Rencontre avec l’un des bruiteurs les plus réputés du septième art, dont les secrets résident bien souvent dans nos assiettes.
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Depuis plus de trente ans, Marko Costanzo contribue à transformer les rushs des plus grands réalisateurs en véritables scènes cultes. Pour ce faire, il lui suffit de tordre une branche de céleri, de souffler dans une boisson lactée ou d’écraser des chips dans une passoire. Autant de gestes anodins qui ont fait de lui l’un des bruiteurs les plus réputés du paysage cinématographique. Dans le dernier épisode de leur série Gut Check, les équipes du site Eater sont allées le rencontrer dans son studio du New Jersey. Et oui, son travail implique énormément de bouffe.
“Est-ce que tu pourrais me faire un bruit… plus bleu ?”
“La nourriture donne un son organique que l’on peut facilement contrôler”, assure-t-il, avant de préciser : “Dans le cas de la laitue, par exemple, on a ce petit craquement qui donne l’impression qu’un crâne se fend en deux.” Cet exemple précis, un peu creepy sur les bords, Costanzo le tire tout droit du Dead Man de Jim Jarmusch, sorti en salles en 1995. De Julie & Julia au Silence des agneaux, le bruiteur collectionne les anecdotes de ce type.
Mais après avoir bossé sur plus de 500 films, il sait qu’au-delà du réalisme de ses effets sonores, c’est leur cohérence avec le ton de la scène tournée qui fera leur efficacité. Et trouver le bon ton n’est pas toujours aussi facile qu’il n’y paraît. Il raconte par exemple que pour les besoins d’une pub Pepsi, des commerciaux de la marque américaine lui ont un jour demandé de produire un bruit… “plus bleu”. Vous avez quatre heures.