À voir : Marlon, le court-métrage prenant qui concourt aux César

À voir : Marlon, le court-métrage prenant qui concourt aux César

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Par Arthur Cios

Publié le

En exclu, découvrez Marlon, un des films concourant pour le César du Meilleur court-métrage ce vendredi 2 mars.

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La jeune fille a les yeux baissés. Elle répond aux questions de la juge très brièvement. Pourtant, ce moment est important pour elle. La magistrate en face d’elle est sur le point de lui donner l’autorisation de rendre visite à sa mère, en prison.

Difficile de ne pas être happé dès les premières secondes de ce court-métrage puissant signé Jessica Palud, qui raconte l’histoire de cette première visite donc. D’un côté, une adolescente encore pleine d’espoir à l’idée de retrouver sa mère, et entourée d’une grand-mère et d’un jeune oncle prêt à tout pour l’aider. De l’autre, une mère désabusée.

Peu surprenant de le retrouver dans la liste des nommés des César dans la catégorie Meilleur court-métrage. En exclusivité pour Konbini, vous pouvez voir le film, qui a toutes ses chances de repartir avec la statuette le 2 mars prochain. À cette occasion, nous avons posé quelques questions à la réalisatrice, histoire d’en savoir plus.

Konbini | Comment est né le projet ?

Jessica Palud | J’avais envie de parler du milieu carcéral mais pas forcément de l’intérieur. J’ai vu comment l’incarcération de mon grand-père a affecté ma famille et c’est ce point de vue que j’ai voulu adopter. Je me suis alors inspirée du point de vue de cette jeune fille de 14 ans, Marlon (Flavie Delangle), dans le film, qui n’a pas vu sa mère (Anne Suarez) depuis des mois et le juge (Catherine Salée) lui accorde une autorisation de visite. Cela se fait selon la réaction des enfants, le comportement de la personne incarcérée ou la gravité des faits. Marlon est avant tout un portrait de famille.

Combien de temps avez-vous mis à le faire, à l’écrire, à le tourner ?

L’écriture a été assez rapide, la première version a été écrite en moins de 10 jours. J’ai rencontré Punchline Cinéma en octobre 2015 et obtenu l’aide avant réalisation du CNC, en mars 2016. On a tourné un an après notre rencontre en octobre 2016. Il y a eu sept jours de tournage dont 3 jours en prison.

Vous avez donc tourné des scènes de prison à la maison d’arrêt de Reims, pourquoi ? Comment s’est déroulé le tournage ?

Nous avons également reçu l’aide de la région Grand Est, et la maison d’arrêt de Reims nous a très bien accueillis, ce qui n’est pas toujours évident. Ce sont des autorisations de tournage assez compliquées à avoir. J’ai fait quelques allers-retours pour m’imprégner du décor, réfléchir au découpage (le décor était très étroit), poser des questions au directeur du centre, aux surveillants, je voulais que tout soit juste. C’était un tournage fort, très concentré. C’était la première expérience de jeu pour Flavie, le plus dur a été de faire en sorte qu’elle ne lâche jamais. Je savais que c’était elle qui porterait le film.

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Un premier long-métrage ?

J’ai terminé l’écriture d’un long-métrage, Revenir, que Philippe Lioret et Marielle Duigou vont produire avec Fin Août Productions. Ce film était signé avant que je ne réalise Marlon, mais un long-métrage, ça prend du temps à mettre en place. Le film est maintenant en plein casting. C’est aussi un portrait de famille mais dans le monde agricole.

Et en parallèle, je développe un nouveau projet de long-métrage produit par la société Punchline Cinéma.

L’idée de ce court pourrait-elle devenir un long ?

Oui, j’y pense mais je prends mon temps.