienne a décidé de porter plainte quelques jours après les révélations

 
Jusqu’à la cérémonie des César qui s’est tenue le 28 février 2020, Adèle Haenel s’est fait très discrète. Si elle s’est exprimée dans les colonnes du New York Times pour pointer du doigt le cinéma français qui venait de nommer Roman Polanski dans douze catégories pour son film J’accuse, on retiendra surtout sa sortie fracassante de la salle Pleyel, lorsque les membres de l’Académie ont distingué le réalisateur franco-polonais dans la catégorie du Meilleur réalisateur. Pour elle, “distinguer Polanski, c’est cracher au visage de toutes les victimes” : 
 

Un détour au théâtre

La comédienne a annoncé au Financial Times qu’elle n’avait aucun projet cinématographique pour le moment. En revanche, elle a confié son attirance pour le théâtre et jouera bientôt dans la pièce L’Étang, sous la direction de Gisèle Vienne. L’égérie du mouvement #MeToo en France a ajouté que son changement de position n’était pas une stratégie de carrière : 

“Ce n’est pas un choix de carrière, c’est un choix de vie.”

L’actrice doublement césarisée a tiré ses dernières révérences dans Le Daim de Quentin Dupieux, Les héros ne meurent jamais d’Aude-Léa Rapin et Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, tous les trois présentés en avant-première au festival de Cannes en 2019.