Casting, prises ratées et succès : l’incroyable histoire du film Harry Potter à l’école des sorciers

Publié le par Lucille Bion,

Un film qui a marqué plusieurs générations.

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À l’occasion des 20 ans de la sortie du film Harry Potter à l’école des sorciers, retour sur une saga qui a forgé la pop culture.

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Lorsqu’Harry Potter débarque à Poudlard, c’est tout un chapitre de l’histoire du cinéma qui s’ouvre. Les aventures du petit sorcier fascineront des centaines de millions de spectateurs et l’industrie comprend qu’il est possible d’étendre un univers unique à travers des films, des séries ou encore des spin-off.

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Avant d’être finalement publiée par Bloomsbury Publishing en 1997, l’autrice s’est vu refuser à maintes reprises son premier roman Harry Potter par de nombreuses maisons d’édition. Aujourd’hui, elle est à la tête d’un empire qu’elle contrôle avec fermeté.

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Le désenchantement de Spielberg

Seulement deux ans après la parution d’Harry Potter à l’école des sorciers, J. K. Rowling vend les droits de son œuvre pour un million de livres sterling (soit environ 1,65 million de dollars) à la Warner. Alors que l’histoire est loin d’être terminée (on est en 1998 et J. K. Rowling terminera l’ultime roman en 2007), le studio américain voit déjà les choses en grand.

Il débourse 125 millions de dollars et propose à Steven Spielberg d’adapter le film, essentiellement destiné aux enfants. Aux côtés du scénariste Steve Kloves, le père des blockbusters passe six mois à plancher sur le projet qu’il imagine d’abord comme une combinaison de plusieurs livres Harry Potter dans un film d’animation. Une formule qui ne convient pas au boss de la Warner, Alan Horn, qui ne jure que par le live action.

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Steven Spielberg propose alors Haley Joel Osment pour camper le rôle du petit prodige de la magie, mais J. K. Rowling pose son veto, insistant pour que la production embauche uniquement des acteurs et des actrices britanniques pour conserver l’ambiance et l’atmosphère très anglaises de son œuvre. Ces divergences artistiques poussent Steven Spielberg à abandonner le navire, préférant alors se concentrer sur A.I. Intelligence artificielle, dont le premier rôle sera confié à… Haley Joel Osment.

(© Warner Bros.)

Dans la foulée, Chris Columbus reprend la barre et s’entoure d’un casting 100 % britannique pour se plier aux doléances de J. K. Rowling. Au cours des auditions, la production retient “six Harry, seulement deux ou trois Hermione et environ cinq Ron” avant de jeter son dévolu sur Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint, comme l’a confié Janet Hirshenson, la directrice de casting de l’époque.

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Lorsque les acteurs ont été rappelés pour signer leur contrat, personne ne savait pour quel rôle ils avaient été retenus. Tom Felton, qui a été choisi pour incarner Drago Malefoy, avait auditionné pour les rôles d’Harry et de Ron. Si Tim Roth refuse de jouer le personnage de Severus Rogue, c’est le génial Alan Rickman qui l’incarnera. J. K. Rowling refuse que Robin Williams joue Hagrid, et lui préfère Robbie Coltrane.

Malgré la rigidité des consignes sur le plateau, Chris Columbus fait une entorse à la règle et offre un petit rôle à sa fille, Eleanor Columbus. Si elle a pu se glisser dans la peau de Susan Bones, une des premières élèves à mettre le Choixpeau, l’actrice en herbe n’a pas été autorisée à parler, à cause de son accent américain.

Des déboires sur le tournage

Toujours dans les parages, J. K. Rowling suit de très près la production d’Harry Potter à l’école des sorciers afin de conseiller au mieux Chris Columbus et les acteurs. Mais sa présence n’a pas évité les déboires sur le tournage. Fidèles à leur personnage, Daniel Radcliffe et Emma Watson ont retardé la production à cause de leurs fâcheuses manies.

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Très, très, très maladroit, le premier cassait constamment tout sur le plateau, de ses lunettes à ses baguettes magiques. Et lancer des “gemino” ou des “reparo” n’a malheureusement aucun effet dans notre monde de Moldus. De son côté, la seconde s’est révélée être une véritable “miss Je-sais-tout”, à l’instar de son personnage, ne pouvant pas s’empêcher de marmonner les répliques de ses partenaires de jeu, ce qui faisait rater de nombreuses prises.

Pour l’anecdote, outre les maladresses des acteurs, qui ont heureusement gagné en assurance et en professionnalisme au fil des tournages, des membres de l’équipe ont dérobé un chapeau de sorcier et trois pièces de monnaie. Les petits malfrats ont même revendu les objets sur Internet.

Bien des années plus tard, Rupert Grint a reconnu qu’il avait lui aussi volé une partie des pièces de l’échiquier géant fabriquées exprès pour le tournage. L’acteur a également confié qu’il avait piqué de nombreux objets sur les suites de la saga avec les jumeaux Weasley, d’un œuf de dragon qui valait plusieurs milliers de dollars au numéro de maison “4” qui surplombe la demeure des Dursley.

Sortie et phénomène planétaire

Il y a pile vingt ans, le cinéma a vu grandir Harry Potter et ne s’est jamais lassé de son visage ni de son univers. Ensorcelant le box-office, Harry Potter à l’école des sorciers devient en un rien de temps le film le plus rentable de 2001 et, à cette époque, le deuxième film le plus rentable de tous les temps. En Grande-Bretagne, le film a établi un record absolu pour son premier week-end d’exploitation en récoltant l’équivalent de 22,8 millions de dollars.

À titre de comparaison, l’industrie britannique avait rassemblé un pactole de seulement 9,5 millions de dollars lors du premier week-end d’exploitation de Star Wars, épisode I : La Menace fantômeEn France, le succès est aussi au rendez-vous, avec près de 10 millions d’entrées, battant Amélie Poulain et La vérité si je mens ! 2 – des chiffres hallucinants au regard de la période post-Covid que traversent actuellement les salles de cinéma.

En 2020, le film est ressorti au cinéma pour inciter les spectateurs à retourner en salles après la crise sanitaire. Grâce à ces nouvelles entrées, Harry Potter à l’école des sorciers a enfin dépassé le milliard de dollars de recettes dans le monde. Un succès qui ne cesse de grandir grâce aux huit films et aux divers spin-off qui ont rendu mythique cet univers, sans cesse renouvelé et toujours plein de magie.