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La pochette d’album de Nolwenn Leroy en question (#2)

La pochette d’album de Nolwenn Leroy en question (#2)

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Par Louis Lepron

Publié le

 Après Rihanna, Nolwenn Leroy dévoile avec fracas sa nouvelle pochette d’album. A Konbini, des larmes de sang ont coulé.

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Lorsque  nous avons publié un article sur les pochettes d’albums qui mettaient mal à l’aise, largement partagé sur la Toile, nous pensions qu’il servirait de guide, de boussole, et ferait jurisprudence en terme de graphisme. Mal nous en a pris car une petite semaine après, Nolwenn Leroy nous a provoqués : elle a dévoilé  la cover foudroyante de son cinquième album, intitulé Ô filles de l’eau. Ne nous arrêtons pas sur ce titre qui racolerait un banc d’écrevisses adeptes de musique bretonne.

Plongeons plutôt dans cette magnifique pochette d’album :

  • 1/ Plus d’un siècle après l’invention de la photographie, les artistes n’ont toujours pas compris qu’il ne fallait, en aucun cas et même sous pression, se mettre en scène dans un élément où ils ne sont pas. Ici, je parle bien de l’eau, des rochers et du ciel, aussi irréels que Bernadette Chirac qui ferait un base-jump avec Félix Baumgartner. Résultat, vous pouvez admirer la différence d’éclairage entre le corps laiteux de Nolwenn Leroy et les rochers disposés dans son dos. Premier point.
  • 2/ Paysage imaginaire oblige, les graphistes ont essayé de le rendre le plus réel possible. Soit. Ils ont donc apposé des minuscules coquillages ainsi que les traces des allers-retour des marées. Sans avertir notre chanteuse nationale, ces étourdis de graphistes ont donc imposé à Nolwenn Leroy un sous-texte impliquant, puisque tel est le cas sur la pochette de l’album, que ses compositions avaient été produites à marée basse. Une belle métaphore.
  • 3 / Après Rihanna et sa police d’écriture “d’jeuns”, Nolwenn Leroy se la joue classique. Piquée à un romancier du XVIIe siècle, passée par le filtre de PhotoFiltre et apposée à une sirène grandeur nature qui semble avoir un problème au cœur, on se pince de voir une telle police en 2012. La raison de cette pochette, c’est que Nolwenn Leroy a fait appel à l’artiste australienne Vee Speers. Elle aurait dû regarder ses créations avant de faire appel à la demoiselle.
  • 4/ Nolwenn Leroy ne recule devant rien. Après avoir passé un coup de téléphone à Vee Speers, elle a décidé, pour illustrer sa passion pour la mer, de se grimer en sirène. Bon : quand Walt Disney l’utilise, la petite sirène est fraîche, elle fait rire et pleurer les enfants et t’as même envie de faire un high-five au crabe. Mais quand il s’agit, dans la vie la vraie, de passer devant un appareil photo avec une bande de coquillages dans le dos qui sont aussi bien fait que le site Pixel Méditérannée, on se pose des questions. Enfin, lorsqu’on lit, dans le communiqué disposé sur le site, que « Nolwenn signe une partie des textes de cet album de compositions originales [qui] nous plongent dans l’univers poétique et mystérieux de la mer », on appelle l’hôpital psychiatrique le plus proche.
  • 5/ Photoshop ? Seriously ? Autant le ciel peut convenir, autant ce rocher, là où il y a le petit “5” , a été réalisé à la tronçonneuse par un maçon croisé avec un carrossier. Notre seul et unique souhait à Konbini ? Que cette pochette d’album soit un fake réalisé par un fan qui voulait avoir sa seconde de gloire. Si c’est le cas, bien joué, t’es dans Closer.