10 mois de prison requis contre Luc Besson pour le licenciement de son assistante

10 mois de prison requis contre Luc Besson pour le licenciement de son assistante

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Par Arthur Cios

Publié le

Présenté comme un patron tyrannique pendant ce procès, Luc Besson n'était néanmoins pas présent à la séance.

Dix mois de prison avec sursis, une amende de 30 000 euros à l’encontre de Luc Besson, et une autre de 50 000 à l’encontre d’EuropaCorp. Rémi Chaise, le procureur du procès opposant Sophie F., ancienne assistante de direction du réalisateur français, et ce dernier, a réclamé ces sanctions hier, mercredi 27 novembre, comme le raconte entre autres Franceinfo.

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Ce mercredi 27 novembre, l’homme, qui est actuellement visé par plusieurs plaintes pour viol et agressions sexuelles, n’était pas de la partie pour répondre de ses actes dans l’affaire du licenciement de son assistante.

S’il est rare de voir ce genre d’affaire aller dans une juridiction pénale, c’est qu’elle est particulièrement grave — le parquet a renvoyé le cas devant le tribunal après une longue enquête de l’inspection du travail, qui met en avant un comportement “tyrannique”, qui s’apparente à du harcèlement moral de la part de Luc Besson.

Les différents intervenants du procès racontent ainsi le quotidien de Sophie F., principalement dédié à l’organisation de la vie privée du réalisateur (réservation de restaurant, de vacances, etc.), en plus de tout l’aspect professionnel. La présidente du tribunal, qui résume l’affaire, explique que le cinéaste écrit à Sophie F “sur son téléphone personnel le soir, le week-end et pendant ses congés”.

Quand elle part en vacances à l’été 2015, son patron lui envoie par texto : “Qui s’occupe de mes messages et par qui je passe pour organiser mes voyages pendant ton absence ?”, avant de lui exiger un mail d’excuses pour éviter qu’il ne la vire.

À un moment du procès, alors qu’une note du réalisateur est lue à haute voix, expliquant qu’elle “venait de perdre son travail”, qu’il savait “les difficultés pour une femme seule avec des enfants pour trouver un emploi”, et qu’elle était “maladroite, faisait des erreurs”, celle-ci explose et déclare.

“Je devais retranscrire tous ses scénarios à partir de textos sur mon téléphone personnel. C’est quelqu’un qui ne me parlait pas, qui ne m’aimait pas.”

Le licenciement de cette dernière intervient en octobre 2017, alors qu’elle vient de poser trois jours de congé pour la Toussaint — initialement refusés par Luc Besson – et qu’elle pose un arrêt maladie. Le réalisateur juge l’arrêt frauduleux et la renvoie pour faute grave, sous prétexte que c’était au début du tournage d’Anna et au moment de la sortie du Grand Jeu d’Aaron Sorkin. Pourtant, Sophie F. déclare : “Je n’allais jamais sur les tournages.”  Quant au Grand Jeu, il est sorti près de deux mois plus tard.

La décision sera rendue le 8 janvier prochain.