L’app Licra : la première application antiraciste

L’app Licra : la première application antiraciste

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Par Afifia B

Publié le

Dénonciation et cartographie

Effaçons le racisme de nos rues !

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Rien que ça ! Et c’est le moment de préciser que la géolocalisation des tags proposée par l’App Licra ne concerne pas les murs virtuels mais bien ceux des rues. Ce sont donc aux graffitis injurieux que l’App Licra compte s’en prendre ainsi que l’explique Pierre Fournel, vice-président de la Licra :

Lorsque l’on voit un graffiti raciste dans la rue, on ne sait pas forcément comment le signaler ou alors on oublie de le faire – même les militants. Le but de cette option est de simplifier la procédure. Une fois le tag repéré par l’utilisateur, sa requête est traitée par notre service juridique et nous nous chargeons de contacter la municipalité pour le faire effacer dans les meilleurs délais.

Une action qui vise à soulager les murs du racisme vomitif en même temps que de dresser une cartographie des tags. Une riposte en forme de nettoyage stricto sensu pour lutter contre les extrémistes et plus généralement le racisme.

Licra en force ?

Dénonciation photo et cartographie dressée, soit. Avoir pour slogan “Effaçons le racisme”, certes. Mais qu’en est-il vraiment ?
Les services de mairies nettoient déjà systématiquement les tags injurieux des villes même si la Licra assure que son application en accélèrera les démarches. Cette option de géolocalisation et d’alerte a t-elle a une autre raison d’être que la simple cartographie des actes racistes ?
Pour les membres de la Licra, cette application vise d’abord et avant tout la mobilisation des citoyens autour de la question du racisme qui assombrit l’actualité française en ce moment.
Alain Jakubowicz, président de la Licra en a par ailleurs exposé sa vision :

Nos villes, nos quartiers, sont pollués par les tags de ce genre. Il y a une banalisation de ces actes, mais à la Licra, nous considérons que c’est souvent le point de départ d’actes de violences plus graves. Il y a fort à parier que les responsables de la mort de Clément Méric, jeudi à Paris, avaient signé des tags au préalable dans la capitale.

Une précaution s’impose face aux amalgames en tous genres mais cette application a cependant le mérite d’inciter à la réflexion. Pour le reste, s’il suffisait d’effacer une phrase raciste pour effacer le racisme…