Cuba s’ouvre (enfin) à Internet

Cuba s’ouvre (enfin) à Internet

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Par Théo Chapuis

Publié le

J’ai accédé à Facebook, téléchargé de la musique et chatté avec ma famille en Italie.

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Voilà ce qu’a déclaré Luis à l’AFP, 18 ans, étudiant à La Havane. On aurait peiné à entendre ce genre de déclaration à Cuba quelques années plus tôt. C’est pourtant devenu une réalité : la république castriste vient d’ouvrir 118 “salles de navigation” Internet.
Jusque-là, les connexions étaient rarissimes, réservées à de rares universitaires, journalistes et scientifiques. Pour accéder à Internet, il fallait vous rendre dans un grand hôtel ou dans une administration. 7 à 10$ de l’heure, c’est ce qu’il en coûtait pour checker vos e-mails. Sur l’île, le salaire moyen se situe entre 15 et 20$ par mois. On ne vous fait pas un dessin.

Internet (presque) libre

Pour un pays dans lequel la presse étrangère n’est pas diffusée, le contraste est saisissant. Selon l’AFP, les autorités n’ont bloqué aucun site, ni même censuré les médias anticastristes installés à Miami. Seules les conditions d’utilisation rappellent que Cuba n’est pas tout à fait un pays comme les autres :

Il est interdit d’utiliser des services nuisibles ou préjudiciables à la sécurité publique, l’intégrité, l’économie, l’indépendance ou la souveraineté nationale.

Bien que la connexion soit meilleure qu’auparavant, elle reste très chère pour les habitants. Son prix : 4,5 pesos cubains convertibles (abrégé CUC, soit 3,44 euros) de l’heure. Le service de courrier électronique ne coûte, lui, que 1,5 CUC (1,15 euro) de l’heure et la consultation de l’intranet cubain, 0,60 CUC (0,46 euro). Plus abordable.

Premier pas

Le quotidien espagnol El Pais analyse :

Les connexions web pirates d’une part, et le développement de réseaux clandestins de distribution de contenus audiovisuels de l’autre, ont rendu vains les efforts cubains pour refouler de leur pays les torrents de kilooctets.

Officiellement, seules des raisons “technologiques et financières” expliquent la restriction de l’accès à Internet. Mais c’est un premier pas dans l’ouverture de Cuba au cybermonde. La semaine dernière, le vice-ministre cubain des Communications Wilfredo Gonzalez a affirmé :

Il est prévu que les Cubains puissent avoir une connexion chez eux, mais la priorité initiale, dans les circonstances actuelles, va aux points d’accès collectifs, afin de toucher le plus grand nombre de personnes avec le moins d’investissement possible.

Hasta la coneccion siempre.
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Source : Écrans